Chronique Société : Bob Marley, l’Ivoirien… La légende continue

11 mai 1981-11 mai 2015. Il y a 34 ans que Robert Nesta Marley alias Bob Marley quittait ce monde. Laissant dernière lui des millions de fans à travers le monde, dont plusieurs milliers en Côte d’Ivoire. Une mort ressentie partout comme choc. Mais il avait prophétisé, Bob Marley : "Quand le reggae arrivera en Afrique, il prendra une autre dimension." Et de Kingston (Jamaïque), en passant par l’Amérique et l’Europe, le reggae fini par atterrir en Afrique. En Côte d’Ivoire. A Abidjan. 1983, une étincelle au bord de la Lagune Ebrié : "Jah Glory" (La Gloire de Dieu). Premier album entièrement reggae sorti en Afrique, chanté en langues africaines. "Thy glory shining, bright, Bright down on me all the way" (Ta gloire éclatante, brillante, M'éclairant tout le temps. Ainsi psalmodia Alpha Blondy. Et dans la Gloire de Dieu, l’étincelle Blondy se vivifia pour donner une flamme : Le flambeau de la nouvelle "dimension". Qui va s’irradier pour faire de nouvelles étincelles. Tiken Jah, Ismaël Isaac, Larry Cheick, Serge Kassy, Solo Jah Gunt, Ahmed Farras, Ras Goody Brown, Naftaly, Kush, Tangara Speed Goda… Et Abidjan est ainsi devenu depuis plusieurs décennies, l’indétrônable troisième capitale mondiale du Reggae après Kingston et Londres (Grande Bretagne).

Il y a quelques semaines, des sommités nationales et internationales du reggae se produisaient au premier festival international consacré à cette musique, très ancrée dans les mœurs ivoiriennes, à Abidjan. Les enfants de Jah ont chanté, dansé, communié avec les "I trees", choristes de Bob Marley, Morgan Heritage, Tanaka Zion, etc. Reggae roots, Reggae rock, Roots-rock-reagae, Nayanbigui, bref toute la rythmique reggae y a été savamment exploitée.  

Qui n'a jamais chanté ou frédonné "No woman no cry", "Get up stand up", "I wana love". Bob l'Africain (Zimbawé, Africa Unite, war), le revolutionnaire (Bad card, Rebel), l'amoureux de l'Homme et de la nature (Johny was, Three little birds), le combattant de la liberté (Crazy baldhed, Babylon system), la voix des sans voix (Coul you be loved, Buffalo soldier), le défenseur des opprimés (Ride natty ride, Burnin' and lootin')... 

Bob Marley, l'Icône, le Roi du Reggae, n’est pas mort. Selon la croyance Rasta dont il se réclamait, le messager de la Tribu de Gad s’est réincarné dans un autre corps, car Rasta ne meurt pas. "Rasta never die, Reaggea Music never die" (Le rasta ne meurt pas, la musique reggae ne mourra pas"), a chanté Lucky Dube. Ce 11 mai encore, les fanas du reggae se retrouve encore à Abidjan et en provinces, comme chaque année à la même date, avec le "prophète" Bob Marley. Qui sans être arrivé chez physiquement (un rendez-vous manqué!), y est entré de la meilleure des façons: en pénétrant nos coeurs et en y restant à jamais. Nous sommes Bob Marley aujourd'hui, Bob Marley est Ivoirien aujourd'hui. Il vit chaque jour avec nous, par son œuvre. Car il est vivant. Il est Ivoirien. Et la légende continue...

A la prochaine!

Traoré Ahmed Bob

Auteur:
Armand Tanoh

LDA Newsletter

Ne ratez rien de l'actualité en continue, soyez aux premières loges des dernières news sur LADIPLOMATIQUE D'ABIDJAN