Côte d'Ivoire-"Affaire Soul To Soul"/ La réponse du procureur Adou à Affoussy Bamba et les pro-Soro : "Vos déclarations sont sans incidence sur le dossier"

Dans une déclaration publiée vendredi 27 septembre 2017, le procureur de la République de Côte d'Ivoire réagit aux dernières sorties des cadres proches du président de l'Assemblée nationale (PAN), Guillaume Kigbafory Soro, sur l'affaire de la cache d'armes ayant conduit à l'arrestation et l'inculpation de Koné Kamaraté Souleymane dit Soul To Soul, chef du protocole du PAN. Parmi ces proches de Soro, Me Affoussiata Bamba-Lamine, ex-ministre de la Communication, s'était illustrée jeudi, lors d'une interview sur RFI, en précisant que la présence d'armes chez Soul To Soul était sue de tous.

Elle a même marqué sa "surprise" de voir qu'on utilise le terme "découverte" lorsqu'il s'agit de cette cargaison d'armes de guerre estimée, selon le président Alassane Ouattara à 6 tonnes. Une thèse également défendue par Moussa Touré, directeur de la Communication de Soro. Ce dernier évoquait il y a quelques jours, que ces armes découvertes en mai 2017 à la résidence de Soul To Soul à Bouaké au plus fort d'une mutinerie militaire, et qui ont même servi aux mutins de se réarmer et de dissuader les forces gouvernementales prêtes rétablir l'ordre par la force, faisaient partie des armes acquises par les forces pro-Ouattara lors de la crise postélectorales de 2010-2011. Il était même allé plus loin en révélant que ce genre de cache d'armes, il y en a plusieurs à travers le pays. 

« Sans incidence »

Face à ces propos qui fusent de plus en plus du côté des pro-Soro, aussi bien dans les médias que les réseaux sociaux, le procureur de la République, Adou Richard-Christophe, est monté au créneau vendredi, se fendant d’un communiqué digne de mise en garde : «ces déclarations, qui visent à mettre hors de cause l’inculpé, sont-elles sans incidence sur l’existence desdites infractions »

« Depuis quelques temps, des déclarations relayées par la presse nationale et internationale, font état de ce que certaines autorités ivoiriennes étaient informées de l’existence de cette cache d’armes en ce domicile. (…) Ces déclarations, qui visent à mettre hors de cause l’inculpé, sont-elles sans incidence sur l’existence desdites infractions », tranche le procureur.

Chefs d’accusation, « faits de détention d’armes de guerre »

Adou Richard-Christophe précise à nouveau les chefs d’accusation à l’encontre de Koné Kamaraté Souleymane et d’autres personnes concernées dans cette affaire, et qui ont été placés sous mandat de dépôt le 9 octobre 2017, consécutif à l’ouverture information judiciaire le même jour.

En effet, selon le communiqué, Soul To Soul et ses co-accusés sont poursuivis pour « faits de détention, d’entreposage et de cession d’armes de guerre et de munitions ainsi que de complot contre l’autorité de l’Etat ».

En attendant l’ouverture d’un procès, les supputations se poursuivent, dans un contexte politique dominé par une crise au sein du RDR (parti présidentiel), qui s’empire au fil des jours.

 Armand Tanoh

Auteur:
LDA Journaliste

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