Contenu - LA DIPLOMATIQUE D'ABIDJAN
Armand Tanoh

Armand Tanoh

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La croissance continue de l'Afrique a éveillé l'intérêt des investisseurs des pays industrialisés, donnant ainsi naissance à une concurrence acharnée pour ses ressources et marchés. Les efforts d'expansion économique agressifs déployés par la Chine et l'Inde, entre autres, viennent à l’esprit. Le Japon, cependant, est un partenaire discret mais efficace de l'Afrique depuis 50 ans. Par l'entremise de son cercle de donateurs, l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA), a apporté une aide sous forme de subventions et de prêts ; elle a investi avec son style singulier fondé sur l'appropriation locale, la paix, la gouvernance et les droits de l'homme. Elle travaille également avec un large éventail de partenaires internationaux, notamment l'ONU, des donateurs et la société civile, en coordonnant et en mettant en œuvre des projets sur le terrain.

Une diplomatie discrète

Le nouveau président de la JICA, Akihiko Tanaka, ancien vice-président de l'Université de Tokyo, remplit à la perfection le rôle de « diplomate discret ». En tant que spécialiste de la politique internationale, il connaît très bien les enjeux. Lors d'un entretien avec Afrique Renouveau, il a partagé son enthousiasme pour les progrès visibles réalisés dans plusieurs pays africains. Ses récentes visites au Kenya, en Tanzanie, au Mozambique, en Afrique du Sud et au Sénégal lui ont laissé une impression durable : « La communauté internationale doit féliciter l'Afrique pour ses réalisations. Je suis très impressionné. » M. Tanaka s'extasie sur les solutions novatrices comme la façon dont les agriculteurs kényans utilisent les téléphones portables pour s'informer des prix du marché. Il a parlé avec conviction de l'utilisation de la nouvelle technologie dans le développement, qu'il a qualifié de « l'un des domaines auxquels il faut prêter attention. » Et d'ajouter, « Je constate qu'une évolution dynamique s'installe, et j'ai donc bon espoir que ce dynamisme actuel conduira à une croissance durable. »

Autrefois premier donateur mondial à l'endroit des pays en développement, le Japon occupe désormais la cinquième place. Si la baisse a été constante ces dernières années en raison d'une dépression prolongée de son économie, le séisme tragique au Japon en 2011 a aussi été à l'origine d'une réduction de l'aide publique au développement (APD). Néanmoins, non seulement l'Afrique a été épargnée, mais elle a également vu sa part d'APD augmenter au fil des ans. En outre, le Ministre japonais des affaires étrangères, Fumio Kishida, a annoncé en mars lors d'une réunion ministérielle en Éthiopie que son pays offrirait une aide supplémentaire de 550 millions de dollars, selon le service international de diffusion allemandDeutsche Welle. Cette réunion était une séance préparatoire pour la cinquième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique, ou TICAD, qui se tiendra en juin au Japon.

La TICAD, une initiative originale lancée par le Japon en 1993, encourage la communauté internationale à apporter davantage de soutien à l'Afrique et aux pays en développement. Sadako Ogata, la devancière de M. Tanaka, a joué un rôle prépondérant dans la mise en forme du forum. Sous sa direction, la TICAD a changé de stratégie : elle est passée d'un simple soutien à la promotion d'un développement inclusif conforme aux caractéristiques de la culture locale. La JICA a emprunté cette approche pour en faire sa « marque de fabrique. »

Apprentissage mutuel

Le Japon a adopté une approche différente de celle des donateurs traditionnels, il vise un partenariat mutuel plutôt qu'une relation donateur-récipiendaire. La JICA travaille au-delà du simple échange d'expertise technique. « Notre souhait est d'accentuer la coopération entre les peuples », explique M. Tanaka. « Il est important d'offrir de grandes sommes d'argent qui pourraient aider à la construction de routes, de barrages et de centrales électriques, mais en plus de cela, nous souhaiterions mettre l'accent sur le travail coopératif pour améliorer les conditions sanitaires, le travail coopératif pour améliorer l'éducation et le travail coopératif pour améliorer la production agricole. »

La JICA souligne également l'importance de l'apprentissage mutuel, ou, tel que M. Tanaka le décrit, « apprendre à apprendre. » En Éthiopie, par exemple, les experts japonais collaborent avec les experts du pays en vue d'améliorer la production industrielle. « Les experts japonais en savaient long sur les caractéristiques du Japon ou de l'Asie de l'Est, mais ils avaient peu de connaissances au sujet des particularités de l'Éthiopie. » C'est grâce au partage mutuel des techniques, des expériences et du savoir-faire qu'ils font avancer les choses. Il en est de même dans le domaine de la recherche agricole : les experts africains et japonais s'associent afin d'améliorer les cultures au moyen des techniques les mieux adaptées aux particularités locales. « Il ne s'agit pas seulement d'une association entre Africains et Japonais, mais aussi entre les peuples de différents pays africains », a insisté M. Tanaka, en citant l'exemple d'une école de soins infirmiers au Sénégal dans laquelle les pays voisins envoient leurs travailleurs sanitaires pour y être formés.

