Le 1er septembre 2024 marquera une étape clé dans les relations entre la Côte d'Ivoire et le Maroc. L’Ambassade de la République de Côte d’Ivoire à Rabat a récemment informé le ministère des Affaires Étrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l’Étranger du Royaume du Maroc d’une décision significative : l'instauration d'un visa d'entrée pour les détenteurs de passeports ordinaires ivoiriens désirant se rendre au Maroc, à partir de cette date. Cette mesure, qui rentre en vigueur pour une durée de deux ans, suscite des interrogations sur ses implications et les raisons qui l’ont motivée.
Contexte et raisons de la décision
La décision d'imposer un visa d'entrée aux Ivoiriens en partance pour le Maroc pourrait être perçue comme une réponse à des dynamiques migratoires spécifiques.
Selon l'agence européenne Frontex, environ 14 000 Ivoiriens font partie des migrants ayant débarqué sur l'île italienne de Lampedusa.
Ce que les autorités ivoiriennes ont toujours contesté. Pour elles, ces chiffres ne reflètent pas la réalité. C’est pourquoi, elles envisagent la mise en place de visas avec certains pays du Maghreb dont le Maroc.
Surtout que les deux pays entretiennent des relations solides, tant sur le plan diplomatique qu’économique depuis des années. Cette mesure pourrait répondre à des préoccupations sécuritaires et économiques, mais aussi à la nécessité de s'adapter aux réalités migratoires actuelles.
En l'absence d'explications officielles sur les raisons exactes de cette décision, diverses hypothèses peuvent être émises, telles que la régulation des migrations économiques ou la gestion des étudiants étrangers, nombreux à choisir le Maroc pour leurs études supérieures.
Exceptions et poursuite de la coopération
Il est important de noter que cette nouvelle exigence à des exceptions, afin de poursuivre la coopération entre les deux pays frères. Elle ne s'appliquera pas à tous les citoyens ivoiriens. Les détenteurs de passeports officiels, tels que les diplomates et les fonctionnaires ne seront pas soumis à cette obligation. Ce qui souligne l'importance de maintenir une certaine fluidité dans les relations officielles entre les deux pays.
De plus, les citoyens marocains souhaitant se rendre en Côte d’Ivoire ne seront pas concernés par cette mesure. Ce choix pourrait être interprété comme un signe de respect et de considération de la part de la Côte d'Ivoire envers les relations bilatérales avec le Royaume chérifien .
L’Ambassade de Côte d’Ivoire à Rabat a également affirmé aux autorités marocaines sa pleine coopération pour la mise en œuvre de cette nouvelle réglementation.
Une campagne de communication sera déployée pour informer la population ivoirienne des nouvelles exigences en matière de visas, une démarche essentielle pour éviter toute confusion et assurer une transition en douceur vers ce nouveau régime.
Vers une rencontre diplomatique et consulaire
Dans le cadre de l’application de cette nouvelle politique, l’Ambassade de Côte d’Ivoire a demandé une rencontre avec la Direction des Affaires Consulaires et Sociales (DACS) du Maroc.
Cette initiative vise à discuter en détail des modalités d'application du visa, à anticiper les éventuels défis logistiques ou administratifs et à renforcer la coopération consulaire entre les deux pays. C’est une démarche proactive qui témoigne de l’importance de cette mesure pour les autorités ivoiriennes et de leur engagement à minimiser son impact sur les relations entre les citoyens des deux nations.
Toutefois, la réussite de la mise en œuvre de cette mesure dépendra largement de la coopération entre les autorités ivoiriennes et marocaines, ainsi que de la clarté de la communication à l’égard des citoyens concernés.
Avant cette décision, le Maroc faisait partie de plusieurs pays dont les citoyens sont exemptés de visa d'entrée en Côte d'Ivoire, à savoir le Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Congo (90 jours), la Gambie,le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Liberia, le Mali, la Mauritanie (90 jours), le Niger, le Nigeria, le Rwanda (90 jours ...
Auteur: Mohamed Compaoré