Relations Côte d’Ivoire-Burkina: le Pr Amoa Urbain préconise un cadre de réflexion entre les intellectuels africains

A la faveur de la signature d’une convention entre son université Charles Louis de Montesquieu et l’université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan–Cocody, le Pr Amoa Urbain s’est prononcé sur les relations pour l’heure tendues entre la Côte d’Ivoire et le Burkina-Faso, avant de lever un coin de voile sur ses futurs défis en matière de formation et du développement de l’Afrique.

 «(…)Tant que les universitaires ne seront pas assis pour arracher leur part de responsabilité, pour cogiter à travers des colloques, des séminaires…sur des pactes de stabilité durable, nous ne nous s’en sortirons pas, parce qu’on aura laisser ce débat entre les mains des politiques. Et en tant que penseurs, nous n’avons pas le droit de laisser cette réflexion aux seuls hommes politiques. Nous n’avons pas la prétention d’être des lumières, mais nous pensons que la réflexion préludant à l’action…, il nous appartient de jouer notre part de responsabilité», a soutenu le Pr Amoa Urbain, faisant allusion aux incompréhensions entre la Côte d’Ivoire et le Burkina depuis quelque temps.  Il s’exprimait  à la sortie d’une signature de partenariat entre son université Charles Louis de Montesquieu et l’université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan-Cocody. 

 

Ses défis

Pour le Recteur de l'Université Charles Louis de Montesquieu, ce partenariat représente l’un des défis qu’il compte relever pour son université. En effet, après la diplomatie coutumière, il veut mettre en avant ce qu’il appelle la « diplomatie académique » grâce à des partenariats avec les grandes universités de Côte d’Ivoire dont l’université de Bouaké et de Cocody. Ainsi le mariage avec l’université de Cocody arrive comme un pas vers une approche de fédération d’énergies intellectuelles. «Nous sommes heureux qu’une université comme la notre aille à la rencontre d’une université publique comme Félix Houphouët Boigny, mais le plus important c’est de parvenir à cette fédération des énergies intellectuelles», dit-il. «  Mon ambition, c’est d’intellectualiser tous nos comportements autour de la dimension académique…», a-t-il ajouté. Sur la liste des partenariats, on compte des universités africaines comme les universités de Ouagadougou, Niger etc après les universités Fédéral de Lagos et de Lagon au Ghana. 

Il est convaincu que c’est cette diplomatie qui permettra aux africains de conceptualiser le type du village, le type d’organisation sociopolitique et le type de profil d’homme nouveau qu’il faut. Partant de ce fait, la responsabilité des universités est grande dans la transformation des mentalités sous l’emprise de la colonisation depuis des siècles. 

Pour ce faire, il faudra donc aller à la quête et la reconquête de l’âme africaine(un autre défi) qui a été, souligne-t-il, assujettie par la colonisation conséquence de plusieurs maux en Afrique. « L’Afrique traîne encore les pas sur le chemin du développement à travers nos villes mal construites, la Démocratie mal pratiquée, la Gouvernance chancelante, l’Economie en ballotage etc. Alors, la clé de libération qui nous reste, c’est d’assoir notre âme », clame-t-il, insistant que c'est bien à ce prix que l’Afrique prendra son envol vers un nouveau développement pour qu’à l’horizon 20116, elle se positionne comme une superpuissance. 

Le Pr Amoa pense que le défi de la reconquête de l’âme est porteur du défi de la promotion et de la valorisation de soi. C’est pourquoi, après 10 ans cet intellectuel ivoirien émérite a décidé de transformer tout ce qui a été fait dans le cadre de la route des Rênes et des Rois en encyclopédie des actes sur les valeurs et civilisations africaines enrichies à chaque étape de guides pédagogiques pour faciliter leur apprentissage.  

 

Adepte du bossonisme

Cet adepte du bossonisme qui soutient que le spirituel prélude au réel poursuit l’œuvre de Jean-Marie Addiafi d’une autre manière. «Je poursuis l’œuvre de Jean-Marie Addiafi, mais pas de façon restreinte. Je parle du bossonisme comme un symbole. Je parle du vaudou. Je parle de l’initiation aux masques, l’initiation au poro. Je parle aussi des rivières sacrés, des bois sacrés…c’est là que se retrouve le souffle de nos ancêtres. Donc notre âme s’y trouve également », a-t-il fait savoir. 

 

 

Auteur:
Daniel Coulibaly

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