La collaboration entre le Japon et le Brésil constitue un autre exemple du fonctionnement de la stratégie d'apprentissage mutuel de la JICA. L'agence a joué un rôle crucial dans la transformation des savanes du Brésil, une région appelée le Cerrado, de terres incultes en un grenier mondial. Ce modèle est aujourd'hui reproduit au Mozambique. M. Tanaka souligne qu'il ne s'agit pas d'une approche univoque, en ajoutant que d'imiter la technique d'une région dans une autre ne fonctionne pas. Le Mozambique et le Brésil présentent des similarités climatiques et géologiques, mais il existe également une différence notable : le Mozambique a été le théâtre d'une longue guerre civile. M. Tanaka explique que nombreux sont les facteurs devant être pris en considération par ceux qui souhaitent mettre en pratique l'expérience acquise au Brésil. « L'apprentissage va au-delà de l'imitation. L'apprentissage est un processus qui consiste à utiliser une réflexion et des expériences personnelles en vue d'élaborer de nouvelles approches et solutions, en les combinant avec d'autres expériences. »

M. Tanaka estime également que le Japon peut apprendre de l'Afrique, tout comme les pays riches. « Le Nord n'est plus le seul à fournir des solutions au Sud. Il devient rapidement insignifiant. » Il fait remarquer que les pays dits en développement, comme le Kenya, innovent selon des manières que les pays développés n'ont jamais envisagées.

Faire des affaires avec l'Afrique

Étant donnée la nouvelle ruée vers l'Afrique, qui implique des investisseurs étrangers provenant non seulement du monde développé mais aussi des marchés émergents comme le Brésil et la Chine, le Japon pourrait reconsidérer ses relations avec l'Afrique. L'agence de M. Tanaka devra trouver un moyen d'aider les sociétés japonaises à entrer en affaires avec le continent. Le Japon a déjà un pied dans la place, car il est présent en Afrique depuis bien plus longtemps que n'importe quel partenaire récent du continent.

Cependant, M. Tanaka prévient que la croissance en Afrique n'est pas viable si l'on n'aborde pas les menaces pour la sécurité humaine. La notion de sécurité humaine est au cœur de la politique d'aide internationale du Japon. Les gens ont besoin de vivre en toute sécurité et avec dignité, insiste-t-il. Les pays doivent s'attaquer à la pauvreté, aux inégalités, au chômage et aux autres maux sociaux afin de réduire l'empathie pour les rebelles armés. « Il n'y a pas de problèmes à ce que la croissance dépende en ce moment des matières premières, mais alors, à l'aide des ressources et des fonds dérivés des matières premières, il faut cultiver et développer là où la sécurité humaine est menacée. »

Préserver la paix et la prospérité est également une priorité de longue date pour le Japon. Les ravages de la Seconde Guerre mondiale ont marqué à jamais le pays, et le Japon, d'expérience, connaît l'importance de la reconstruction et du développement économiques pour la vie des individus. C'est pourquoi il a investi énormément d'argent dans des initiatives visant à la consolidation de la paix et au désarmement. L'Afrique est aujourd'hui moins sujette aux guerres civiles et interétatiques ; les économies de marché et la gouvernance démocratique reflètent le changement qui s'opère, conclut M. Tanaka. « Nous admirons le développement dynamique actuel de l'Afrique, et nous aimerions partager avec elle ce dynamisme à travers un processus d'apprentissage mutuel. »

Source : un.org

 

 

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L’entreprise Western Union empêche "au quotidien" des transactions financières frauduleuses dans son réseau, grâce à une équipe de spécialistes dédiée à la vérification des transactions, révèle sa vice-présidente régionale en charge de l’Afrique, Aïda Diarra.  

Empêcher des transactions frauduleuses, "c’est ce que nous faisons au quotidien !" avec  "une équipe dédiée dont le rôle est de faire des analyses, des recoupements, de s’assurer que le comportement que l’on voit d’un consommateur est un comportement typique d’accompagnement de sa famille", a déclaré Mme Diarra, lors d’une interview accordée, mercredi, à l’AIP.

"Pour cela, il y a des critères que l’on connait : dès qu’on voit qu’il y a quelque chose qui sort de ces critères, et qu’on voit des schémas qui sont hors norme, il y a tout un processus de vérification. Il peut se trouver que c’est légitime, mais cela commande une attention particulière", a expliqué Aïda Diarra, qui séjourne à Abidjan dans le cadre d’une tournée qu’elle effectue dans certains pays d’Afrique, à la faveur du 20ème anniversaire de l’implantation de Western Union sur le continent.

La lutte contre la cybercriminalité constitue un enjeu majeur pour le gouvernement ivoirien, la Côte d’Ivoire étant considéré comme l’un des pays les plus touchés par ce fléau.  

En 2012, selon les chiffres officiels, le préjudice lié à la cybercriminalité dans le pays  était évalué à 3,3 milliards FCFA. Un chiffre qui devrait doubler  en 2013, où plus de 700 millions FCFA de préjudices financiers dus aux seules "arnaques aux sentiments" ont été enregistrés par la plateforme de lutte contre la cybercriminalité.

 

source AIP

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La directrice Afrique de l’entreprise de transfert d’argent Western Union, Aida Diarra, a entamé mardi à Abidjan une tournée régionale sur le continent, alors que l’entreprise célèbre cette année le 20ème anniversaire de son implantation en Afrique.

Cette tournée conduira également Mme Diarra au Gabon et au Sénégal, où elle rencontrera les associés d'affaires de chaque pays. « Le statut des affaires, les perspectives de l’industrie du transfert d’argent et les opportunités seront au cœur des discussions », indique un communiqué de l’entreprise dont l’AIP a reçu copie mardi.

« L’industrie des services financiers constitue un relai majeur de croissance économique en Afrique, et grâce à ses associés en Côte d’Ivoire, Western Union joue un rôle phare en déplaçant de l’argent à travers le continent, grâce à des procédures innovantes et rentables et en soutenant l’émergence de la Côte d’Ivoire, un marché clé en termes de réception de fonds », souligne Aida Diarra.

