Côte d'Ivoire-Filière bétail-viande : des experts présentent les opportunités d'emplois aux étudiants de l'ESEMV de Bingerville

La Confédération des acteurs de la filière bétail-viande et lait en Côte dIvoire (CAFIBEL-CI) a organisé, en collaboration avec son partenaire Cêwa Mag de la Fondation African Women Initiatives (AWI), un colloque sur les métiers de l'élevage et de la viande à l'Ecole de spécialisation en élevage et métiers de la viande de Bingerville (ESEMV-B).

Bingerville, mardi 17 décembre 2024-"Les Métiers de l'élevage et de la viande : opportunités d'emplois pour les femmes et les jeunes en Côte d'Ivoire", tel était la thématique centrale de ce colloque. Lequel avait pour objectif principal de mettre en lumière les métiers de l'élevage et de la viande, ainsi que leur impact sur l'accroissement de l'emploi en Côte dIvoire. 

L'interprofessionnalisation de la filière 

Le Général Soumahoro Gaoussou, président du Conseil d'Administration (PCA) de la CAFIBEL-CI, a présenté la confédération, en mettant l'accent sur ses missions. Celles-ci incluent la modernisation de l'élevage afin d'atteindre l'autosuffisance en protéines animales, la promotion de l'employabilité durable dans le secteur, et la mobilisation des femmes autour des métiers de la viande.

« Nous pensons églement que sensibiliser les jeunes aux métiers de la viande est une chose très importante, parce que dans ce métier il y a beaucoup à gagner. Nous souhaitons que les pouvoirs publics et les partenaires au développement mettent un accent particulier sur la formation, afin de permettre d'atteindre les objectifs assignés », a-t-il insisté. Le PCA a également salué l'engagement du ministre Sidi Touré dans l'interprofessionnalisation de la filière.

Mme Louvel-Yao Noël, présidente du comité d'organisation, a souligné les efforts du gouvernement pour structurer ce secteur et a exhorté les étudiants à plus d'abnégation dans leur formation, afin qu'ils deviennent des modèles de réussite pour la filière et la société.

119 métiers... fonds d'entrepreneuriat 

Le colloque a réuni des experts, des formateurs, des professionnels du secteur, des femmes entrepreneures et des étudiants. Il s'est articulé autour de deux panels.

Le premier panel a abordé la sous-thématique : « Présentation des métiers de l'élevage et des métiers, et stratégie de vulgarisation du répertoire de ces métiers ». M. Dagnogo Ibrahima, conseiller technique au ministère des Ressources animales et halieutiques (MIRAH), a présenté un répertoire de 119 métiers liés à la filière, dont certains sont encore inexploités. 

Ces métiers incluent notamment l'achatiniculteur, l'accouveur, l'apiculteur, le biologiste, le courtier en bétail, le revendeur de fiente, le raniculteur, le porcier, le porciculteur, l'éleveur, le généticien en aquaculture, l'inséminateur, etc.

En ce qui concerne le financement des projets, il a conseillé aux étudiants de se constituer en coopérative ou d'adhérer à une coopérative pour augmenter leurs chances de bénéficier de fonds.

Fatoumata Koné, de la direction de l'Aquaculture du MIRAH, a confirmé que ces métiers sont régis par le décret n° 2022-548 du 13 juillet 2022, qui fixe les conditions d'exercice des métiers liés aux ressources animales et halieutiques. Elle a encouragé les étudiants à se familiariser avec ce décret.

Paul Kokora, assistant du correspondant national (CN) du programme agroécologie (PAE) de la CEDEAO en Côte dIvoire, a insisté sur l'importance de l'agroécologie appliquée à l'élevage pour promouvoir des pratiques agricoles durables, résilientes et respectueuses de la biodiversité.

Le second panel a abordé l'« importance de la formation et des nouvelles approches dans le développement des métiers de l'élevage et de la viande ». Paul Edouard Amichia, président de La Vague (mouvement citoyen), a partagé son expérience des dispositifs d'emploi pour les jeunes dans les collectivités avec l'Agence emploi-jeune. Selon lui, ces dispositifs restent complexes, et il a invité toutes les parties prenantes( parents, pouvoirs publics, jeunes, société civile) à jouer leur rôle dans la formation des jeunes.

« Les financements existent pour accompagner les jeunes dans leurs projets, mais il faut avoir la culture de l'épargne et du crédit, avoir la culture du travail », a-t-il insisté.

Dr Abé Shon Roland, du MIRAH, coordonnateur du Programme d'Appui à la Production Avicole Nationale (PAPAN) et du Projet de renforcement de la filière avicole (PRO-AVICOLE), a souligné l'importance de la formation pour outiller les étudiants à affronter soit le marché de l'emploi, soit le terrain entrepreneurial. Il a assuré aux étudiants que des moyens financiers existent pour accompagner ceux qui souhaitent entreprendre après leur formation. Dr Abé les a également invités à commencer la rédaction de leurs projets d'entrepreneuriat.

Rappelons que le secteur agricole, qui emploie les deux tiers de la population active, contribue à 34 % du Produit Intérieur Brut (PIB) et à 66 % des recettes d'exportation du pays. Quant à l'élevage, il reste encore une activité économique en développement qui participe à environ 4,5% au PIB du secteur agricole et 2% au PIB total du pays. 

 

Auteur: Daniel Coulibaly

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