Côte d’Ivoire : le projet de révision de la constitution fait débat

L’ONG CIVIS-CI(Association pour l'Education à la Citoyenneté, la Promotion et la Défense des Droits Humains) en collaboration avec la Fondation allemande Friedrich Naumann a organisé un Panel-débat sur « Réforme constitutionnelle et démocratie en Côte d’Ivoire : Comment la réforme constitutionnelle peut-elle permettre un meilleur enracinement des valeurs démocratiques et d’Etat de droit ? », au siège de la Fondation à Abidjan.

 

La révision constitutionnelle a été annoncée pour 2016 par le président ivoirien Alassane Ouattara lors de la présidentielle de 2015. Le proposant, M. Ouattara espère, évidemment, «une nouvelle Constitution»  pour le pays. Pour lui, ce projet de révision par reférendumm « permettra d’enlever tous les germes"confligènes" dans la Constitution actuelle [...] », avait-t-il précisé.

Ce projet de révision a été le sujet d’un panel qui a réuni plusieurs constitutionnalistes, des hommes politiques, des membres de la société civile, des diplomates, des organisations de jeunessse, etc,  initié par le Dr Kouamé Christophe, président de l’ONG CIVIS-CI. Si au fond tout le monde approuve une telle initiative du président ivoirien, la question fondamentale qui constitue la pomme de discorde est bien les conditions dans lesquelles la révision se fera, c'est-à-dire les modalités de cette révision constitutionnelle. Et le débat houleux, mais courtois qui a eu lieu autour de cette question qui passionne tant les Ivoiriens a permis de savoir que les avis sont énormement partagés sur ce projet.

Pour le président de l’ONG CIVIS-CI, c’est bien à cela que repond ce panel-débat qui ambitionne engager une reflexion sur les mécanismes et démarches de cette révision qui à terme repondrait aux attentes d’un peuple avide de cohésion sociale, de paix, de liberté, de développement etc.  Mais, selon lui,  trois raisons fondamentales ont motivé ce panel : la paix sociale relative et la croissance économique soutenue, la lente amélioration des conditions de vie malgré les efforts du gouvernement et l’habitude pris par certains Chefs d'Etat africains( en fin de mandat) à modifier la constitution pour se maintenir au pouvoir. 

M. Affi N’Guessan, président du FPI( Front populaire ivoirien), présent à cette rencontre, est plus ou moins favorable à cette révision constitutionnelle. « La révision est une étape perçue par tous les Ivoiriens comme une nécessité. Les dernières années ont montré qu’il y a urgence de fonder un nouveau contrat social du fait des différentes crises en Côte d’Ivoire. Le contenu doit permettre au pays de retrouver une vie démocratique, de consolidation de la cohésion nationale, organiser le développement du pays de façon équilibrer(..). C’est pourquoi nous verons un approndissement de toutes les questions liées à la liberté, à la laïcité de l’Etat, à la place des parties politiques, à la régionalisation du processus de développement, etc », a indiqué le président du FPI.

Pour Sophie Konaté, chargée de programme de la Fondation, la constitution étant la loi fondamentale d’un pays, il est capitale que tous les acteurs de la société civile, les politiques, et les citoyens soient associés à cette reforme constitutionnelle.  

Ce panel-débat a réuni des acteurs partis politiques, institutions de la République, leaders religieux et communautaires, secteur privé et société civile, des acteurs internationaux (chancelleries), des organisations de  jeunesse etc. 

 

Auteur:
Daniel Coulibaly

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