Contribution/ "Ode à mon Père" Djeni Kobina : l’héritage du "Fama" questionné par son fils Jean-Claude

"Ode à mon Père"

 

«Si la politique exclue tout angélisme, tous les coups ne sont pas permis!»

Djeni Kobina Georges

Voici 16 ans qu’un matin d’Octobre, la vie s’est interrompue pour toi mon regretté Papa et aussi ami. 16 ans! Un gouffre spatio-temporel quand on passe cette durée au crible de la conversion en mois, en heures, en minutes ou en secondes. Une éternité dirais-je qui pour certains, est suffisante pour te faire passer toi l’homme d’action, de conviction, de devoir, de principes et d’engagement au rang de simple symbole ou mythe!

Oui! Cette tentation existe bien, hélas! Et à bien des égards, elle est presque humaine! Dans ce monde de l’instantané, de l’immédiat, de la communication tous azimuts, du tweet à 140 caractères maximum, tweet devenu l’outil indispensable de l‘homme politique moderne pour véhiculer une idée ou un concept; le temps requit pour une réflexion d’ensemble cohérente de l’action publique semble réduit à la portion congrue. In fine, l’homme politique actuel ne gère que des contingences immédiates. Il fut un temps pas si lointain où au pouvoir, il abreuvait le peuple de slogans peu ou prou insipides, grâce au soutien d’une camarilla certes versatile, mais combien redoutable et efficace quand préserver les intérêts d’une caste engoncée dans ses certitudes constituait l’objectif unique! J’ose espérer que cette période est révolue et que l’homme politique ne parle pas uniquement pour soigner son image immédiate.

Ô temps ! Suspends ton vol, et vous, heures propices ! Suspendez votre cours

J’invoque ici Lamartine, le poète et non l’homme politique afin de souligner que si le temps s’égrène de façon irrémédiable, il n’absout pas les responsables et dirigeants politiques à leurs devoirs, leurs responsabilités et leurs engagements. Non! Papa, tu n’es pas encore devenu cette icône du passé que certains, par leurs agissements, tentent de faire savoir. Au-delà des médisants, j’ose croire que pour les bien-pensants, ton nom symbolise bien plus qu’une simple icône. Icône dont selon certains détracteurs, on se souvient uniquement à la date anniversaire devenue vaguement évanescente; ou que l’on évoque tout juste avec un soupçon de grandiloquence lors d’un évènement médiatique afin de se donner bonne conscience; parce que l’on veut faire de l’affichage, ou encore pour le paraitre - faire bien devant les caméras – Ah! Image quand tu nous tiens et que tu règnes en maitresse de tes sujets! Les nexus du fait médiatique! Pathétique! Jugent les fielleux. Non! Papa, tu as été, tu demeures encore et tu resteras à jamais un acteur politique incontournable du moment présent! Ta flamme, ta verve sont toujours aussi vivaces dans le coeur de nombreux ivoiriens. Pour une grande majorité de tes compatriotes -ceux qui te reconnaissent comme tel-, tu restes la référence ultime quand on évoque la question des luttes syndicales et politiques pour l’avènement de la démocratie en Côte d’Ivoire d’une part, mais aussi quand il s’agit d’éthique, de sens de l’intérêt général, de dévouement, de loyauté, de droiture ou de dignité d’autre part.