Western Union est opérationnel en Côte d’Ivoire depuis 1998 et a construit un réseau d’environ 1300 points de vente sur le territoire en coopération avec 15 agents. Au fil des années, l’entreprise s’est investie dans des associations stratégiques avec des institutions bancaires, des réseaux mobiles et s’est construit une base clientèle importante.
Armand Tanoh, avecd AIP

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Le comité d'organisation du prochain congrès extraordinaire du Rassemblement des Républicains (RDR), prévue le 22 mars prochain, sonne la mobilisation à travers des réunions avec les bases. Le ministre Adam Bictogo, président de ce comité a démarré sa tournée par Anyama, ce lundi 16 mars,  où il a rencontré les militants du parti.

Il les a invité à prendre part à « cette grande fête » dont l’unique ordre du jour est de désigné l’actuel chef de l’Etat comme candidat du RDR à la prochaine présidentielle prévue en octobre 2015. M. Bictogo a exhorté les militants à faire fi des problèmes internes qui les opposent.

«Ce 22 mars, tous comme un homme derrière le président Alassan Ouattara pour une Côte d'Ivoire qui gagne, je vous invite à oublier vos frustrations, laisser loin nos palabres entre nous », a-t-il lancé à l’adresse des militants.

Selon Adama Bictogo, ce congrès doit être un jour de fête, pour célébrer les 20 ans d’existence du RDR, mais aussi sa participation à la construction de la Cote d'Ivoire nouvelle,  avec des infrastructures dignes de pays développés.

 

Izoudine Youssef

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"On veut écarter de la scène politique Mme Simone Gbagbo", a plaidé l’avocat de l’ex-Première dame, le vendredi 6 mars 2015, lors de sa plaidoirie, dans le cadre du procès de la crise postélectorale. Pour le "défenseur" de la "dame de fer", sa cliente une fois reconnue coupable et condamnée, donc interdite de droits civiques, n’aura plus la possibilité d’intervenir sur le terrain politique. Toute chose qui, selon lui, montre de façon manifeste que le parquet est "à la solde du pouvoir d’Abidjan" pour empêcher tout éventuel retour de l’épouse de Laurent Gbagbo dans l’arène politique. L’avocat a plaidé. Le verdict est tombé. Et a été sans appel : 20 ans de prison ferme Simone Ehivet Gbagbo, reconnue coupable de divers crimes dont l’atteinte à la sûreté de l’Etat. Une peine qui, au grand étonnement de la défense, mais aussi l’accusation ( !?),  va au-delà du réquisitoire de lu parquet qui avait pourtant requis 10 ans fermes contre Mme Gbagbo.

Si une partie de l’opinion, ainsi que des observateurs et associations des victimes, semblent satisfaits de cette sentence, la pilule est difficile à avaler du côté des partisans de Laurent Gbagbo, qui y voient des mains obscures dictant à la justice un verdict garantissant l’anéantissement politique pur et simple de l’épouse légitime de Laurent Gbagbo. Surtout que ce procès intervient à une période où le Front populaire ivoirien (FPI), parti de Laurent Gbagbo fait face à la plus grave crise de son histoire. D’un côté, le président statutaire Pascal Affi N’guessan et ses partisans, et de l’autre, le camp des " Gbagbo ou rien" avec à leur tête Aboudramane Sangaré qui contestent désormais le titre de président du FPI à Affi.

En toile de fond, la crise au sein FPI

Même à la barre, cette guerre déclarée entre les deux camps rivaux s’est invité dans les débats, au fil des comparutions durant les audiences. "Le FPI mène le dialogue politique avec les autorités. Condamner le président du FPI que je suis, s'est mettre du plomb dans l'ail des discutions  politiques", lançait Affi N’guessan lors de la plaidoirie. Mais la réplique n'a pas tardé du côté d’Aboudramane Sangaré ; car pour une fois encore, le doyen d'âge du FPI, a donné la position de camp : "on parle de négociation sans Laurent Gbagbo qui est détenu à l'Haye. Laurent Gbagbo est lui-même son meilleur avocat. S’il y a un dialogue politique, il faut qu'il soit là. Quand il organisait le forum (de la réconciliation) en 2001, Il a invité Alassane (Ouattara) et Henri Konan Bédié. Il est la pièces manquante à ce dialogue", a-t-il pesté.

Ainsi, la suspicion complicité avec le pouvoir dont est l’objet Pascal Affi N’guessan de la part de ses détracteurs n’a pas manqué d’être utilisé, avec minutie, par la défense dans sa stratégie, n’hésitant à volonté à qualifier ce procès de "procédure politique. "Ce procès nous dépasse. Il ne s’agit pas de savoir qui de Gbagbo ou de Ouattara a été déclaré vainqueur. L’enjeu de ce débat est si oui ou non les peuples africains peuvent faire respecter leur loi ; (…) ne vous faite pas complices des politiciens", avait-il lancé à l’endroit des jurés.

Une affaire de Justice et non politique

A ce jour, aussi bien l’accusation que la défense s’est pourvu en cassation contre la sentence à l’encontre de celle qui soutenu et encouragé son mari, selon l’accusation, à vouloir se maintenir coûte que coûte au pouvoir malgré sa défaite aux élections face à Alassane Ouattara en 2010. Une attitude qui a plongé le pays dans un chaos sans précédent, une crise postélectorale qui a fait plus de 3000 morts.

