Souvenir des Fêtes nationales tournantes en Côte d’Ivoire : Entre nostalgie et émotions, des anciens racontent...

Des personnes du troisième âge, ou « les anciens », interrogées, mercredi, par l’AIP à Dimbokro, se disent nostalgiques des célébrations tournantes de la fête nationale, à la veille du 56e anniversaire prévu dimanche.

« La fête tournante de l’indépendance servait à développer les régions. Ici à Dimbokro en 1975, grâce à cette fête beaucoup de réalisation ont été faites. C’est arrêté peut-être parce qu’il n’y a plus l’argent comme en ce temps », a déclaré Makoura Diane, 81 ans, vivant au quartier Commerce à Dimbokro. Cette militante du Parti démocratique de Côte d’ivoire (PDCI) rappelle avec fierté les années « indépendances » notamment 1975 qui a vu Dimbokro abriter les festivités.

 

Présidente du «  groupe Sérieux », un groupe de danse composé de plus de 200 femmes, Makoura Diané, relève la saine concurrence qui existait entre son organisation et le « groupe Ambiance » de Dioulakro. Elle se souvient du défilé qu’elle a effectué le 7 août 1975 à la tête des femmes de Dimbokro, habillées en uniforme. «  Nous avons fait un défilé impeccable devant les officiels notamment le président Felix Houphouët Boigny. C’est moi qui suis devant le groupe là » dit fièrement l‘octogénaire, montrant une femme en tête d’une file de femmes sur une photographie en blanc et noir. Elle raconte que l’apprentissage de ce défilé se faisait durant plusieurs nuits à la lumière de torche de paille allumée.

«  Je me souviens que nous sommes restés accrochés aux voitures de l’aéroport à la place de l’indépendance pour ne pas perdre des images », rappelle, le vieux Diakité Mamadou, un des photographes attitrés des milieux huppés, aujourd’hui âgé de 87 ans. Fils unique, le jeune Diakité a ouvert son studio de photographie en 1955 après l’apprentissage de ce métier sur le bateau avec des japonais.

 

Diakité évoque avoir passé tout ce temps des festivités en compagnie de Adjobi Jacob, photographe de Houphouët Boigny et des journalistes Diomandé Métouba, Aboubacar Kanté et de deux équipes de la radiodiffusion télévision ivoirienne en provenance de Bouaké et d’Abidjan. Il y avait Kalifa de l’Agence ivoirienne de presse et nous avons tous mangé ici chez moi », ajoute-t-il, déplorant le fait que les célébrations de l’anniversaire de notre indépendance passent inaperçues.

 

Le vieux Diakité affirme que ces fêtes participaient à la cohésion sociale et à la paix, car toutes les communautés étrangères et autochtones étaient impliquées. Il a relevé que c’est grâce à la fête de l’indépendance que les rues de la ville ont été bitumées. «  Quand vous voyiez les jeunes gens apprenant à défiler à l’aide de feu allumé avec du bambou de chine, chantant. C’était magnifique », se souvient le vieux photographe, résidant au quartier Soukouradjan. Avant d’ajouter, souriant : « Ah, le discours à la radio de N’dja Djo (Houphouët Boigny), c’est comme ça que nous on l’appelait. C’était un grand discours. Je continue de l’écouter souvent».

 

Pour le président du Conseil régional, N’guessan Koffi Bernard, cette période faste des indépendances a servi incontestablement à développer les localités. « Bien qu’il y ait les Conseils régionaux pour booster le développement des localités, la reprise des fêtes tournantes seraient utiles pour faire des régions, de véritables pôles de développement. Ce serait des coups de pouce salvateurs », a dit N’guessan Koffi Bernard plaidant pour plus de moyens pour les entités régionales.

 

N’guessan Bernard a relevé la qualité du développement imprimé à la Côte d’Ivoire depuis les indépendances par le père fondateur, Felix Houphouët Boigny. Il a affirmé que ce processus continue aujourd’hui malgré quelques soubresauts, appelant la jeunesse ivoirienne au travail et à plus de responsabilité pour continuer de mériter l’œuvre entamée par les pères-fondateurs.

AIP

Auteur:
Armand Tanoh

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