Il faut une « justice spéciale » pour espérer une « vraie réconciliation » en Côte d’Ivoire

Il faut une « justice spéciale » pour une « réelle réconciliation » en Côte d’Ivoire au lieu de la justice classique, pour espérer une « vraie réconciliation », ont estiment des leaders d’organisation de la société civile (OSC) ivoirienne.

« Pour une vraie réconciliation en Côte d’Ivoire, il faut renoncer à la justice classique qui est source de chasse aux sorcières ; il faut une justice spéciale », a suggéré Me Hervé Gouamené, membre du Conseil d’administration de l’Association pour la promotion des droits humains (APDH), lors d’un panel sur le thème « Quelle justice pour quelle réconciliation nationale », organisé jeudi à l’hôtel du district d’Abidjan par la Fondation internationale Henri Konan Bédié pour la paix et le développement.

La Côte d’Ivoire s’est pratiquement remis de la décennie de crise militaro-politique qu’elle a traversée de 2002 à 2011, qui s’est soldée par une crise postélectorale (2010-2011) ayant fait quelque 3000 morts.

Selon Me Gouamené, qui animait ce panel aux côté de deux autres leaders d’OSC, la justice classique est source de « justice des vainqueurs, qui est une autre façon de poursuivre la guerre sous une autre forme ».

Pour sa part, Me Yacouba Doumbia du Mouvement ivoirien des droits de l’Homme a proposé que la Côte d’Ivoire opte pour la justice transitionnelle pour favoriser la réconciliation. « Les procès qui ont déjà eu lieu n’ont pas donné les résultats escomptés en matière de réconciliation ; Il faut une justice transitionnelle », a-t-il proposé.

Pa contre, Mariam Dao Gabala, présidente de la Coalition des femmes leaders de Côte d’Ivoire, estime pour sa part que la justice ne saurait précéder la réconciliation. « La justice n’est pas un facteur exclusif de réconciliation, mais il faut un dépassement d’un certain nombre d’attitudes ; il faut d’abord une réconciliation avec soi-même, puis avec les autres, et avec l’Etat, la nation », a-t-elle défendu.

Le processus de réconciliation en Côte d’Ivoire est depuis, quelques mois, à la phase de l’indemnisation des victimes des crises successives depuis 1990.

AIP

Auteur:
Armand Tanoh

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