Si le dossier est vide comme le soutiennent ses avocats, alors on se demande bien du côté des avocats de l’Etat et de la partie civile, sur quel compte mettre toutes ces destructions de biens, ces morts, ces atrocités commises sur d’innocentes personnes durant la crise postélectorale. On se demande également : "la carrière politique ou le retour en politique de Simone Gbagbo saurait-ils justifier le fait qu’on mette tous ces dommages à pertes et profits comme de simples effets collatéraux ? Doit-on ignorer les massacres commis par les escadrons de la mort pour juste sauver une hypothétique carrière politique de la "dame de fer ?". Que non !, rétorque la partie civile. Il ne s’agit pas d’écarter Mme Gbagbo de la scène politique, mais de la mettre devant ses responsabilités, devant l’insondable résistance de l’histoire, dont de bonnes feuilles restent encore entachées de sangs innocents qui ne crient pas vengeance mais réclament justice.

Armand Tanoh  

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L’Oréal et CFAO annoncent ce jour la signature d'un protocole d'accord de production et de distribution de produits cosmétiques en Côte d’Ivoire. L’Oréal, N°1 mondial de la cosmétique, présent dans plus de 130 pays, s’appuiera sur son expertise dans le monde de la beauté et la force de ses marques grand public pour accélérer son développement sur les marchés clés d’Afrique francophone de l’Ouest.

En s'associant avec L'Oréal, CFAO établit un nouveau partenariat de référence en Afrique subsaharienne en mettant au service de L'Oréal non seulement ses capacités de distribution et sa connaissance approfondie des pays et des marchés africains, mais également un outil de production d’articles de conditionnement et de fabrication de produits cosmétiques.

Cet accord permettra à L’Oréal d’accélérer la présence et le développement de ses marques de soins capillaires et du corps en Côte d’Ivoire avec un outil industriel adapté. CFAO sera le distributeur exclusif des marques mondiales grand public de L’Oréal en Côte d’Ivoire.

« Le partenariat de distribution et de production avec CFAO est une opération stratégique pour le Groupe L'Oréal en Côte d’Ivoire et en Afrique francophone de l’Ouest. La Côte d’Ivoire est l'un des marchés en forte croissance, où les consommateurs sont attachés aux produits de beauté. Il est important pour L’Oréal d’accroître sa présence sur ces marchés porteurs », a déclaré Geoff Skingsley, Directeur Général de la zone Afrique Moyen-Orient.

Pour Richard Bielle, Président du Directoire du groupe CFAO : « Notre stratégie en Afrique de l’Ouest est d’offrir aux grandes marques internationales un outil de production et de distribution adapté aux marchés qu’elles veulent conquérir. Ce nouveau partenariat s’inscrit donc pleinement dans la démarche de CFAO et contribue au développement d’une consommation moderne de produits de qualité en Afrique de l’Ouest ».

A T, avec APO

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Au total, 57,6 % des sociétés estiment que la mise au point de politiques et de procédures pouvant être appliquées dans la quasi-totalité des pays représente le problème interne le plus difficile à résoudre en matière de lutte contre la corruption et de conformité.

 Cette thématique a constitué l’un des sujets évoqués aujourd’hui dans le cadre d’un webcast organisé avec Uche Orji, PDG de la Nigerian Sovereign Investment Authority (NSIA, Agence de gestion du fonds souverain du Nigeria), sous la houlette de Richard Fenning, PDG de Control Risks.

Alors que le FCPA et l’UKBA sont toujours à la pointe des réglementations anti-corruption, les gouvernements d’un certain nombre de pays africains font l’objet de pressions croissantes les incitant à s’associer à la tendance actuelle visant à une application plus stricte des réglementations anti-corruption dans les pays en développement

S'il est important d’adopter une approche globale intégrée pour atténuer le risque de corruption, l’essentiel réside surtout dans la mise en place d’ajustements locaux. « La manière dont les choses se font depuis toujours » est en train de changer dans de nombreux pays africains. Souvent, la détermination des chefs d'entreprise et le fait d’accepter de « perdre » du temps et de supporter des coûts plus élevés peuvent leur éviter de devoir recourir au versement de dessous-de-table pour remporter des marchés. Seulement 66 % des sociétés opérant à l’international ont mis en place des politiques interdisant les paiements de facilitation

« Il arrive souvent que les sociétés essaient de déployer un programme anti-corruption d’envergure mondiale à partir de leur siège occidental et qu’elles soient ensuite surprises de constater que ce programme n'est pas mis en œuvre de manière efficace dans d’autres marchés, sachant que ceci ne vaut pas uniquement pour l’Afrique. Les sociétés doivent adapter leurs politiques et leurs initiatives à la culture locale, notamment en ce qui concerne le type de formations proposées aux employés. Certains de nos clients dont le siège est situé en Afrique parviennent à lutter contre la corruption de manière plus efficace que ceux ayant leur siège ailleurs. Cela tient au fait que leur programme de lutte contre la corruption est très fortement axé sur les problématiques spécifiques de leur marché», commente Tom Griffin, directeur général en charge de l’Afrique de l’Ouest au sein de Control Risks.

« Le fait de connaître le marché local et le pays dans lequel vous opérez s’avère essentiel pour mettre en œuvre un programme efficace de lutte contre la corruption», ajoute-t-il.

Sur ce point, Control Risks constate un changement quant à "la manière dont les choses se font depuis toujours" dans de nombreux pays africains. « La lutte contre la corruption est plus que jamais prioritaire sur l'agenda politique, et il est important d’en être bien conscient lorsque l’on évoque les problèmes de corruption auxquels sont confrontées les entreprises opérant dans ces pays», conclut-il.

