Dans une interview accordée à « Jeune Afrique » parue le 19 juillet 2024, Téné Birahima Ouattara, ministre de la Défense ivoirien a abordé plusieurs sujets cruciaux, notamment la lutte contre le terrorisme et les relations avec le Burkina Faso et le Mali.
Pour sécuriser le pays, en particulier le nord, Téné Birahima Ouattara a renforcé le dispositif militaire et déployé un vaste programme socio-économique. Malgré un contexte difficile avec des groupes jihadistes se déplaçant vers le sud, la Côte d’Ivoire n’a pas subi d’attaques majeures depuis 2022, a-t-il rassuré
Le ministre de la Défense évalue la menace terroriste actuelle comme persistante mais mieux maîtrisée qu’il y a deux ou trois ans. Il souligne l’importance de la vigilance quotidienne pour éviter toute détérioration.
Les frontières avec le Burkina Faso et le Mali, deux pays touchés par le terrorisme sont particulièrement difficiles à sécuriser. Cependant, des efforts continus sont déployés pour empêcher les terroristes, principalement mis en difficulté au Burkina Faso de s’installer en Côte d’Ivoire. L'objectif est d'éviter des événements tragiques comme ceux de Kafolo ou Grand-Bassam, a souligné le ministre.
La délimitation de la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso est au cœur de la lutte contre le terrorisme. Le processus est en cours depuis 2016 avec un traité d’amitié et de coopération entre les deux pays pour gérer cette question.
Lors de sa rencontre le 19 avril 2024 avec les autorités burkinabè, il a été convenu de maintenir la démarcation actuelle en attendant une nouvelle proposition de la commission bipartite. Cependant, des incursions de Volontaires pour la défense et la patrie (VDP) compliquent les choses, a-t-il souligné.
Par ailleurs, le ministre de la défense a salué le soutien de la France, du Maroc et des États-Unis qui ont apporté un soutien sécuritaire précieux, aidant également dans la lutte contre le terrorisme.
La Côte d’Ivoire a récemment adopté une politique nationale de gestion intégrée des frontières qui vise à sortir les zones frontalières de leur précarité. Ce plan sur dix ans, soutenu par l’Union européenne et l’Agence française de développement vise à apporter sécurité et développement à ces régions.
En réponse aux accusations d’Ibrahim Traoré sur un projet de déstabilisation du Burkina Faso par la Côte d’Ivoire, il répond que ces accusations sont "infondées" et que la Côte d’Ivoire n’a jamais cherché à déstabiliser le Burkina Faso.
Concernant les relations avec le Mali, Téné Birahima Ouattara fait savoir qu’elles se sont apaisées depuis la libération des 49 soldats ivoiriens en 2023. Le président Ouattara a même invité Assimi Goïta à Abidjan et les contacts se poursuivent étroitement.
En ce qui concerne la création de la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel, il espère que ces pays réintégreront la Cedeao pour trouver des solutions ensemble.
Dans cette interview, le ministre a évoqué la gestion des réfugiés et les perspectives de sécurité.
Les réfugiés burkinabè en Côte d’Ivoire sont recensés biométriquement et surveillés pour garantir leur sécurité. Les populations locales jouent un rôle clé dans cette mission de renseignement, a-t-il fait savoir.
Le ministre de la défense de la Côte d’Ivoire, Téné Birahima Ouattara reste une figure centrale dans la sécurisation et la stabilité de la Côte d'Ivoire, naviguant avec précaution entre les défis sécuritaires et les dynamiques diplomatiques régionales.
mc
Auteur: LDA Journaliste