Le calme est revenu à Abidjan, la capitale économique de Côte d’Ivoire, après moins de 24 heures de mutinerie militaire lancée le vendredi 12 mai 2017 par un groupe soldats ivoiriens. Ces derniers réclamaient le versement du reste des 12 millions que le gouvernement s’était engagé à verser à chacun d’entre eux après leur soulèvement de janvier.
Pourtant la veille de ce jour, l’on assistait à un règlement de ce problème entre le gouvernement et un groupe de leaders des quelque 8000 soldats concernés par cette affaire. En effet, leurs porte-paroles se sont engagés jeudi devant le chef de l’Etat Alassane Ouattara à renoncer au reliquat de 7 millions que l’Etat est censé leur verser.
Mais affirmant ne pas se sentir concernés par cette démarche plusieurs soldats se sont fait entendre dans les villes d’Abidjan, Bouaké, Man, Guiglo et Toulepleu, par des tirs en l’air et l’érection de barricade sur certaines voies.
Fermeté
Pourcette fois-ci, le gouvernement a joué la carte de la fermeté face à ce qu’il qualifie de chantage. Des unités d’élite ont été déployées dans toute la ville pour obliger les militaires manifestants à regagner les casernes et à déposer leurs armes. Stratégie payante puisque les mutins ont vite fait d’entendre raison et de mettre fin à leur mouvement.
Ras-le-bol
Des habitants d'Abidjan interrogées par La Diplomatique d'Abidjan (LDA, www.ladiplomatiquedabidjan.net) n’ont pas manqué, durant cette journée de vendredi, d’exprimer leur ras-le-bol face à ces sorties récurrentes des militaires dans la rue. Pour Konan Siméon, professeur d’anglais au secondaire, « trop c’est trop ». « Il faut que l’Etat prenne ses responsabilités pour que tout ce désordre s’arrête, affirme-t-il. Les militaires, leur rôle c’est de nous protéger et nous défendre. Je respecte leurs revendications mais ce n’est pas pour ça qu’ils vont à chaque fois effrayer la population ».
Abou Konaté, opérateur économique, estime quant à lui que « tout ça n’est pas bon pour les affaires ». « Ils n’ont qu’à arrêter. Quand ils font ça, nous qui faisons des affaires, ça ne nous arrange pas. Les militaires sont nos frères, ils n’ont qu’à comprendre que ce qu’ils font là compliquent beaucoup nos affaires », plaide-t-il. Pour les autres en province touchées par ce mouvement d’humeur, la situation était plutôt calme dans la soirée de vendredi.
Auteur: Armand Tanoh