Armand Tanoh, avec APO

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Depuis vendredi 13 mars 2015, les clients Orange Money de Côte d’Ivoire peuvent envoyer de l’argent de mobile à mobile aux clients Airtel Money du Burkina Faso, et inversement. Cet accord entre Orange et Airtel permet pour la première fois le transfert vers et depuis un pays où Orange n’est pas présent. Grâce à l’interconnexion de leurs plateformes de mobile money respectives, c’est également la première fois que les habitants du Burkina Faso peuvent envoyer de l’argent vers la Côte d’Ivoire avec leur mobile.

Ce partenariat étoffe l’offre existante « Orange Money Transfert International » de transfert d’argent entre les clients d’Orange Money en Côte d’Ivoire, au Mali et au Sénégal. Depuis son lancement en juillet 2013, « Orange Money Transfert International » connaît un franc succès avec plus de 200 000 utilisateurs à ce jour.

« Forts du succès du lancement d'Orange Money Transfert International entre le Sénégal, le Mali et la Côte d'Ivoire, nous souhaitions développer la possibilité pour nos clients d'envoyer et recevoir de l'argent vers et depuis d'autres pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine. Nous sommes ravis de le faire aujourd'hui entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso, pour répondre à une des attentes majeures de la région », déclare Thierry Millet, Directeur des Services Financiers Mobiles et NFC d’Orange.

Orange Money est aujourd’hui présent dans 13 pays d’Afrique et du Moyen-Orient et compte désormais plus de 13 millions de clients.

Armand Tanoh, avec APO

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"Ode à mon Père"

 

«Si la politique exclue tout angélisme, tous les coups ne sont pas permis!»

Djeni Kobina Georges

Voici 16 ans qu’un matin d’Octobre, la vie s’est interrompue pour toi mon regretté Papa et aussi ami. 16 ans! Un gouffre spatio-temporel quand on passe cette durée au crible de la conversion en mois, en heures, en minutes ou en secondes. Une éternité dirais-je qui pour certains, est suffisante pour te faire passer toi l’homme d’action, de conviction, de devoir, de principes et d’engagement au rang de simple symbole ou mythe!

Oui! Cette tentation existe bien, hélas! Et à bien des égards, elle est presque humaine! Dans ce monde de l’instantané, de l’immédiat, de la communication tous azimuts, du tweet à 140 caractères maximum, tweet devenu l’outil indispensable de l‘homme politique moderne pour véhiculer une idée ou un concept; le temps requit pour une réflexion d’ensemble cohérente de l’action publique semble réduit à la portion congrue. In fine, l’homme politique actuel ne gère que des contingences immédiates. Il fut un temps pas si lointain où au pouvoir, il abreuvait le peuple de slogans peu ou prou insipides, grâce au soutien d’une camarilla certes versatile, mais combien redoutable et efficace quand préserver les intérêts d’une caste engoncée dans ses certitudes constituait l’objectif unique! J’ose espérer que cette période est révolue et que l’homme politique ne parle pas uniquement pour soigner son image immédiate.

Ô temps ! Suspends ton vol, et vous, heures propices ! Suspendez votre cours

J’invoque ici Lamartine, le poète et non l’homme politique afin de souligner que si le temps s’égrène de façon irrémédiable, il n’absout pas les responsables et dirigeants politiques à leurs devoirs, leurs responsabilités et leurs engagements. Non! Papa, tu n’es pas encore devenu cette icône du passé que certains, par leurs agissements, tentent de faire savoir. Au-delà des médisants, j’ose croire que pour les bien-pensants, ton nom symbolise bien plus qu’une simple icône. Icône dont selon certains détracteurs, on se souvient uniquement à la date anniversaire devenue vaguement évanescente; ou que l’on évoque tout juste avec un soupçon de grandiloquence lors d’un évènement médiatique afin de se donner bonne conscience; parce que l’on veut faire de l’affichage, ou encore pour le paraitre - faire bien devant les caméras – Ah! Image quand tu nous tiens et que tu règnes en maitresse de tes sujets! Les nexus du fait médiatique! Pathétique! Jugent les fielleux. Non! Papa, tu as été, tu demeures encore et tu resteras à jamais un acteur politique incontournable du moment présent! Ta flamme, ta verve sont toujours aussi vivaces dans le coeur de nombreux ivoiriens. Pour une grande majorité de tes compatriotes -ceux qui te reconnaissent comme tel-, tu restes la référence ultime quand on évoque la question des luttes syndicales et politiques pour l’avènement de la démocratie en Côte d’Ivoire d’une part, mais aussi quand il s’agit d’éthique, de sens de l’intérêt général, de dévouement, de loyauté, de droiture ou de dignité d’autre part.

Nombreux sont tes amis sincères ou non -et ces derniers sont légions!- qui ont eu à louer quelques-unes de tes qualités. Souffre ici Papa, mon ami, que j’évoque toi l’homme de sacrifices. Ils doivent être une poignée parmi les personnes politiques qui t’ont côtoyé à savoir que ta décision de quitter le PDCI-RDA courant 1994, est peut être en partie la conséquence du harcèlement que tu subissais depuis 1990 au sein de ta petite famille. Tes propres enfants avaient décidé de «t’affronter» sur ton terrain favori, celui de la confrontation des idées, du débat systématique, arguments contre arguments. Il faut dire qu’ils savaient de qui tenir cet esprit rebelle et bravache. En effet, nous tes enfants, ne supportions pas du tout ta décision certes louable de tenter de transformer le PDCI RDA version 1990 de l’intérieur, à travers le courant politique dit de la «Rénovation». Un acte qui en dit long sur ta propension à prioriser, favoriser l’unité d’un groupe en donnant de ta personne et de ton temps sans rien en attendre en retour. Je ne sais plus combien de fois, - j’ai encore le souvenir tenace de nos débats nocturnes où, outrés par tant de condescendance de la part de tes contradicteurs au sein de ta famille politique d’alors, nous t’avions demandé solennellement de quitter ce parti qui refusait de te faire de la place, qui refusait la voie que tu traçais. Mon souhait, notre souhait; te voir créer ton propre parti, toi le politique, toi le réformiste, toi le républicain, toi le gaulliste (l’un de tes livres de chevet préférés ne concernait-il pas le Général De Gaulle ?).

