Préservation de la cohésion communautaire: Vincent Toh Bi tire la sonnette d'alarme

Dans quel état d'esprit se trouvent les communautés ivoiriennes, deux mois après les évènements sanglants qui ont émaillé la présidentielle du 31 octobre 2020?. Vincent Toh Bi Irié avec sa structure Aube Nouvelle a mené une enquête à cet effet. Il a partagé les résultats de son rapport de 6 pages à l'occasion d'une conférence de presse sous le thème : " Côte d'Ivoire : la cohabitation entre communautés est-elle encore possible ? ", le jeudi 17 décembre à Abidjan. 

L'ex-prefet d'Abidjan connu pour son engagement auprès des populations tire la sonnette d'alarme sur la nécessité de préserver la cohésion communautaire. Le constat qu'il fait, c'est que cette cohésion dans certaines localités s'est durablement fragilisée. Et ce, après avoir parcouru presque toutes les villes(Dabou, Daoukro, Tehiri, Bonoua, Hiré, Divo, M'Batto etc), où il y a eu des violences meurtrières. " La colère est visible partout, la cohésion est fragilisée dans les zones où il y a eu des conflits. Dans les autres qui n'ont pas connu de violences, on se regarde en chiens de faïence.", relève-t-il. Selon ce qui ressort des témoignages recueillis, les derniers événements malheureux d'août à novembre 2020, d'une rare cruauté, ont causé l'incendie de 296 maisons, 84 commerces pillés...Et le nombre de morts est bien au-delà de ce qui est donné officiellement. Les causes de tous ces dégâts, à l'en croire, sont les discours politiques haineux, les conflits latents(conflits fonciers, conflits économiques et commerciaux), les manifestations et marches, les rumeurs d'attaques par des groupes informels, etc.

Pour lui, il y a urgence à trouver des solutions idoines aux frustrations, avant les élections législatives à venir, au cas contraire, les mêmes violences pourraient resurgir. C'est pourquoi, il recommande une évaluation exacte des dégâts et du bilan à l'occasion des violences passées, afin de suivre l'état d'esprit des populations de certaines localités; assurer un accompagnement social pour les familles sinistrées ou endeuillées; que les populations s'abstiennent des actes de violence et s'inscrivent dans les initiatives de paix locales et nationales; les partis politiques évitent les discours incendiaires ; rétablir la confiance entre les forces de sécurité et les populations locales, etc.

Vincent Toh Bi Irié reste optimiste que la cohabitation entre les communautés en Côte d'Ivoire est toujours possible. "...si les autorités traditionnelles, religieuses, administrative, populations, partis politiques s'investissent dans les actions de renforcement de la cohésion communautaire. (...) Il est de la responsabilité du gouvernement d'initier les actes d'apaisement et d'accompagner toutes les initiatives locales ou nationales de cohésion communautaire", a soutenu le fondateur de Aube Nouvelle, lancée le 24 octobre 2020.

Auteur: Daniel Coulibaly

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