(Rediffusion)
Dans la continuité du PND 2012-215, ICI 2014 donne une visibilité sur l’ambition du gouvernement Alassane Ouattara de transformer la Côte d’Ivoire. Des projets titanesques portés à la fois par le public et/ou le privé représentant un besoin de financement d’environ 8 804,608 milliards de FCFA (selon nos calculs).
Le Forum Investir en Côte d’Ivoire (ICI 2014) du 29 janvier au 1er février est le rendez-vous à ne pas manquer pour les acteurs du monde des affaires et, aussi et surtout, pour tous les ivoiriens. Voici donc venu l’occasion pour bien cerner la stratégie économique du gouvernement Alassane Ouattara, avoir une visibilité sur la dynamique économique actuelle et à venir, et créer des contacts d’affaires. Le forum ICI 2014 promet ainsi quatre jours avec les acteurs clés de l’économie ivoirienne, avec des interventions de 26 personnalités ivoiriennes, africaines et internationales de l’entreprise, des organisations économiques et politiques sous-régionales et internationales.
Sont annoncés : le Vice-président du Nigéria ; le ministre britannique pour l’Afrique ; le PDG du groupe bancaire marocain Attijariwaffa ; le DG Afrique du groupe français Accor ; le président du groupe hôtelier africain Azalaï ; le président de groupe ivoirien d’assurance Nsia ; le président de la compagnie d’assurance ASKY co-fondateur de la banque panafricaine ECOBANK ; le PDG d’Air France ; le Vice-président de l’association de promotion des relations d’affaires USA/Afrique Corporate Council on Africa ; le DG de DEG, structure dédiée au financement des entreprises des pays émergents et en développement, filiale de la banque allemande KfW ; le DG de Investisseurs & Partenaires (I & P), entreprise française de capital-investissement exclusivement dédiées à l’Afrique ; le DG de la compagnie panafricaine de financement immobilier Shelter Afrique; le DG du groupe immobilier marocain ADDOHA ; le PDG du fabricant français de chocolat et de confiseries chocolatées.
L’on note également au titre des intervenants d’autres structures économico-financières telles que la BRVM ; ECOBANK ; CEDEAO ; l’OCDE ; la BOAD ; la BAD à travers son président et celui de sa structure African Guarantee Fund (AGF) ; la banque africaine pour les importations et exportations intra- et extra-Afrique (African Export-Import Bank) ; le FMI (la présence de sa Directrice Générale Christine Lagarde est annoncée) ; la Banque Mondiale à travers son agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) et sa structure de financement du secteur privé dénommé l’International Finance Corporation (IFC) ; l’Agence Française de Développement (AFD) à travers sa filiale de Promotion, et Participation pour la Coopération économique (PROPARCO). Au-delà des questions évidentes de trouver des sources de financement pour la redynamisation de l’économie ivoirienne, ICI 2014 est aussi l’occasion pour le gouvernement ivoirien de répondre à ses 5 engagements défendus dans son Plan National de Développement (PND 2012-2015), en particulier la création de richesses et le repositionnement de la Côte d’Ivoire sur la scène régionale et internationale.
Cette 4ème édition du Forum ivoirien consacrée à la redynamisation économique du pays se consacre à six domaines d’investissement : Infrastructures, BTP & Environnement ; Mines, Energies & Hydrocarbures ; Tourisme & Transport ; Industrie ; Education, Emploi & Santé ; Agriculture & Ressources Animales. Les enjeux de ces différents secteurs d’activité seront débattus dans le cadre de conférences organisées en trois thématiques : Agro-business, Infrastructures économiques et Partenariat Public-Privé (PPP), Promotion des PME (Petites et Moyennes Entreprises) et Energies renouvelables et Développement Durable.
Un site internet dédié à l’évènement propose des interactivités d’une grande utilité : inscription en ligne des participants, planification de rendez-vous entre entreprises (B to B / Business To Business), carte interactive de la côte d’Ivoire facilitant la visualisation selon les régions des projets déjà proposés par le secteur privé et public, la possibilité de proposer de nouveaux projets. Une innovation qui mérite d’être aussi soulignée est le concours start up pour les entrepreneurs résidents en ou non en Côte d’Ivoire. Ivoiriens de la diaspora vous voilà informés ! Les porteurs de projets dans le cadre de ce concours peuvent même soumettre directement les soumettre en ligne (cliquer ici pour accéder au formulaire). L’on peut toutefois regretter que l’âge soit retenu comme un critère de sélection (39 ans maximum).
Panorama des quelques projets
L’ambition est de taille, l’on dénombre 75 projets d’investissement (voir Tableau 2, également consultable sur le site internet du Forum) dont 40% sont portés par le secteur public ivoirien et 60% par le privé. 50 % des projets portés par le secteur public ivoirien sont dédiés à une région spécifique (Lagunes, Lacs et Bas-Sassandra) et l’autre moitié consacrée à plusieurs régions à la fois. Cette proportion est de 56% contre 44% pour les projets portés par le secteur privé. Sans exhaustivité, nous passons en revue quelques projets majoritairement portés par le public (l’Etat).
Projets de Technologies de l’information et de la Communication (TIC)
Parmi ces projets d’investissement, la faible part de ceux (selon 7% des 75 projets d’investissement) consacrés aux TIC est sans commune mesure avec leur importante. En l’occurrence, le Ministère ivoirien de la Poste et des TIC porte trois projets majeurs : création de 5000 cyber-centres dans les villages, maillage du pays en fibre optique, et construction d’infrastructures visant à la préparation au passage à la télévision terrestre (dans le secteur de la télévision en Côte d’Ivoire, si la production et la transmission sont totalement numérisées, il demeure la diffusion dernière étape avant la libéralisation du secteur audiovisuel).
Alors que les activités internet de la Côte d’Ivoire sont quasiment toutes hébergées hors de la Côte d’Ivoire un projet d’envergure porté par le secteur privé vise la création d’un data center (Centre de sauvegarde de données). Tous les acteurs de la jeune économie numérique de la Côte d’Ivoire auront là un outil essentiel pour porter ce secteur à maturité. Il aurait même été souhaitable que davantage d’entreprises ivoiriennes communication soit impliquées dans ce projet. Effet, seule l’ivoirienne VOODOO a eu l’opportunité de mettre son expertise au service d’ICI 2014. Un signal fort aurait pu être envoyé aux entreprises ivoiriennes quant à leurs implications dans la dynamique de l’économie.
Alors que la Côte d’Ivoire vise l’E-gouvernance pour son administration, il aurait été souhaitable que le public soit aussi porteur d’un projet de sauvegarde des données électroniques de l’administration. En effet, l’ère du numérique crée une telle dépendance à laquelle est associé un grand risque d’insécurité que les Etats semblent de plus en plus s’orienter vers ce qui est convenu de nommé « data centers souverains » ou « cloud souverains ».
Dr Seny Kan Anderson
Auteur: Armand Tanoh