Qui peut prétendre que tu n’aimais pas la Côte d’Ivoire? Un pays pour lequel tu as tant œuvré à  la fois comme officier de réserve de l’armée, puis fonctionnaire voire haut-fonctionnaire de l’Etat (enseignant, inspecteur de l’Education Nationale, directeur de cabinet de plusieurs ministères); sans omettre que tu restes à jamais l’emblématique premier Secrétaire Général du Synesci. Un poste qui t’a conduit à payer un lourd tribut pour tes idées comme chacun le sait. Ostracisé comme jamais lors de ce fameux congrès du PDCI RDA, nombreux sont tes amis politiques putatifs qui espérèrent une palinodie afin de servir au mieux leurs propres intérêts. Elle ne vint jamais! Aussi, quand tu as osé franchir le Rubicon, en fondant à la poigne de ton verbe le Rassemblement Des Républicains (RDR), j’ai apprécié l’esprit qui t’a animé. Sans haine, sans peur, sans reproches, parce que tu étais enfin toi-même! Point d’affichage, juste le soupçon de posture politique nécessaire et suffisant pour enfin affirmer ta véritable identité.

Le mouvement que tu venais de créer avait une âme, mû par de véritables idéaux inhérents à ta longue quête sur les sentiers d’Eburnie. En ce sens, je suis en accord avec Hugo, qui dans son livre « l’homme qui rit », un autre de tes classiques, disait «Ce n'est pas la chair qui est réel, c'est l'âme. La chair est cendre, l'âme est flamme.». Voilà pourquoi au-delà de toute velléité et sans véhémence, j’affirme que toi le Résistant aux obscurantismes, le Fama de la démocratie, contre vents et marées, tu survivras encore et toujours dans mon coeur, dans nos coeurs. Chose curieuse, au moment où je couche ces quelques lignes, il m’est impossible d’accéder à l’une de tes dernières oeuvres manuscrites terrestres. Tiens donc certains seraient tentés de te museler qu’ils ne s’y prendraient pas autrement! Serait-ce encore un esclandre, oeuvre de tes ennemis? Un de plus! Un de trop! Encore un acte perfide de zélateurs ne disposant d’aucun discernement. Ne t’inquiète pas! Rien n’y fera! Tes fidèles seront toujours au rendez-vous des joutes pour  défendre la veuve et l’orphelin! Je perçois au loin un chuintement mon ami, le son est distinct, net et me parvient avec une grande célérité! Serait-ce encore une clabauderie perpétrée par tes adversaires? Ne serait-ce pas plutôt l’oeuvre de ceux qui t’ont élevé au rang de Général de leur corps de combat pour les droits humains et la démocratie, tes incontournables "Grenadier-Voltigeurs"?! "Grenadier-Voltigeurs"?! Une référence historique fort à propos ! Quelle inventivité! Quel lien avec l’histoire avec un grand «H»!! Papa, J’ai toujours aimé te lire, te connaitre, te découvrir à travers tes écrits!

Au détour d’une phrase, tu as toujours su semer çà et là, le mot, la commotion syntaxique ou grammaticale juste qui fit de toi un homme unique tant admiré et apprécié pour son érudition. Dans «Oncle Vania», Tchekhov a couché ces quelques mots: «Le talent, c’est la hardiesse, l’esprit libre, les idées larges». Tes fidèles tressaillent encore sous pareil vibrato. Papa, comme tu me manques! "Grenadier-Voltigeurs"?! Ce terme militaire est comme un symbole évoqué de ce que peut être l’engagement politique pour défendre des idéaux de justice et de démocratie comme nous le rappelle cette maxime d’Albert Camus : «J'ai compris qu'il ne suffisait pas de dénoncer l'injustice, il fallait donner sa vie pour la combattre.». Papa, le choix de ce terme n’est pas erroné. Tu te doutais bien que dans nos pays en pleine mutation socio politique, la quête du pouvoir d’Etat par un parti politique quelque qu’il soit est par nécessité sacrificielle. Tes "Grenadier-Voltigeurs", j’ai eu le plaisir et l’immense fierté d’en rencontrer un certain nombre qui, quinze ans plus tard, racontent avec beaucoup d’émotion et de sincérité quelles furent les conditions dans lesquelles tu travaillais sous leur protection. Au coeur de certaines crises traversées ou évitées de justesse, leurs narrations nous font presque regretter de ne pas avoir été au coeur de l’action afin de pouvoir partager pareilles réminiscences. Non Papa! Certes rien n’est immuable, mais, ton heure n’a pas encore sonnée pour que l’on fasse de toi une simple icône! Comment comprendre que toi la toute première victime (dès l’été 1995) du concept fallacieux et rétrograde d’ivoirité, la problématique de ta réhabilitation demeure encore une question irrésolue plus de quinze ans après ton décès?

