« Apprendre la paix » est un projet intégré de renforcement de la cohésion par l’appropriation d’une culture de tolérance, de paix et de respect des droits de l’Homme de la part de la jeunesse. Il est né dans le contexte de la crise post-électorale survenue en 2011 en Côte d’Ivoire.

Communauté missionnaire Villaregia

C’est une initiative de la Communauté missionnaire Villaregia(CMV), une association religieuse et catholique au service de l’évangélisation et de la promotion humaine, et dont le responsable est le PèreMauro Draghi. La CMV, fait-il savoir, a plusieurs actions sociales à son actif dont des écoles d’alphabétisation de 600 jeunes femmes avec 80 moniteurs bénévoles. Et aussi des activités génératrices de revenues pour les jeunes. « Nous voulons une société plus juste et fraternelle », a souhaité Mauro Draghi.  

200 sentinelles de la paix en mission

Pour la mise en œuvre de ce projet, ce sont au moins 200 jeunes qui ont été formés en éducation aux Droits de l’Homme et à la citoyenneté (EDHC), et la mise sur pied de 216 clubs de la Paix dans plusieurs établissements secondaires dans la commune de Yopougon.

Ces 200 sentinelles de la paix ont prêté serment lors du lancement officiel dudit projet le mercredi 13 mai au centre polyvalent St Laurent de Yopougon-Kouté.

Selon Annamaria Aramante, chef de projet « Apprendre la paix », ces Sentinelles de la paix iront à la rencontre d’autres jeunes dans les écoles, les quartiers, les bibliothèques et de ceux qui sont dans les lieux d’incarcération tel que la MACA(avec les amis des prisonniers) pour leur inculquer la culture de la tolérance, de la Paix et du respect des Droits de l’Homme.

« La Paix on l’apprend, ce n’est pas un acquis de la vie sociale, mais plutôt un parcours d’apprentissage qui passe par l’appropriation des valeurs universelles telles que la tolérance, le respect des Droits de l’Homme, la capacité d’aller à la rencontre des autres en recherchant avec patience des facteurs générateurs d’unité… » a-t-elle indiqué. «  Nous devons être de véritables partisans de la paix. Et en nous regardant, il faut qu’on puisse dire ça vaut la peine de laisser « gbangban » et faire la paix », a-t-elle ajouté, soulignant que les actions se dérouleront dans les communes de Yopougon, d’Adjamé et de Treichville.

En collaboration avec la CMV dans l’exécution de ce projet, Mme Sonia Touré, présidente de l’association « Des Livres pour tous CI », a dit sa joie d’apporter sa contribution à travers ses bibliothèques de Treichville et d’Adjamé.  

Un projet cofinancé par l’UE…

Pour sa part, Félicité Kramoh, chargée de programme de la délégation de l’union européenne à Abidjan, a souligné que « Apprendre la paix » fait partie du projet LIANE(Leadership et initiatives des Acteurs non étatiques) qui a pour objectif de renforcer les capacités de la société civile ivoirienne pour qu’elle puisse jouer pleinement son rôle d’acteur de développement et de dialogue politique.

Pour elle, tout ceci doit permettre d’avoir des citoyens modèles. Des « interlocuteurs reconnus, informés et compétents pour le renforcement de la démocratie et de la réconciliation nationale ». « Nous pensons qu’une société civile forte et préparée est un acteur crucial en termes de développement. Nous voulons encourager les citoyens de la Côte d’Ivoire et en particulier les jeunes à s’approprier les valeurs de tolérance, de paix et de citoyenneté qui leur permettront de bâtir une meilleure vie, pour eux-mêmes et pour le pays dans son ensemble », a-t-elle dit.  

 La société civile prend une part active dans cette initiative avec la création de 10 Associations juvéniles engagées dans la promotion de la Paix et par un calendrier riche d’activités culturelles de formation et sensibilisation qui se dérouleront autour des bibliothèques.

Ayant pour slogan « Jeunes laissons « gbangban » apprenons la paix ! », le projet « Apprendre la paix » est cofinancé par l’Union européenne et l’ONG italienne CO.MI.VI.S.

Daniel Coulibaly