Nombreux sont tes amis sincères ou non -et ces derniers sont légions!- qui ont eu à louer quelques-unes de tes qualités. Souffre ici Papa, mon ami, que j’évoque toi l’homme de sacrifices. Ils doivent être une poignée parmi les personnes politiques qui t’ont côtoyé à savoir que ta décision de quitter le PDCI-RDA courant 1994, est peut être en partie la conséquence du harcèlement que tu subissais depuis 1990 au sein de ta petite famille. Tes propres enfants avaient décidé de «t’affronter» sur ton terrain favori, celui de la confrontation des idées, du débat systématique, arguments contre arguments. Il faut dire qu’ils savaient de qui tenir cet esprit rebelle et bravache. En effet, nous tes enfants, ne supportions pas du tout ta décision certes louable de tenter de transformer le PDCI RDA version 1990 de l’intérieur, à travers le courant politique dit de la «Rénovation». Un acte qui en dit long sur ta propension à prioriser, favoriser l’unité d’un groupe en donnant de ta personne et de ton temps sans rien en attendre en retour. Je ne sais plus combien de fois, - j’ai encore le souvenir tenace de nos débats nocturnes où, outrés par tant de condescendance de la part de tes contradicteurs au sein de ta famille politique d’alors, nous t’avions demandé solennellement de quitter ce parti qui refusait de te faire de la place, qui refusait la voie que tu traçais. Mon souhait, notre souhait; te voir créer ton propre parti, toi le politique, toi le réformiste, toi le républicain, toi le gaulliste (l’un de tes livres de chevet préférés ne concernait-il pas le Général De Gaulle ?).

Qui peut prétendre que tu n’aimais pas la Côte d’Ivoire? Un pays pour lequel tu as tant œuvré à  la fois comme officier de réserve de l’armée, puis fonctionnaire voire haut-fonctionnaire de l’Etat (enseignant, inspecteur de l’Education Nationale, directeur de cabinet de plusieurs ministères); sans omettre que tu restes à jamais l’emblématique premier Secrétaire Général du Synesci. Un poste qui t’a conduit à payer un lourd tribut pour tes idées comme chacun le sait. Ostracisé comme jamais lors de ce fameux congrès du PDCI RDA, nombreux sont tes amis politiques putatifs qui espérèrent une palinodie afin de servir au mieux leurs propres intérêts. Elle ne vint jamais! Aussi, quand tu as osé franchir le Rubicon, en fondant à la poigne de ton verbe le Rassemblement Des Républicains (RDR), j’ai apprécié l’esprit qui t’a animé. Sans haine, sans peur, sans reproches, parce que tu étais enfin toi-même! Point d’affichage, juste le soupçon de posture politique nécessaire et suffisant pour enfin affirmer ta véritable identité.

Le mouvement que tu venais de créer avait une âme, mû par de véritables idéaux inhérents à ta longue quête sur les sentiers d’Eburnie. En ce sens, je suis en accord avec Hugo, qui dans son livre « l’homme qui rit », un autre de tes classiques, disait «Ce n'est pas la chair qui est réel, c'est l'âme. La chair est cendre, l'âme est flamme.». Voilà pourquoi au-delà de toute velléité et sans véhémence, j’affirme que toi le Résistant aux obscurantismes, le Fama de la démocratie, contre vents et marées, tu survivras encore et toujours dans mon coeur, dans nos coeurs. Chose curieuse, au moment où je couche ces quelques lignes, il m’est impossible d’accéder à l’une de tes dernières oeuvres manuscrites terrestres. Tiens donc certains seraient tentés de te museler qu’ils ne s’y prendraient pas autrement! Serait-ce encore un esclandre, oeuvre de tes ennemis? Un de plus! Un de trop! Encore un acte perfide de zélateurs ne disposant d’aucun discernement. Ne t’inquiète pas! Rien n’y fera! Tes fidèles seront toujours au rendez-vous des joutes pour  défendre la veuve et l’orphelin! Je perçois au loin un chuintement mon ami, le son est distinct, net et me parvient avec une grande célérité! Serait-ce encore une clabauderie perpétrée par tes adversaires? Ne serait-ce pas plutôt l’oeuvre de ceux qui t’ont élevé au rang de Général de leur corps de combat pour les droits humains et la démocratie, tes incontournables "Grenadier-Voltigeurs"?! "Grenadier-Voltigeurs"?! Une référence historique fort à propos ! Quelle inventivité! Quel lien avec l’histoire avec un grand «H»!! Papa, J’ai toujours aimé te lire, te connaitre, te découvrir à travers tes écrits!

