Le recteur de l’université Charles-Louis de Montesquieu d’Abidjan-Cocody, Pr Urbain Amoa, propose « une charte de cohabitation fraternelle » et un projet d’organigramme structurant les sociétés centralisées (Koulango) et libres (Lobi et Peuhl).
Amoa Urbain a fait ces propositions, lundi, lors d’une conférence de presse à l’issue d’une mission de médiation qu’il a entreprise du 02 au 09 avril pour le dialogue intercommunautaire entre Lobi, Kolango et Peuhl après les affrontements sanglants et meurtriers qui ont embrasé le département de Bouna pour des questions de cohabitation entre éleveurs et agriculteurs et entre agriculteurs et orpailleurs.
Le promoteur du festival des rois et chefs traditionnels dénonce le défaut d’anticipation de gestion du conflit de Bouna, pourtant latent depuis lurette, et propose l’ouverture des quatre sous-préfectures créées mais non-fonctionnelles pour une gouvernance de proximité et des centres d’incubation pour l’élevage et l’agriculture dont le projet pilote a été inauguré à Assoum 1 par le préfet Tuo Fozié.
Soutenu par l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) et l’UNESCO, l’initiative de M. Amoa a consisté en ce qu’il a qualifié « d’immersionnisme » pour comprendre « les nœuds cachés » de la crise, et proposer des pistes de solution consensuelles favorisant la cohabitation pacifique entre ces communautés.
Fondées sur la diplomatie coutumière et l’élégance langagière, la démarche et l’approche scientifiques d’Amoa Urbain lui ont permis de relever les croyances aux complexes de supériorité ou d’infériorité, les difficultés de la diversité culturelle qui devraient conduire à la convergence et non à la divergence, les questions de gestion des flux migratoires, d’injustice de traitement des conflits par les tribunaux ou encore la méconnaissance de l’histoire et de la culture et l’impunité.
Avant le lancement des activités du second centre d’incubation à Bromakoté, une deuxième phase du dialogue intracommunautaire incluant l’ensemble des cadres est prévue les 20 et 21 avril, a annoncé le médiateur en Centre Afrique de l’UNESCO lors de la conférence qu’il tenait à l’université Charles-Louis de Montesquieu à Abidjan-Cocody.
AIP
Auteur: Armand Tanoh