Côte d’Ivoire-Lutte contre la drogue: le RAIDH fait un plaidoyer en faveur de personnes dépendantes de la drogue

La voie repressive a été pendant longtemps utilisée dans la lutte contre la drogue. Et malgré les actions d'envergure pour mettre fin à ce fléau, la drogue continue son avancée avec son corrolaire de malheurs, de destructions, de trafiquants et de consommateurs.

 

Aujourd'hui, la méthode de lutte a changé. Les organisations non gouvernementales et même des organismes internationaux engagés dans la lutte contre la drogue ont décidé d’adopter une autre approche qui consiste à être plus proche des consommateurs, afin d’une socialisation de ces derniers que de les reprimer ou rejeter. D’où le slogan : « Support. Don’t punish » qui veut dire : « Soutenez. Ne punissez pas ».

Ainsi, la platefomme des ONG pour le plaidoyer sur les politiques de drogues RAIDH(Regroupement des acteurs ivoiriens des droits humains) qui veut oeuvrer dans ce sens à travers le projet de "Plaidoyer en faveur des usagers de drogue en Côte d'Ivoire", bénéficiant de l’appui financié de WACSI/OSIWA, a organisé une conférence publique commémorant la journée internationale de la lutte contre les abus et le trafic des drogues à l’attention de jeunes étudiants de Côte d’Ivoire, au siège de la Croix Bleue-Abidjan. 

L'objectif est de contribuer à reduire l'impact de la consommation de la drogue dans le pays, à travers la sensibilisation des jeunes en général et des étudiants en particulier. Ce projet vise également à orienter les décideurs sur la gouvernance mais aussi à ameliorer la condition de vie des usagers de drogues, notamment sur leur situation. 

Cette conférence publique a donc enregistré deux communications. La première qui portait sur le thème: "L’impact de la consommation de la drogue sur la santé physique et mentale des jeunes et en particulier des étudiants" a été présentée par Fabrice Tiatine, sociologue-anthropologue santé, et coordinateur hôpital et des centres St Camille de Bouaké. Il a, dans un approche sociologique, estimé qu’il faut éviter de stigmatiser les drogués et plutôt leur accorder une attention d’affection, car ce sont des malades qu’il faut aider à guérir. « Il faut changer de regard envers les usagers de la drogue. Ils ne sont pas des dangers, mais plutôt des préoccupations pour la société », a-t-il dit. La seconde thématisée: 'la drogue comme un frein aux projets d’avenir" a été soutenue par Guy Bouabré, formateur des formateurs addictologue spécialiste en prise en charge des usagers de drogues et coordinateur de projet. M. Bouabré, lui-même ancien drogué, a bien voulu partager son expérience avec les jeunes étudiants. « J’ai connu la drogue à 12 ans.  Ma rencontre avec elle m’a détourné de mes objectfis, car j’étais promis à un bel avenir ». Et de souligner : «Une prise de conscience m’a permis de sortir de là. Je ne conseille pas la drogue à quelqu’un. Ce n’est pas une bonne chose », a indiqué le président de l'Association "Foyer du bonheur".  

En outre, ces deux conférenciers, deux témoignages d'anciens drogués ont exposé les méfaits de la drogue dans la vie du consommateur. 

Kanga  Marie-Claire, membre de l'association « Foyer du bonheur", qui a passé 30 ans de sa vie avec la drogue, conseille aujourd’hui: « C'est la chose la plus négative qui puisse exister. Je ne le souhaite même pas  à mon pire ennemi". Ouattara Aruna, également membre de cette association, qui s’est drogué pendant 7 ans demande pour sa part aux jeunes de ne pas s’y aventurer. 

M. Bakayoko Falikou, représentant M. Bamba Sindou le coordinateur de la RAIDH(Regroupement des acteurs ivoiriens des drooits humains), s’est estimé heureux de voir les jeunes prendre conscience des méfaits de la drogue en venant s’informer auprès des acteurs, et surtout que la plateformme s'est donnée pour mission de participer à la lutte contre l'usage abusive de la drogue par la sensibilisation, et des prises en charge des usagers.

De son côté, M. Tall Lacina, PCA du conseil des organisations de lutte antidrogue en Côte d'Ivoire(CONAD-CI), a indiqué qu’il faut continuer la lutte contre la drogue, en ayant une approche plus sociable avec les usagers qui ont besoin d’aide. « Il faut les considérer comme des malades et les soigner », a-t-il ajouté.

 

Auteur:
Daniel Coulibaly

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