Rate this item
(0 votes)

ENTRETIEN / Charles Michel, président du Conseil européen : « Les Etats de l'UE vont dégager des moyens additionnels afin de donner du soutien dans la lutte contre le terrorisme » Featured

Le président du Conseil européen Charles Michel, a annoncé jeudi 25 avril à Abidjan, lors d’un entretien avec la presse, une aide à la Côte d’Ivoire pour lutter contre le terrorisme, qui devrait être validée la semaine prochaine.

Alors, quels sont les principaux thèmes que vous avez envie de développer en Côte d'Ivoire ?

La volonté de continuer à travailler pour une relation bilatérale qui soit performante qui soit optimale, dans le domaine à la fois de la transition énergétique, dans le domaine des investissements, du développement économique, dans le domaine social. Sur tous ces sujets, on a un partenariat de qualité avec les autorités de Cote d’Ivoire. Puis il y a un enjeu, c'est la sécurité. J'ai pu annoncer au président que dans quelques jours, très certainement, les États de l'Union européenne vont dégager des moyens additionnels pour des équipements, afin de donner du soutien dans la lutte contre le terrorisme. j'ai pu visiter également ce centre qui montre toute sa capacité d'expertise dans le domaine des activités contre-terroristes. Et c'est tout à fait indispensable de coopérer dans un cadre régional aussi sur ce sujet-là

Alors, vous dites que vous allez apporter un soutien logistique ou en matériel. Mais est-ce que c'est la seule solution pour la sécurité dans la région ? Est-ce qu'il n'y a pas d'autres pistes à élaborer ?

Il est certain qu'on a besoin de stabilité et de sécurité. On apprécie le rôle de stabilité et de sécurité qui est assumé par la Côte d'Ivoire et par les autorités de ce pays. Mais il est certain qu'il y a un cadre beaucoup plus large. Nous comprenons bien que pour faire reculer la menace terroriste, il y a plusieurs éléments qui sont absolument importants. D'une part, les capacités sécuritaires, des armées bien entraînées, performantes capables de repousser ces menaces contre la stabilité, du matériel, c'est certain, il n'y a pas de doute. De la coopération avec les différents acteurs dans la région Et puis le développement, parce qu'on mesure bien que le terrorisme se nourrit aussi des situations où l'État n'est pas présent dans des zones qui sont parfois un peu plus reculées et plus éloignées des capitales. C'est la raison pour laquelle on apprécie par l’exemple que la Côte d'Ivoire pour ce qui est en train de se faire du côté nord, à la frontière avec le Burkina Faso, où il y a une dynamique qui est mise en place qui comporte à la fois des éléments de sécurité. On porte à la fois des éléments de sécurité, de déploiement militaire, mais également du renforcement des capacités sur le terrain du développement, sur le terrain social, santé, éducation par exemple. Et puis on voit aussi qu'il est absolument essentiel de soutenir la Côte d'Ivoire qui a beaucoup de réfugiés qui viennent du Burkina Faso repoussés par cette menace terroriste vers la Côte d'Ivoire, plus de 50 000. Et donc nous voulons aussi voir avec les organisations internationales comment on peut soutenir sur le plan humanitaire l’effort des autorités de la Côte d'Ivoire pour accueillir dignement leurs frères burkinabés qui sont actuellement burkinabés, pas seulement, mais principalement burkinabés qui sont actuellement en Côte d'Ivoire.

Dans le contexte de la Côte d'Ivoire, est-ce qu'il y a déjà des petites collaborations dans le domaine du renseignement ?

Oui, certainement. Dans le domaine du renseignement, il y a à la fois la nécessité de travailler ensemble sur le terrain du renseignement en utilisant les ressources humaines. C'est un type de méthode. Mais il y a aussi d'autres éléments technologiques au domaine du renseignement. Il y a à la fois la nécessité de travailler ensemble sur le terrain du renseignement en utilisant les ressources humaines, c'est un type de méthode, mais il y a aussi d'autres éléments technologiques comme les drones qui ont un rôle à jouer comme un certain nombre d'éléments qui permettent à la technologie de collecter des données, de collecter des informations. On a eu une conversation approfondie avec le président Ouattara et avec ses équipes sur l'importance de disposer de ce matériel qui vient en renfort. Et on sait que le renseignement c'est à la fois multidimensionnel, c'est collecter des données, collecter des informations et voir avec ces information comment on peut les utiliser afin d'entraver ceux qui ont des tentations terroristes, des tentations de déstabilisation, repousser cette menace.  Et puis, il faut  travailler pour faire de l'analyse du renseignement pour analyser les données en question pour qu'on puisse en tirer des conséquences opérationnelles.

Est-ce que le thème de l'immigration a aussi été développé, puisque qu’il y a beaucoup de candidats au départ ? Est-ce que c'est dans les discussions avec la Côte d'Ivoire et les pays qui vous visitent ?

Oui, la migration fait partie du cadre large et du cadre qui est plus large que la question de migration d'ailleurs, de notre coopération avec la Côte d'Ivoire et avec les pays de la région. Mais il y a deux points. D'une part, moi je suis très conscient que les responsables africains vont passer aussi à une migration intra-africaine. Et donc la migration, ce n'est pas seulement la migration de l'Afrique vers l'Union Européenne, ce sont aussi des défis qui sont intra-africains. On doit avoir une ouverture à cette compréhension-là et venir aussi en soutien de ce défi  pour nos amis africains. Premier point. Et deuxième élément, la migration irrégulière qui est aussi instrumentalisée avec cynisme, par des groupes criminels qui font de l'argent à l'échelle des commandements et qui parfois de l'argent qui nourrit les activités terroristes. Nous devons travailler ensemble pour faire reculer et éradiquer ces groupes criminels. Et pour ça, il faut aussi offrir des canaux de migration régulière.

C'est le dialogue avec les chefs d'État africains, les leaders européens qui doivent quand même définir quels sont ceux qui ont vocation et dans quelles modalités à rejoindre le sol européen. Ce ne sont pas les passeurs, les criminels qui doivent décider. Ce sont les responsables politiques africains et européens qui doivent faire le choix en termes de migration légale. C'est un premier point. Et puis, on doit faire reculer la migration irrégulière. Ça veut dire qu'il y a des discussions très opérationnelles que l'on a eues. Par exemple, la question d'identification, notamment en lien avec les nationalités. Parce qu'il y a parfois des nationalités supposées qui ne correspondent pas à la réalité et qui sont utilisées par ceux qui veulent éviter un retour, une réadmission. Tentons de remettre de la méthode opérationnelle. On a convenu à l'éthique de l'histoire de travailler avec beaucoup de respect. On a réglé le sens opérationnel de ce sujet-là. Il y a plusieurs années déjà qu'ils ont décidé de travailler pour tenter de renforcer la traçabilité et la transparence dans le secteur.

MC

Auteur:
LDA Journaliste

LDA Newsletter

Ne ratez rien de l'actualité en continue, soyez aux premières loges des dernières news sur LADIPLOMATIQUE D'ABIDJAN