La traditionnelle cérémonie d’échanges de vœux entre le Chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, et les professionnels de la presse et des médias s'est tenue mercredi à la salle «Des Pas perdus » du Palais présidentiel d’Abidjan. Elle s’est déroulée dans une ambiance bon enfant. Revendications, «dénonciations », rires…étaient au menu.
Les échanges de voeux du nouvel an entre les professionnels de la presse et des médias et le président Alassane Ouattara au palais présidentiel d'Abidjan a tenu toutes ses promesses.
De la solennité de la cérémonie, on a vite passé à un moment de détente avec un langage direct entre le président et ses hôtes. Dans les revendications des patrons de presse de la GEPCI(Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire) portées par Antoine Assalé Tiémoko, directeur général de « l’Eléphant Déchaîné », il y a bien eu certaines paroles qui ont produit de l’étonnement chez M. Ouattara et d’autres qui lui ont arraché des sourires.
Etonnement de Ouattara
M. Ouattara ne savait pas que la subvention de l’Etat à la presse de 800 millions Fcfa(2014), était passée à 200 millions Fcfa en 2015. Etonné, il a demandé illico à la ministre Affoussiatou Bamba Lamine de la Communication et de l’information, de donner des explications, car il n’a jamais été tenu informé de ce changement. L’injonction du Président à la ministre a fait tiquer toute la salle. La ministre qui s'est expliquée devant le Président et tout le monde a été plus ou moins convaincante. M. Ouattara a demandé sur le champ que la subvention aux entreprises de presse revienne à 800 millions de Fcfa. Un tonnerre d’acclamations a accueilli cette bonne nouvelle.
Pour la seconde fois qu'elle prenait la parole pour s'expliquer sur demande du Président, la ministre Affoussiatou Bamba a parlé du SMIG(Salaire minimum garanti) qui est de 60.mille francs et ne serait pas respecté au niveau des employés des radios de proximité, selon une voix dans la salle. Sur cette question, M. Ouattara a donné l’ordre à la ministre de veiller à ce que les choses se passent selon la loi pour tous les employés des radios de proximité.
Suite aux nombreuses questions de fond soulevées par les patrons de presse, le président Ouattara a demandé que désormais tous les discours parviennent au secrétarait de la présidence afin d'accorder les violons pour éviter d'éventuels désagréments.
Un journaliste réclame son argent...
Sous forme d’une dénonciation, un conflit datant d’un an entre le patron du site Acturoutes, Barthélemy Kouamé, et le directeur général de Fraternité Matin, Venance Konan, a été évoqué par le premier. Evidemment, cette affaire a plus plongé la salle dans une grande gêne. Selon M. Kouamé, le directeur général de Fraternité Matin lui doit au moins 18 millions de Fcfa, dans le cadre de la collaboration entre Fraternité Matin et sa structure qui avait en charge le volet technique du produit Frat-Mat Mobile.
Et depuis un an que cela dure, il aurait utilisé toutes les voies possibles pour que cette affaire soit reglée à l’amiable. Mais M. Konan ne lui aurait pas accordé une oreille attentive. Alors, cette tribune était une belle occasion pour lui pour exposer son problème au Chef de l’Etat. Et la encore, la salle n’a pas manqué de réagir. Présent dans la salle, M. Konan n’a pas pris la parole pour donner sa version des faits.
Le Président Alassane Ouattara a donc chargé la ministre Affoussiatou Bamba et le secrétaire général de la présidence de chercher plus à comprendre les contours et détours de cette affaire. Et s’il saverait que M. Kouamé a bien raison, il lui sera payé ses 18 millions de Fcfa.
Après lui, le président Alassane Ouattara a demandé « s’il n’ y avait pas d’autres dénonciations ». Cette expression a bien arraché des éclats de rires et des acclamations à la salle. Personne d'autre n'a posé de questions, ni faire une dénonciation.
C’est bien sur un présent(un ensemble de livres dédicacés) des journalistes au président ivoirien dans la salle "Des pas perdus" et un cocktail dans le jardin du Palais présidentiel que la cérémonie a pris fin.
Auteur: Daniel Coulibaly
