Abidjan, le mardi 8 avril 2025(LDA)-Amnesty International a publié son rapport 2024, selon un communiqué transmis à la rédaction ce mardi 8 avril 2025 sur l’utilisation judiciaire de la peine de mort pour la période allant de janvier à décembre 2024 à travers le monde. L’organisation dit avoir enregistré 1 518 exécutions en 2024, ce qui représente une augmentation de 32 % (365) par rapport aux 1 153 exécutions recensées en 2023.
Il s’agit du chiffre le plus élevé enregistré depuis le pic exceptionnel de 1 634 exécutions en 2015 (voir Graphique 2 du rapport), précisant que ses informations proviennent de différentes sources : données officielles, décisions de justice, renseignements fournis par les condamnés à mort et leurs familles ou représentants, informations parues dans les médias, et rapports d’autres organisations de la société civile (auquel cas la source est indiquée).
Dans ce rapport de 52 pages intitulé "Condamnations à mort et exécutions 2024", Amnesty International y fait état des exécutions, des condamnations à mort et d’autres aspects de l’utilisation de la peine de mort, notamment des commutations et des disculpations lorsqu’elles ont été raisonnablement confirmées. Il met égalament en lumière des progrès significatifs dans plusieurs pays vers l’abolition de la peine capitale, mais alerte également sur une augmentation préoccupante des exécutions dans certains États.
L’organisation souligne que, dans beaucoup de pays, le gouvernement s’abstient de publier des données sur l’application qu’il fait de la peine de mort. « En Chine et au Viêt-Nam, les chiffres relatifs à l’application de la peine de mort sont classés secret d’État. Pour l’année 2024, il n’existe que très peu d’informations, voire aucune, sur certains pays, en particulier le Bélarus, le Laos et la Corée du Nord, du fait de pratiques restrictives de la part de l’État. Par conséquent, pour un grand nombre de pays, les statistiques d’Amnesty International relatives à la peine de mort sont des données a minima. Les totaux fournis sont probablement en deçà de la réalité », fait-elle savoir.
Et d’ajouter : « La hausse a été principalement due à des augmentations dans trois pays : l’Arabie saoudite, l’Irak et l’Iran, où le nombre total d’exécutions est passé de 1 041 en 2023 à 1 380 en 2024. Ce chiffre représentait approximativement 91 % du total relevé pour le monde entier ». Sans manquer de préciser que les totaux relevés ne comprennent pas les milliers de personnes qui ont vraisemblablement été exécutées en Chine, qui est restée le pays au monde ayant procédé au plus grand nombre d’exécutions, ainsi qu’en Corée du Nord et au Viêt-Nam, deux pays qui ont probablement continué d’exécuter à un rythme soutenu, mais où l’accès à l’information est restreint. Et aussi une augmentation significative des exécutions par rapport à 2023 a également été enregistrée en Égypte, à Singapour et au Yémen, tandis qu'une légère baisse a été enregistrée en Somalie.
Cependant, Amnesty International a constaté des avancées importantes en faveur de l’abolition de la peine capitale dans plusieurs pays, notamment la Zambie a accédé au Deuxième Pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant à abolir la peine de mort, et le Zimbabwe a aboli la peine capitale pour les crimes de droit commun. En outre, plus de deux tiers de l’ensemble des États membres des Nations unies ont voté en faveur de la 10e résolution de l’Assemblée générale qui préconise l’instauration d’un moratoire sur le recours à la peine de mort.
"En 2024, la peine de mort a continué d’être utilisée par plusieurs gouvernements pour exercer un contrôle sur la population et étouffer la dissidence, ciblant en particulier les défenseur·e·s des droits
humains, les manifestant·e·s, les dissident·e·s et les opposant·e·s politiques, et touchant de manière disproportionnée les personnes appartenant à des minorités ethniques ou religieuses et issues de
milieux socio-économiques défavorisés", a dénoncé Amnesty International, s’opposant catégoriquement à la peine de mort, en toutes circonstances.
Auteur: LDA Journaliste