Au détour d’une phrase, tu as toujours su semer çà et là, le mot, la commotion syntaxique ou grammaticale juste qui fit de toi un homme unique tant admiré et apprécié pour son érudition. Dans «Oncle Vania», Tchekhov a couché ces quelques mots: «Le talent, c’est la hardiesse, l’esprit libre, les idées larges». Tes fidèles tressaillent encore sous pareil vibrato. Papa, comme tu me manques! "Grenadier-Voltigeurs"?! Ce terme militaire est comme un symbole évoqué de ce que peut être l’engagement politique pour défendre des idéaux de justice et de démocratie comme nous le rappelle cette maxime d’Albert Camus : «J'ai compris qu'il ne suffisait pas de dénoncer l'injustice, il fallait donner sa vie pour la combattre.». Papa, le choix de ce terme n’est pas erroné. Tu te doutais bien que dans nos pays en pleine mutation socio politique, la quête du pouvoir d’Etat par un parti politique quelque qu’il soit est par nécessité sacrificielle. Tes "Grenadier-Voltigeurs", j’ai eu le plaisir et l’immense fierté d’en rencontrer un certain nombre qui, quinze ans plus tard, racontent avec beaucoup d’émotion et de sincérité quelles furent les conditions dans lesquelles tu travaillais sous leur protection. Au coeur de certaines crises traversées ou évitées de justesse, leurs narrations nous font presque regretter de ne pas avoir été au coeur de l’action afin de pouvoir partager pareilles réminiscences. Non Papa! Certes rien n’est immuable, mais, ton heure n’a pas encore sonnée pour que l’on fasse de toi une simple icône! Comment comprendre que toi la toute première victime (dès l’été 1995) du concept fallacieux et rétrograde d’ivoirité, la problématique de ta réhabilitation demeure encore une question irrésolue plus de quinze ans après ton décès?

J’ai de la peine pour toi Papa, j’ai de la peine pour mes frères et soeurs, Patricia, Franck, Joëlle, et Isabelle; tes enfants, pour ma maman Jacqueline; j’ai de la peine pour mes enfants et mon épouse que j’aurais tant aimé te présenter; j’ai de la peine pour notre famille de Nioumassé, Tangamourou, Takrom, Téhui, Poko que j’ai appris à connaitre, ce sont des personnes formidables plein de gentillesse; j’ai de la peine pour ce pays que tu as servi avec tant de dévouement, d’abnégation, j’ai de la peine pour tes "Grenadier-Voltigeurs" qui ont cru en toi avec force de conviction; j’ai de la peine pour l’ensemble de ton parcours socio politique jonché d’exaltations, de tumultes, de véritables afflictions, de morts, d’espoirs souvent déçus et de nitescences plus qu’incertaines. Je me souviens de ce jour comme si c’était hier! Je vois encore ton visage si affecté par l’outrage que tu viens de subir. Je vis ton dégoût et ton écoeurement avec une telle passion que mon coeur bat à tout rompre.

