Côte d’Ivoire-Mutinerie : Chars et unités d'élites aux abords de Bouaké, ultime négociation avant un éventuel assaut

Longue nuit de négociation. Les autorités militaires ivoiriennes tentent depuis dimanche soir une ultime négociation pour faire entendre raison aux soldats entrés en mutinerie depuis vendredi 15 mai 2017. Mis en mission par leur hiérarchie auprès des mutins, les colonel Issiaka Ouattara dit Wattao, commandant de la garde républicaine, Chérif Ousmane, commandant du 1er bataillon des commandos et parachutistes, et Koné Zakaria,  commandant de l'unité de commandement et de soutien (UCS), ont longuement discuté avec les soldats mécontents afin de convaincre d’entrer dans les casernes.

Premier acquis encourageant

Même si, selon les informations en notre possession, la position de ces mutins n’a vraiment pas assez bougé au bout de ces négociations,  les commandants ont pu obtenir l’ouverture des corridors de la deuxième ville ivoirienne. Permettant ainsi aux véhicules de transports de personnes et de marchandises, bloqués à ces endroits depuis deux jours de pouvoir circuler. Et cela constitue déjà un premier acquis encourageant.

Mais les accès de Bouaké restent malgré tout contrôlés par ces militaires qui réclament paiement du reliquat des primes que le gouvernement était censé leur verser après des mutineries en janvier.

Après les mouvements de janvier, ils avaient obtenu la somme de 5 millions de francs CFA sur un total de 12 millions acquis par accord entre eux et le gouvernement. Mais leurs leaders ont annoncé jeudi 11 mai leur décision de renoncer aux 7 millions restants ; ce que le groupe de militaires en mutinerie depuis vendredi réfute et continue de réclamer le reliquat.    

Eviter à tout prix le sang versé

Il est évident que le durcissement du mouvement des mutins depuis samedi avec des tirs sur des foules excédées par leur action ouvre des voies à un rétablissement de l’ordre par les forces. Mais du côté du pouvoir ivoirien, le dialogue semble la voie privilégiée pour éviter le sang versé. Ce, en dépit de la fermeté affichée des autorités politiques, mais aussi militaires qui ont annoncé dimanche « une opération militaire  pour rétablir l’ordre ». A cet effet des moyens opérationnels colossaux, notamment des blindés, tanks et unités d’élites, ont été déployés depuis dimanche aux alentours de Bouaké, épicentre de la mutinerie, pour parer à toute éventualité.

Dans la matinée de lundi encore, des tirs étaient entendus en provenance des camps militaires à Bouaké et Abidjan, signe que le mouvement d'humeur se poursuit.

AT

Auteur:
Armand Tanoh

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