J’ai de la peine pour toi Papa, j’ai de la peine pour mes frères et soeurs, Patricia, Franck, Joëlle, et Isabelle; tes enfants, pour ma maman Jacqueline; j’ai de la peine pour mes enfants et mon épouse que j’aurais tant aimé te présenter; j’ai de la peine pour notre famille de Nioumassé, Tangamourou, Takrom, Téhui, Poko que j’ai appris à connaitre, ce sont des personnes formidables plein de gentillesse; j’ai de la peine pour ce pays que tu as servi avec tant de dévouement, d’abnégation, j’ai de la peine pour tes "Grenadier-Voltigeurs" qui ont cru en toi avec force de conviction; j’ai de la peine pour l’ensemble de ton parcours socio politique jonché d’exaltations, de tumultes, de véritables afflictions, de morts, d’espoirs souvent déçus et de nitescences plus qu’incertaines. Je me souviens de ce jour comme si c’était hier! Je vois encore ton visage si affecté par l’outrage que tu viens de subir. Je vis ton dégoût et ton écoeurement avec une telle passion que mon coeur bat à tout rompre.

Je n’étais pas le seul dans ce cas sans doutes; mais je suis martyrisé également par l’ignominie et l’outrance de ces supposés politiciens et autres juges responsables qui ont oeuvré à une telle décision abjecte. Loin d’être un fait politique osé, cet acte délictueux s’apparente ni plus ni moins qu’à de la flibusterie. Comment veux-tu que l’on t’oublie dans ces conditions? Notre devoir n’est-il pas encore présent, celui visant à te rendre ta dignité et ton honneur? Ce devoir est une exigence, une urgence que nul ne peut taire voire musser, parce qu’elle symbolise une éphélide devenue répugnante pour ta famille, tes vrais amis. Parmi tes anciens amis, on peut dénombrer ceux qui se taisent par peur d’une part, et on se demande bien pourquoi, d’autre part, ceux qui s’emmurent par pudeur et pour lesquels, on comprend in fine qu’ils ont renoncé, victimes ou non d’apostasie. Tu m’as souvent entretenu de l’arrogance naturelle des leaders politiques ayant eu à diriger la Côte  d’Ivoire, laquelle rime souvent avec une certaine forme de suffisance de cette camarilla fanatisée, rompue à l’exercice du dévouement sans limites. Aussi, furent-ils prompts à morigéner tous les peuples qui eurent le courage de ne pas approuver leurs décisions, souvent d’une ahurissante stupidité, prises par d’infaillibles technocrates disposant de multiples compétences mais certainement pas du savoir être indispensable pour s’excuser de leurs propres turpitudes et tribulations maléfiques. Je regrette d’en croiser encore quelques-uns dans notre paysage politique. On avait alors un cocktail permettant non pas de justifier, mais de comprendre les réactions du peuple ivoirien qui, en silence, et ce durant plusieurs décennies, ne cessa jamais de se méfier d’une coterie aux relents fascistes; laquelle, drapée dans un pseudo manteau démocratique et républicain, n’était in fine que l’archétype d’une construction idéologique dont l’unique objectif est la possession et l’assujettissement stigmatisé par le pouvoir, uniquement le pouvoir et ses corollaires. Rien d’autre!! Apatride à vie dans ton pays, en violation de toutes les conventions internationales signées par la Côte d’Ivoire.

Voilà le complot qu’ils ont ourdi! Je me remémore cette phrase de Confucius que tu m’as dite un soir, j’étais allé te chercher en voiture du côté de la Rue Lepic «L'homme de bien situe la justice au-dessus de tout. Un homme de bien qui a la bravoure mais qui ignore la justice sera un rebelle. L'homme médiocre qui a la bravoure mais qui ignore la justice sera un brigand.». Papa, comme tu me manques!!

Tout à l’heure, j’ai évoqué ce chuintement qui bruissait tel un écho dans le lointain. Correction, ce son s’est rapproché et se propage maintenant telle une clameur! Une clameur non contenue qui franchie allégrement les portes de la Cité. Ce tumulte, c’est un entremêlement de multiples ondes vibratoires fait d’exhortations, de cris, de chants, d’ululements, de pas de danse. Des tam-tams, des cymbales et des cors en imprègnent le rythme. Ce rythme, c’est celui d’une symphonie inachevée qui ce serait éteinte au même instant que toi;  et qui enfin, se réveille instillant énergie, ardeur et hardiesse à ceux qui la reconnaisse, parce que elle te ressemble, elle est ta substance. Te substituant à Von Karajan au coeur de ce concerto, c’est enfin toi le Chef d’Orchestre, tu es à la manoeuvre, tu en donnes le la! Cher Père, mon cher ami, rien n’y fera! Personne ne renoncera! Les temps qui arrivent sont troubles. Il est plus que temps d’en finir avec l’attentisme, les renoncements et la couardise. Il est plus que temps d’en finir avec les faux - semblants, les relations hypocrites et les mensonges camouflés.