Je n’étais pas le seul dans ce cas sans doutes; mais je suis martyrisé également par l’ignominie et l’outrance de ces supposés politiciens et autres juges responsables qui ont oeuvré à une telle décision abjecte. Loin d’être un fait politique osé, cet acte délictueux s’apparente ni plus ni moins qu’à de la flibusterie. Comment veux-tu que l’on t’oublie dans ces conditions? Notre devoir n’est-il pas encore présent, celui visant à te rendre ta dignité et ton honneur? Ce devoir est une exigence, une urgence que nul ne peut taire voire musser, parce qu’elle symbolise une éphélide devenue répugnante pour ta famille, tes vrais amis. Parmi tes anciens amis, on peut dénombrer ceux qui se taisent par peur d’une part, et on se demande bien pourquoi, d’autre part, ceux qui s’emmurent par pudeur et pour lesquels, on comprend in fine qu’ils ont renoncé, victimes ou non d’apostasie. Tu m’as souvent entretenu de l’arrogance naturelle des leaders politiques ayant eu à diriger la Côte  d’Ivoire, laquelle rime souvent avec une certaine forme de suffisance de cette camarilla fanatisée, rompue à l’exercice du dévouement sans limites. Aussi, furent-ils prompts à morigéner tous les peuples qui eurent le courage de ne pas approuver leurs décisions, souvent d’une ahurissante stupidité, prises par d’infaillibles technocrates disposant de multiples compétences mais certainement pas du savoir être indispensable pour s’excuser de leurs propres turpitudes et tribulations maléfiques. Je regrette d’en croiser encore quelques-uns dans notre paysage politique. On avait alors un cocktail permettant non pas de justifier, mais de comprendre les réactions du peuple ivoirien qui, en silence, et ce durant plusieurs décennies, ne cessa jamais de se méfier d’une coterie aux relents fascistes; laquelle, drapée dans un pseudo manteau démocratique et républicain, n’était in fine que l’archétype d’une construction idéologique dont l’unique objectif est la possession et l’assujettissement stigmatisé par le pouvoir, uniquement le pouvoir et ses corollaires. Rien d’autre!! Apatride à vie dans ton pays, en violation de toutes les conventions internationales signées par la Côte d’Ivoire.

Voilà le complot qu’ils ont ourdi! Je me remémore cette phrase de Confucius que tu m’as dite un soir, j’étais allé te chercher en voiture du côté de la Rue Lepic «L'homme de bien situe la justice au-dessus de tout. Un homme de bien qui a la bravoure mais qui ignore la justice sera un rebelle. L'homme médiocre qui a la bravoure mais qui ignore la justice sera un brigand.». Papa, comme tu me manques!!

Tout à l’heure, j’ai évoqué ce chuintement qui bruissait tel un écho dans le lointain. Correction, ce son s’est rapproché et se propage maintenant telle une clameur! Une clameur non contenue qui franchie allégrement les portes de la Cité. Ce tumulte, c’est un entremêlement de multiples ondes vibratoires fait d’exhortations, de cris, de chants, d’ululements, de pas de danse. Des tam-tams, des cymbales et des cors en imprègnent le rythme. Ce rythme, c’est celui d’une symphonie inachevée qui ce serait éteinte au même instant que toi;  et qui enfin, se réveille instillant énergie, ardeur et hardiesse à ceux qui la reconnaisse, parce que elle te ressemble, elle est ta substance. Te substituant à Von Karajan au coeur de ce concerto, c’est enfin toi le Chef d’Orchestre, tu es à la manoeuvre, tu en donnes le la! Cher Père, mon cher ami, rien n’y fera! Personne ne renoncera! Les temps qui arrivent sont troubles. Il est plus que temps d’en finir avec l’attentisme, les renoncements et la couardise. Il est plus que temps d’en finir avec les faux - semblants, les relations hypocrites et les mensonges camouflés.

