Une nouvelle mutinerie militaire secoue depuis la matinée de ce vendredi 12 mai 2017 des villes ivoiriennes dont Abidjan et Bouaké. Les soldats insurgés réclament le reste des 12 millions que le gouvernement s’était engagé à verser à chacun d’entre eux après leur soulèvement de janvier.
Ce dernier mouvement d’humeur intervient seulement 24 heures après un règlement de ce problème entre le gouvernement et un groupe de leaders des quelque 8000 soldats concernés par cette affaire. En effet, leurs porte-paroles se sont engagés jeudi devant le chef de l’Etat Alassane Ouattara à renoncer au reliquat de 7 millions que l’Etat est censé leur verser. Mais affirmant ne pas se sentir concernés par cette démarche plusieurs soldats se sont fait entendre dans les villes d’Abidjan, Bouaké, Man et Guiglo, par des tirs en l’air et l’érection de barricade sur certaines voies.
« Rien à négocier »
Mais cette fois-ci, le gouvernement a décidé de jouer la carte de la fermeté face à ce qu’il qualifie de chantage. « Le gouvernement a choisi la fermeté. Il n’y a rien à négocier. L’ordre sera rétabli. Les forces de sécurité se déploieront pour libérer les emprises contrôlées par les soldats mécontents. Le nécessaire sera fait. 90% du territoire est sous contrôle, sauf quelques endroits autour de casernes à Abidjan. Nous sortons d’une réunion du Conseil de sécurité avec le chef de l’État. Et tout rentrera dans l’ordre », a notamment confié le ministre de la Défense Alain Donwahi à notre confrère Jeune Afrique.
A Abidjan, des unités d’élites ont d’ores et déjà et formées et mis en mission pour rétablir l’ordre, apprend-on de source proche de l’Etat-major de l’armée.
"En tout état de cause, tout militaire se livrant à des actes répréhensibles s'expose à des sanctions disciplinaires sévères telles que prévues par le règlement", a pour sa part averti le chef d’Etat-major général, le général Touré Sekou, tout en lançant « un appel au calme ». Il invite « l'ensemble des militaires à respecter le cadre réglementaire de travail et à faire preuve d'une grande discipline". La situation était relativement calme à 21 heures.
Auteur: Armand Tanoh
