Est-ce le début d’un nouveau feuilleton judiciaire entre Thierry Tanoh, l'ancien dirigeant d'Ecobank et l’institution bancaire du même nom ? La Haute cour de Justice britannique a intimé M. Tanoh de ne pas demander le versement des 13,2 milliards de FCFA (environ 20 millions d'euros) auxquels la banque avait été condamnée à Lomé et Abidjan à lui verser.
C’est un nouveau rebondissement qui annonce, sûrement, le début d’un feuilleton judiciaire dans le litige qui oppose Thierry Tanoh à Ecobank. Le 17 avril 2015, selon jeuneafrique, le groupe panafricain a obtenu du juge Peregrine Simon, du Tribunal de commerce de Queen's Bench, dépendant de la haute Cour de Justice de Londres, une ordonnance intimant à Thierry Tanoh de renoncer à réclamer les versements de dommages et intérêts de 7,5(condamnation du Tribunal du commerce d’Abidjan) et 5,7 milliards de FCFA(condamnation du Tribunal de travail de Lomé), le tout estimé à 13,2 milliards de FCFA, soit 20 millions d'euros que doit lui verser la banque. Et ce, en vertu d’une clause figurant dans le contrat de travail signé par l’ex-dirigeant du groupe bancaire panafricain.
Dans le camp des conseils de M. Tanoh, on ne cède pas à la panique. Son avocat, Me Soualiho Lassomann Diomande, du cabinet Lexways, rappelle que les décisions prises à Lomé et Abidjan ne peuvent être remises en cause à Londres, les plaintes déposées ne s’appuyant pas sur le contrat de travail signé par son client. Conformément aux possibilités offertes par l’ordonnance, le secrétaire général adjoint de la Présidence de la République de Côte d'Ivoire prévoit désigner un représentant local pour contre-attaquer, à son tour, la décision de la Haute cour de Justice britannique.
En 2014, Thierry Tanoh a été licencié par Econbank à la suite d’une longue crise de gouvernance. En Côte d’Ivoire, il a déposé plainte pour diffamation suite à une lettre adressée le 1er mars 2014 par Daniel Matjila, administrateur d’ETI et PDG du sud-africain Public Investment Corporation (PIC) aux autres membres du conseil d’administration du groupe. Le courrier présentait alors M. Tanoh comme un “menteur”, "immature", "manquant d'éthique" et "inapte à exercer la profession bancaire". A Lomé, le nouveau secrétaire général adjoint de la présidence ivoirienne au rang de ministre a attaqué son ancien employeur pour licenciement abusif sur la base d’un certificat de travail rédigé localement et ne comportant pas de clause d’arbitrage.
Daniel Coulibaly
Auteur: Armand Tanoh