Sept chantiers pour vaincre la malnutrition en Afrique et dans le monde

Le Rapport mondial 2017 sur la nutrition, présenté lors du cinquième Rassemblement mondial du Mouvement Scaling Up Nutrition (Mouvement pour le renforcement de la nutrition - SUN), tenu du 7 au 9 novembre 2017 à Abidjan, indique que les économies africaines perdent entre 1,9 et 16,5 % de leur PIB chaque année à cause de l’augmentation de la mortalité, de l’absentéisme, des maladies chroniques (et de leurs coûts), et de la perte de productivité associée.
 
Ce rapport précède de quelques jours celui du Bureau régional de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'Afrique, publié ce jour et qui révèle que la dénutrition persiste dans la région et que le nombre d'enfants souffrant d'un retard de croissance a augmenté.

“Nous n’atteindrons aucun les ODD d’ici à 2030 sans un changement radical dans notre réponse à la malnutrition sous toutes ses formes.”

Jessica Fanzo


A l’occasion du rassemblement d'Abidjan – le premier du genre organisé en Afrique par le mouvement SUN -, acteurs, experts et spécialistes venus de plusieurs pays ont relevé l’urgence d’agir sur la nutrition, "sous peine de freiner le développement humain dans son ensemble". 

"Nous n’atteindrons aucun les ODDd’ici à 2030 sans un changement radical dans notre réponse à la malnutrition sous toutes ses formes", prévient, d’entrée, Jessica Fanzo, coprésidente du groupe d’experts indépendants du rapport mondial sur la nutrition. 

Sécurité alimentaire


Pour le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, il faut d’abord vaincre la faim pour lutter efficacement contre la malnutrition. 

Déplorant que 800 millions de personnes vivent dans la faim alors que 1,3 milliard de tonnes d’aliments sont jetés chaque année dans le monde, Akinwumi Adesina plaide pour une politique orientée vers la productivité agricole, la transformation des produits et la diversification des cultures. 

Une fois que les populations disposeront de suffisamment d’aliments pour se nourrir, "le reste ne sera qu’une question d’éducation", ajoute le président de la BAD, par ailleurs lauréat 2017 du Prix mondial de l’alimentation. 

En Afrique, où 300 millions de personnes sont sous-alimentées, Akinwumi Adesina trouve inadmissible qu’on dépense 35 milliards de dollars (près de 19.500 milliards de CFA) par an en importation de produits alimentaires, alors que ce continent dispose de 65% des terres arables non cultivées de la planète. 

Il faut donc améliorer les techniques culturales et de traitement des sols pour répondre effacement à la faim, estime-t-il.   

Mais "il faut aussi un équilibre de la répartition des ressources dans le monde, car certaines régions ont suffisamment de ressources, pendant que d’autres n’ont presque rien", suggère pour sa part Jean-Christian Amédée Mandjéka, spécialiste en nutrition et science des aliments et enseignant-chercheur à l’Université de Bangui, en République centrafricaine, dans une interview avec SciDev.Net. 

"Ancrage institutionnel"


"Le Rapport mondial sur la nutrition démontre que nous ne pouvons pas traiter les différents problèmes nutritionnels de manière distincte les uns des autres, qu’ils sont intimement liés et qu’ils peuvent être imputés aux inégalités partout dans le monde", explique pour sa part Anthony Lake, directeur exécutif du Fonds des Nations unies pour l'Enfance (UNICEF), également président du Groupe principal du mouvement SUN. 

"Il est crucial d’abandonner cette approche cloisonnée qui entrave les progrès, tout en reconnaissant le rôle de tous les autres secteurs du développement qui sont susceptibles d’impulser le changement", soutient-il. 

Le fait que les points focaux en matière de nutrition sont rattachés ou logés au cabinet du Premier ministre dans certains pays comme en Côte d’Ivoire, est ainsi considéré une option idéale. 

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Auteur:
LDA Journaliste

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