Ton pays a encore besoin de tes lumières. Ton absence physique n’est au demeurant qu’une simple éclipse… Il n’y a point de fatalité sur cette terre des hommes Papa. Tout n’est question que de perspective, tout n’est qu’espérance. De la pointe de ta baguette, Frappe mon coeur Père, pour que la symphonie invoquée tantôt embrase mon corps; Frappe mon coeur Père, afin que sur les sillons que tu as tracés, se dresse un véritable espoir; Frappe mon coeur Père, afin que dans l’adversité, ta confiance et ta force de conviction soit notre partage à tous; Frappe mon coeur Père, pour que le peuple ivoirien mesure enfin le sens de ton sacrifice; Frappe mon coeur Père, pour que ton étoile scintille encore dans le firmament du ciel de Côte d’Ivoire; Frappe mon coeur Père, afin que nos jambes ne vacillent pas sous le poids de l’héritage que tu nous as laissé. En face, tes adversaires, tapis dans l’ombre, ont bâti une citadelle réputée inexpugnable. Tel l’insubmersible Titanic, leurs architectes et autres technocrates ont garanti la solidité des fondations. Les murs d’enceinte selon leurs forfanteries sont tels les Colonnes d’Hercules, immenses, majestueux et recouverts d’orichalque. Tous arborent les stigmates de leur forfaiture poinçonnés sur leurs blasons rutilants. Plastronnant avec fierté et orgueil, ils feignent d’avoir oublié qu’ils ont reniés moult fois leurs engagements initiaux, notamment celui de servir le peuple avec abnégation, dévotion et déférence. Comme tu aimais souvent à le décrire, le microcosme politique ivoirien recèle tous les ingrédients de la Commedia dell Arte selon Ruzzante1 et de la Divina Commedia,2 de Dante. J’adhère complètement à cette analyse.

 Tes ennemis, se souviennent-ils encore de ce que disait Abraham Lincoln le 12 Janvier 1848, dans ce discours mémorable devant la Chambre des Représentants? Je le cite mot pour mot: «Tout peuple enclin à prendre le pouvoir, où qu’il soit a le droit de se rebeller et de se débarrasser du gouvernement en place pour en former un nouveau qui lui convient mieux. Ce droit est précieux et particulièrement sacré – Un droit dont nous croyons et espérons qu’il peut libérer le monde.Et ce droit n’est pas limité à des cas où le peuple entier dépendant d’un gouvernement existant choisit de l’exercer. N’importe quelle partie d’un tel peuple, qui en est capable, peut se révolter et faire sien le territoire qu’il habite.»

Cher Père, aux portes de cette Cité embastillée dans ses fariboles, ses dogmes et son infaillibilité supposée, les artisans du fameux tumulte viennent d’arriver. Je te confirme, il s’agit bien de tes "Grenadier-Voltigeurs", preux chevaliers des temps modernes! Ruisselants de sueur, hauts en couleurs, ils sont splendides de volonté et détermination. A gorges déployées, ils hurlent leur douleur de ton absence prolongée tout en fêtant également ton retour triomphant. Il n’y a point de désordre dans ces cris, ces ululements, mais un ordre qui par son intensité crée une polyphonie à fendre le coeur et brûler les poumons. Puis peu à peu, le calme se fait au coeur de cette mêlée. Un imposant silence ressenti jusque dans les entrailles de cette Cité étreint alors tes paladins. Ce temps de recueillement avant l’épreuve, est à la fois une introspection et une exigence pour chacun d’eux, face à l’idéal de justice et de liberté qui les dépasse. En aval, dans cette immense vallée subitement devenue trop étroite, à l’unisson les forces de progrès convergent, s’agrègent, se coalisent. Soudain, dans un ciel rougi sur l’horizon, les premières notes du concerto n°100 en sol majeur de Haydn s’esclaffent!! Le code de la Résistance vient d’être dévoilé! C’est le D-day! Au même moment, tes «fantassins» entament l’assaut de la Citadelle. Ils ont les visages entre autres de Jean Moulin, Raymond et Lucie Aubrac, Edouard Barbe, Yvan Beausire, Eugène Bouvier... Je suis avec eux! Le peuple est avec eux!!! Cette phrase de Hugo tirée de son roman «Les Misérables» explose alors dans ma mémoire «il vient une heure où protester ne suffit plus: après la philosophie, il faut l’action».

Le temps du grand fracas est arrivé!….

Jean-Claude K. DJENI Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. 

1 Ce pseudonyme désigne le dramaturge vénitien Angelo Beolco

 

2 Fabuleux tableau allégorique de Durante degli Alighieri plus connu sous le nom de Dante

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La quatrième édition du festival culturel et touristique de danses traditionnelles et tradi-modernes de Tafissou, dans le département de Djékanou, aura lieu pendant la fête de pâques, du 3 au 6 avril 2015. Placée sous le signe de la réconciliation et la cohésion sociale, Festo 2015. L’information a été donnée le 26 février dernier par Pierre Soman, commissaire général dudit festival. L’ouverture officielle du festival de Tafissou sera rehaussée par la présence de plusieurs personnalités du département de Djékanou et plus singulièrement des touristes de tailles venant de la part deDK tourisme & assistancedirigé par Harry Kra Patricia par ailleurs présidente du comité d’organisation.

Selon elle, il s’agit de faire la promotion et la vulgarisation des danses traditionnelles et tradi-modernes et de tourisme à Tafissou pour le bien être des populations. Il est revenu au commissaire général de rappeler l’objectif à court terme. «L’objectif immédiat est de profiter de la réconciliation nationale et la cohésion sociale pour rapprocher, mobiliser et sensibiliser nos populations à travers ces danses traditionnelles et tradi-modernes dans le département de Toumodi. Nous voulons réunir en un seul lieu des musiciens, des artistes, des acteurs de théâtre, des sculpteurs, des dessinateurs, des comédiens, des peintres, des danseurs traditionnelles et tradi-modernes, des couturiers et des opérateurs culturels »a-t-il déclaré.

Pierre Soman a aussi révélé cette promotion vise également à vulgariser les danses, le théâtre et la peinture dans les établissements secondaires. Il faut rappeler que le maire de Djékanou est le président d’honneur du Festo 2015 et Jean-Marie Somet, le directeur général de Côte d’Ivoire tourisme en est l’invité spécial.

 

Izoudine Youssef

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