L’épargne informelle est toujours bien présente sur les marchés de Tiassalé et N’douci en dépit des risques que renferme ce type d’épargne, a constaté le correspondant de l’AIP.
A N’douci et à Tiassalé, ce sont des femmes qui s’adonnent à cette forme de thésaurisation en recueillant les fonds de certains commerçants les après-midis dans les marchés.
Le montant fixé par le client, est régulièrement collecté et gardé sur 30 jours. À la fin de cette période, l’épargnant récupère son avoir et peut en jouir comme bon lui semble, selon Konan Aya, une initiatrice de cette collecte d’argent. Le montant versé le 31e jour est le revenu de la collectrice.
À propos du gain mensuel des colleteuses, elles sont peu bavardes. Toutefois, une réponse revient souvent, « cela dépend du nombre de clients et de la valeur de l’épargne ». Alors « on peut avoir de nombreux clients qui épargnent peu, moins de 1000 f CFA par jour, comme on peut avoir peu de clients qui épargnent plus de 1000 f CFA, voire 10.000 f CFA », affirment elles.
Les motifs de cette forme d’épargne, « c’est la facilité d’accès à notre épargne en tout temps et en tout lieu, sans paperasse et tracasseries. », justifient Koné Aboulaye, commerçant et César Yao, coiffeur de profession.
Face aux risques liés à cette collecte à ciel ouvert, tout en ignorant la moralité de ces « amasseuses » d’argent, les mêmes s’en remettent à Dieu, tout en déclarant qu’ils ont assisté à la disparition de certaines maisons de micro-finance qui ont fait faillite, sans laisser de traces. « Cette expérience marche et chaque partie y gagne au regard du nombre croissant de nouveaux clients, en moyenne 10 par mois », affirment-ils.
Auteur: Armand Tanoh