Côte d’Ivoire-Mutinerie militaire : Situation calme Guiglo et Touleupleu, mais toujours tendue à Bouaké avec un blessé grave. Des mutins arrêtés

Un calme précaire régnait dans l’après-midi du samedi 13 mai 2017 à Guiglo, dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire, après des tirs nourris émanant d’éléments des soldats mutins ayant secoué la ville dans la matinée.

Guiglo et Touleupleu plutôt calmes

Les rues restaient toutefois désertes et les commerces fermés même si seuls des tirs sporadiques étaient entendus. Ces militaires avaient entamé très tôt le matin leur mouvement d’humeur, avec des allées et venus, à bord de pick up, sur les artères principales de la ville. Les premiers tirs ont émané du camp militaire vers 8 heures avant de s’étendre dans la ville. Ils ont gagné en intensité au fur et à mesure, semant la panique au sein des populations.

A Toulépleu (Ouest, à la frontière avec le Libéria), où des manifestations similaires se déroulent depuis vendredi, le calme est revenu dans la ville samedi, rapporte l’AIP. Les populations, notamment les commerçants, ont repris leurs activités. Les marchés, les grands magasins, les établissements de microfinance et de transfert d’argent sont ouverts. « La vie reprend petit à petit malgré la peur au ventre », a indiqué une vendeuse de boissons sucrées.

Blessé grave à Bouaké

Des mutins ont ouvert le feu, samedi, à Bouaké (Centre, sur un ex-combattant nommé Issouf Diawara, après avoir fait irruption au siège des démobilisés sis à l’Habitat de la caisse, lui causant des blessures qui ont nécessité sont évacuation au Centre hospitalier universitaire (CHU) local. Selon Aboudou Diakité (ex-combattant), témoin de la scène, la victime et ses camarades étaient réunis à leur siège lorsqu’ils ont vu entrer deux véhicules des mutins armés qui, aussitôt descendus, ont ouvert le feu sur eux.

Les mutins reprocheraient aux ex-combattants d’avoir manifesté pour réclamer à leur tour des « primes ». En effet, les ex-combattants avaient paralysé, durant quelques heures, le corridor sud de Bouaké, lundi, réclamant notamment le paiement de 18 millions FCFA, notamment 12 millions FCFA de primes de guerre et six millions d’arriérés d’indemnités liées à leur grade de caporal acquis de 2007 à 2011, selon l’Accord de Ouagadougou. Joint par téléphone, le porte-parole adjoint des démobilisés (ex-combattants) de la « cellule 39 », Ouattara Amadou, dit être parti porté plainte à la gendarmerie contre les auteurs de l’acte. Jusqu'à 16 heures les principaux accès de la ville de Bouaké étaient encore fermés et occupés par les mutins. 

La Diplomatique d’Abidjan (LDA, www.ladiplomatiquedabidjan.net) apprend de source militaire que certains mutins ont été mis aux arrêts à Bouaké en fin d’après-midi par les forces loyalistes. Une nouvelle qui aurait durci les positions de leurs camarades d'Odienné (Nord-ouest). Ces derniers ont déjà arraché de force des véhicules personnels et étatiques à leur titulaires, à bord desquels ils mènent leurs patrouilles dans la ville et ses alentours.  

Des soldats qui s’étaient mutinés en janvier, manifestent à nouveau contre l’annonce de l’abandon du reliquat (sept millions FCFA) de leur revendication financière portants sur 12 millions FCFA par personne dont cinq millions avaient versés par le gouvernement. L’annonce a été faite jeudi, au journal télévisé de 20H00, par un certain sergent Fofana désigné comme porte-parole des 8400 militaires. Il a présenté par la même occasion leurs excuses au chef de l’Etat et promis de se comporter en soldats loyaux responsables.

AT

Auteur:
Armand Tanoh

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