Le Premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan a procédé jeudi à l’ouverture d’un séminaire interministériel sur l' "Analyse et prévention des conflits inter communautaires en Côte d’Ivoire", dans la ville balnéaire de Grand-Bassam. A cette occasion, il a exhorté les populations à recourir à la justice et non à se faire justice en cas de conflits.
En Afrique, la plupart des causes des conflits inter communautaires sont dues à une mauvaise prévention, appréciaion d’une situation conflictuelle qui finit par dégénérer. Et en Côte d’Ivoire, les mêmes causes ont produit les mêmes effets. Plusieurs conflits de ce genre ont éclaté dans le pays, dont le plus récent est celui de la ville de Bouna.
Le Premier ministre ivoirien a déploré ces événements malheureux qui ont causé des blessés, des morts et des déplacés, surtout ce qui s’est passé à Bouna les 24 et 25 mars entre agriculteurs et éléveurs. Le dernier bilan fait état de 33 morts, 52 blessés, 2.640 déplacés, selon Daniel Kablan Duncan, contre 19 morts et 41 blessés précédemment. Dans tous les conflits « il faut recourir à la justice et non se faire justice », a-t-il exhorté.
Pour M. Duncan, ces événements ont mis en évidence l’urgence de révisiter, de jeter un regard sur les mécanismes et pratiques en cours au reglement et la prévention des conflits, notamment entre agriculteurs et éléveurs. «la question des conflits communautaires sous toutes ses formes constitue une problématique essentielle, un réel défit qui pourrait s’il n’était pas relever "entraver notre modèle de vie et le fondement de notre société, à savoir la solidarité, l’hospitalité et le vivre ensemble", a-t-il soutenu, ajoutant que «La problématique est globale et transversale, et touche également la question de la transhumance et du transport des bétails, ainsi que la cohabitation entre bergers et agriculteurs, mais elle considère aussi la question d’élévage, de la propriété et de la gestion des terres cultivables".
"Ce séminaire devra donc sonder et en dégager les causes profondes, analyser les conséquences, et proposer des solutions adaptées et perennes pour préserver ou prévenir durablement ces conflits. (…) les solutions aux conflits communautaires ne peuvent être trouvées seulement que dans les textes de lois ", a-t-il indiqué, remerciant le président Alassane Ouattara pour son soutien aux victimes de Grand-Basam et celles des affrontements fratricides sur l’étendue du territoire national.
"Des recommandations concrètes, a estimé Hamed Bakayoko ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, au gouvernement afin de gérer au mieux les conflits inter communautaires".
Il faut noter aussi la participation active du ministre Kobenan Adjoumani Kouassi des Ressources Animales et Halieutiques, et Mme Koné Mariatou, ministre de la Solidarité, de la Cohésion Sociale et de l'Indemnisation des Victimes.
Les participants sont entre autres les représentants des ministères et des institutions, et les autorités préfectorales, etc. Rappelons que ce séminaire a lieu du 21 au 22 avril 2016.
Auteur: Daniel Coulibaly
