La Fondation Friedrich Naumann en collaboration avec ses partenaires a organisé le « Forum Libéral de Dialogue Politique » portant sur le thème : « Afrique-Europe : Avenir Commun ? », le jeudi 4 août 2022 à Abidjan. C’était en présence de représentants de l’Union européenne, de l’Union africaine, des diplomates, des partis politiques et des membres de la société civile ivoirienne etc.
Le 20 juillet 1962 à Yaoundé au Cameroun, la Communauté économique européenne et des Etats africains et malgache associés signèrent une convention de coopération qui lançait ainsi la base de la collaboration Europe-Afrique postcoloniale. Cette coopération va connaitre des évolutions avec les conventions de Lomé à partir de 1975 et celui de Cotonou en 2000 arrivée à expiration en février 2020. Depuis le 15 avril 2021, un nouvel accord a été signé entre l'UE et les 79 pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), visant à renforcer la capacité des Européens et des Africains à relever ensemble les défis mondiaux.
Après soixante (60) années de coopération, quel bilan peut-on faire de ces différents accords ? En tenant compte du contexte international actuel et des enjeux mondiaux, quelles devraient être les relations entre l’Afrique et l’Europe pour que celles-ci soient bénéfiques aux deux continents ?
L’objectif donc de ce forum était de créer un cadre de réflexion sur les enjeux mondiaux et défis commun de coopération entre l’Afrique et l’Europe, et surtout d’ouvrir avec responsabilité les discussions autour des nouveaux accords de coopération de Cotonou et les différents cadres stratégiques entre les deux. Pour le Dr Joachim Holden, directeur Afrique de l’Ouest de la Fondation Friedrich Naumann, si la nature et la géographie rapprochent l’Afrique et l’Europe, elles doivent continuer d’être ensemble comme de bonnes voisines et amies. « Nous croyons encore fort que les deux continents ont un destin commun et doivent pouvoir continuer de marcher ensemble », a-t-il indiqué, espérant au nouvel accord conclu le 3 décembre 2020, qui offre un nouveau cadre de coopération politique et juridique entre l’UE et l’organisation des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.
Baptiste Heintz-Macias, conseiller des Français de Côte d’Ivoire et du Libéria, et président du groupe Ecologie et solidarité à l’Assemblée des Français de l’étranger, a abondé dans le sens que son prédécesseur. « L’une des clés de cette nouvelle étape, c’est de saisir les occasions, épreuves que nous traversons actuellement comme autant d’occasions de réinventer le monde et tracer ensemble de nouvelles perspectives », a souligné M. Heintz-Macias, visiblement favorable à la construction d’un avenir gagnant-gagnant pour l’amélioration de la condition humaine.
A sa suite, l’ambassadeur de l’Allemagne en Côte d’Ivoire, Ingo Herbert, a soutenu que l’Afrique et l’Europe sont voisines comme l’Amérique latine l’est pour les Etats-Unis, et liées par un destin commun. « Pour nos populations, l’Union européenne a besoin d’une Afrique démocratique, prospère, stable et en paix », a-t-il relevé, car l’Afrique est un partenaire clé et il y a tant d’intérêts communs en jeu.
« Si l’UA et l’UE se retrouvent très souvent ensemble dans des Sommets, c’est parce qu’elles ont des défis communs, décidé de marcher ensemble, et surtout de s’entendre sur un cadre idéal de collaboration », a clamé, pour sa part, Joséphine Charlotte Mayuma, chef de liaison bureau de l’UA en Côte d’Ivoire, et représentante spéciale du président de la Commission de cette Union.
La ministre ivoirienne de la Fonction publique Anne-Désirée Ouloto a salué cette initiative qui appelle à la réflexion et à un engagement citoyen. « L’Afrique et l’Europe ont une histoire ensemble et les amis ne se séparent pas en cours de chemin ; ils s’essayent, font le point et posent les bases d’un avenir meilleur… », a ajouté Anne-Désirée Ouloto.
La conférence inaugurale de cette activité a porté sur Afrique-Europe : quelle coopération dans l’ordre international actuel ? Ce thème a été développé par le Dr Flan Moquet César, directeur du centre de recherche politique d’Abidjan (Crpa) et le Dr Christoph Offmann, député allemand.
Un panel et deux ateliers ont également meublé les articulations de ce forum. Le panel qui portait sur « Regards croisés Afrique-Europe : une nouvelle histoire à reconstruire ? » avait pour panelistes Dr Arthur Banga, enseignant-chercheur en histoire des relations internationales, le Dr Alain Tailly, enseignant chercheur Es Lettres et Baptiste Heintz-Macias, conseiller des Français de Côte d’Ivoire et du Libéria.
Quant aux ateliers, le premier s’est intéressé à "l’Europe, l’Afrique et les nouvelles routes de la Soie" avec le Pr Bamba Abdoulaye, enseignant chercheur d’histoire contemporaine, Dr Bangali N’Goran en histoire des relations internationales et Dr Ebi Philomène en histoire des relations internationales. Le second s’est penché sur "quel futur du partenariat UE-ACP ?", avec la Chambre de commerce européenne.
Il faut souligner que la fondation a organisé ce forum avec l'appui de l’UE, l’UA, l’EuroCham et la chambre des commerces de l’Union européenne.
Auteur: Daniel Coulibaly