Côte d’Ivoire : Des coups de feu près de la frontière, nouvel afflux de déplacés burkinabè dans le Bounkani

Abidjan, 27 octobre 2025 (LDA) –Des affrontements armés survenus en territoire burkinabè, dans une zone frontalière proche du village ivoirien de Andan, ont provoqué, le lundi 27 octobre 2025, l’arrivée de plusieurs familles déplacées sur le sol ivoirien, a appris La Diplomatique d’Abidjan (LDA, www.ladiplomatiquedabidjan.net) de sources locales concordantes.

Selon les informations recueillies, les combats se seraient produits entre Helintira, localité burkinabè, et la frontière nord de la Côte d’Ivoire, sans que l’identité des belligérants ne soit encore clairement établie. Ces violences ont entraîné des mouvements de population vers les villages ivoiriens de Andan, Govitan, Hanon et Togolokaye, situés dans le département de Téhini, région du Bounkani.

Des villages sous contrôle des forces ivoiriennes

Ces localités abritent déjà des détachements militaires ivoiriens, installés de manière préventive dans le cadre de la sécurisation des zones frontalières.
Selon les observateurs sur place, la présence de ces unités a permis d’assurer un contrôle immédiat des flux de réfugiés et de garantir la stabilité locale, aucun incident n’ayant été signalé côté ivoirien.

Un officier déployé dans la région a indiqué sous anonymat que « les forces sont en alerte, mais la situation reste calme et maîtrisée ».
Des équipes locales de l’administration territoriale et des représentants communautaires participent à l’accueil et à l’enregistrement des personnes déplacées, en coordination avec les autorités régionales.

Un contexte régional tendu

La région du Bounkani, limitrophe du Burkina Faso, demeure une zone de vigilance stratégique pour les autorités ivoiriennes, en raison de la persistance d’activités armées et de violences intercommunautaires dans le sud-est du Burkina.
Les provinces burkinabè de la Kompienga et de la Komandjari, situées en vis-à-vis du territoire ivoirien, connaissent depuis plusieurs semaines une recrudescence d’affrontements entre groupes armés non identifiés, souvent assimilés à des éléments jihadistes ou à des milices locales.

En Côte d’Ivoire, les autorités ont renforcé la surveillance militaire sur tout le flanc nord-est et maintiennent une posture dissuasive pour prévenir toute infiltration. Les populations locales, bien que préoccupées par les rumeurs d’affrontements, font preuve de calme et de solidarité envers les réfugiés accueillis dans leurs villages.

À ce stade, aucun impact sécuritaire direct n’a été observé sur le territoire ivoirien.
Cependant, la situation demeure suivie de près par les forces armées et les autorités locales, qui craignent une possible extension des violences si les combats se poursuivent côté burkinabè.

Cette nouvelle vague de déplacements rappelle la fragilité de la bande frontalière ivoiro-burkinabè, où la Côte d’Ivoire s’efforce, depuis plusieurs années, de conjuguer stabilité intérieure et coopération sécuritaire régionale, dans un environnement marqué par la pression des groupes armés transnationaux.
LDA

Auteur:
LDA Journaliste

LDA Newsletter

Ne ratez rien de l'actualité en continue, soyez aux premières loges des dernières news sur LADIPLOMATIQUE D'ABIDJAN