Ton pays a encore besoin de tes lumières. Ton absence physique n’est au demeurant qu’une simple éclipse… Il n’y a point de fatalité sur cette terre des hommes Papa. Tout n’est question que de perspective, tout n’est qu’espérance. De la pointe de ta baguette, Frappe mon coeur Père, pour que la symphonie invoquée tantôt embrase mon corps; Frappe mon coeur Père, afin que sur les sillons que tu as tracés, se dresse un véritable espoir; Frappe mon coeur Père, afin que dans l’adversité, ta confiance et ta force de conviction soit notre partage à tous; Frappe mon coeur Père, pour que le peuple ivoirien mesure enfin le sens de ton sacrifice; Frappe mon coeur Père, pour que ton étoile scintille encore dans le firmament du ciel de Côte d’Ivoire; Frappe mon coeur Père, afin que nos jambes ne vacillent pas sous le poids de l’héritage que tu nous as laissé. En face, tes adversaires, tapis dans l’ombre, ont bâti une citadelle réputée inexpugnable. Tel l’insubmersible Titanic, leurs architectes et autres technocrates ont garanti la solidité des fondations. Les murs d’enceinte selon leurs forfanteries sont tels les Colonnes d’Hercules, immenses, majestueux et recouverts d’orichalque. Tous arborent les stigmates de leur forfaiture poinçonnés sur leurs blasons rutilants. Plastronnant avec fierté et orgueil, ils feignent d’avoir oublié qu’ils ont reniés moult fois leurs engagements initiaux, notamment celui de servir le peuple avec abnégation, dévotion et déférence. Comme tu aimais souvent à le décrire, le microcosme politique ivoirien recèle tous les ingrédients de la Commedia dell Arte selon Ruzzante1 et de la Divina Commedia,2 de Dante. J’adhère complètement à cette analyse.

 Tes ennemis, se souviennent-ils encore de ce que disait Abraham Lincoln le 12 Janvier 1848, dans ce discours mémorable devant la Chambre des Représentants? Je le cite mot pour mot: «Tout peuple enclin à prendre le pouvoir, où qu’il soit a le droit de se rebeller et de se débarrasser du gouvernement en place pour en former un nouveau qui lui convient mieux. Ce droit est précieux et particulièrement sacré – Un droit dont nous croyons et espérons qu’il peut libérer le monde.Et ce droit n’est pas limité à des cas où le peuple entier dépendant d’un gouvernement existant choisit de l’exercer. N’importe quelle partie d’un tel peuple, qui en est capable, peut se révolter et faire sien le territoire qu’il habite.»

Cher Père, aux portes de cette Cité embastillée dans ses fariboles, ses dogmes et son infaillibilité supposée, les artisans du fameux tumulte viennent d’arriver. Je te confirme, il s’agit bien de tes "Grenadier-Voltigeurs", preux chevaliers des temps modernes! Ruisselants de sueur, hauts en couleurs, ils sont splendides de volonté et détermination. A gorges déployées, ils hurlent leur douleur de ton absence prolongée tout en fêtant également ton retour triomphant. Il n’y a point de désordre dans ces cris, ces ululements, mais un ordre qui par son intensité crée une polyphonie à fendre le coeur et brûler les poumons. Puis peu à peu, le calme se fait au coeur de cette mêlée. Un imposant silence ressenti jusque dans les entrailles de cette Cité étreint alors tes paladins. Ce temps de recueillement avant l’épreuve, est à la fois une introspection et une exigence pour chacun d’eux, face à l’idéal de justice et de liberté qui les dépasse. En aval, dans cette immense vallée subitement devenue trop étroite, à l’unisson les forces de progrès convergent, s’agrègent, se coalisent. Soudain, dans un ciel rougi sur l’horizon, les premières notes du concerto n°100 en sol majeur de Haydn s’esclaffent!! Le code de la Résistance vient d’être dévoilé! C’est le D-day! Au même moment, tes «fantassins» entament l’assaut de la Citadelle. Ils ont les visages entre autres de Jean Moulin, Raymond et Lucie Aubrac, Edouard Barbe, Yvan Beausire, Eugène Bouvier... Je suis avec eux! Le peuple est avec eux!!! Cette phrase de Hugo tirée de son roman «Les Misérables» explose alors dans ma mémoire «il vient une heure où protester ne suffit plus: après la philosophie, il faut l’action».

Le temps du grand fracas est arrivé!….

Jean-Claude K. DJENI Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. 

1 Ce pseudonyme désigne le dramaturge vénitien Angelo Beolco

 

2 Fabuleux tableau allégorique de Durante degli Alighieri plus connu sous le nom de Dante

Auteur:
Armand Tanoh

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