Abidjan, le lundi 16 juin 2025 (LDA) – L’économie mondiale devrait enregistrer en 2025 sa plus faible croissance depuis la crise financière de 2008, hors périodes de récession, en raison des tensions commerciales accrues et de l’incertitude entourant les politiques publiques, indique la Banque mondiale dans son dernier rapport Perspectives économiques mondiales rapporte AIP.
Dans ce rapport publié le 10 juin dernier, la Banque mondiale révèle que la croissance mondiale est désormais attendue à 2,3 % en 2025, soit près d’un demi-point de pourcentage de moins que les projections initiales.
« Cette révision à la baisse concerne près de 70 % des économies, toutes régions et catégories de revenu confondues. Si cette tendance se confirme, la croissance moyenne sur la période 2020-2026 serait la plus faible enregistrée depuis les années 1960 », souligne le document.
Selon Indermit Gill, économiste en chef du Groupe de la Banque mondiale, en dehors de l’Asie, le monde en développement entre de plus en plus dans une ère de stagnation. Il note un recul structurel de la croissance dans les pays en développement, passée de 6 % par an dans les années 2000 à moins de 4 % dans les années 2020, en parallèle d’un net ralentissement du commerce mondial et des investissements, et d’un endettement record.
Dans ce contexte, explique le rapport, la croissance des économies en développement devrait s’établir à 3,8 % en 2025, avant un léger redressement à 3,9 % en 2026 et 2027, des niveaux bien en deçà des moyennes observées dans les années 2010. Pour les pays à faible revenu, la croissance projetée est de 5,3 %, soit 0,4 point de moins que prévu en début d’année. L’inflation mondiale, quant à elle, est attendue à 2,9 % en 2025, un niveau encore supérieur à celui d’avant la pandémie de COVID-19.
La Banque mondiale estime que ce ralentissement entravera la capacité des pays en développement à créer des emplois, réduire l’extrême pauvreté et combler les écarts de revenu avec les pays avancés. Pour ces économies (hors Chine), il faudrait environ 20 ans pour retrouver leur trajectoire d’avant la pandémie, même avec une croissance du PIB soutenue à 4 %. Toutefois, une désescalade des tensions commerciales pourrait soutenir une reprise plus rapide. Une réduction des droits de douane de moitié par rapport à leur niveau de mai 2025 pourrait faire gagner 0,2 point de croissance mondiale supplémentaire en moyenne sur la période 2025-2026.
« Les économies émergentes doivent aujourd’hui renforcer leur intégration commerciale, faire progresser les réformes structurelles et améliorer leur résilience budgétaire », fait savoir Ayhan Kose, directeur du département Perspectives à la Banque mondiale. Il appelle également à une relance du dialogue et de la coopération internationale.
Face à des ressources publiques limitées et des défis croissants, le rapport recommande aux gouvernements de recentrer leurs priorités budgétaires sur les populations vulnérables, de mobiliser davantage de ressources internes, d’améliorer le climat des affaires et de renforcer les compétences de la main-d’œuvre pour stimuler une croissance durable et inclusive.
Auteur: LDA Journaliste