Le comité national du Codex Alimentarius en Côte d'Ivoire joue un rôle crucial dans la réglementation des produits alimentaires, en veillant à ce que ceux-ci respectent les standards de sécurité et de qualité pour protéger les consommateurs locaux, mais aussi assurer la compétitivité des produits ivoiriens sur les marchés internationaux. Grâce à ces normes, les produits alimentaires du pays peuvent accéder plus facilement aux marchés étrangers, où les exigences en matière de sécurité alimentaire sont de plus en plus strictes.
Professeur, pouvez-vous revenir sur les grands axes de cet atelier et quelle était l'urgence ?
Vous savez que le marché international devient de plus en plus exigeant. Et nous, les pays en développement, c'est de limiter l'accès de nos productions sur le marché. Si nous ne pouvons pas, nous ne produisons pas dans le cadre des standards internationaux. Et dans ce cadre-là, particulièrement, la filière fruits et légumes est très importante dans le développement agricole, l'économie du pays, la création d'emplois, l’entrée de devises etc. Donc, cet atelier vise à sensibiliser les acteurs, le renforcement des capacités à l'utilisation des normes.
Quel est le processus pour aller vers la normalisation ?
Tout ne se résume pas à sortir des financements, mais il faut une certaine motivation, une certaine compréhension, une stratégie pour aller vers cette démarche. C'est pour ça que nous avons sollicité les experts en normes. Et nous avons expliqué le processus et particulièrement les cinq ou sept fruits que nous avons déjà certifiés, normalisés. Nous allons dérouler tout le processus pour maîtriser les procédés et cela va s'étendre à d'autres productions.
Sur quel critère s’est fait le choix des fruits et légumes qui font l’objet de cet atelier?
Ces fruits sont des fruits moteurs de la production d'exportation en Côte d’Ivoire : la mangue fraîche, le gingembre, l’avocat, le fruit de la passion. Ce dernier fruit, actuellement, connaît beaucoup de problèmes, car il est en voie de disparition. Mais, si les producteurs sont sensibilisés, utilisent les guides de bonnes pratiques, ça va modérer, le fruit de passion va revenir encore sur le marché. Donc, ce sont des fruits qui sont connus et qui sont beaucoup exportés vers les marchés émergents, vers les marchés internationaux et consommés aussi localement. C'est pour cela que nos choix se sont portés sur cette production-là.
Vous avez invité les producteurs. Qu'attendez-vous d'eux ?
Les producteurs ont été invités à partir des structures d'encadrement qui sont même aussi présentes dans la salle. Ceux qui sont actifs, réellement, ou qui se battent au jour au jour pour aller vers cette normalisation. Ils ne doivent pas la considérer, comme étant un handicap, un frein à leur accès, à leur développement, surtout les petites PME. Nous attendons de ces producteurs qu’ils s'engagent réellement dans la normalisation, vont participer aux différents comités ou au comité technique, aussi bien au niveau du Codex, comité national du codex, mais au même niveau aussi du CODINORM puisque aussi, ça a été développé. Il faut qu'ensemble, nous puissions aller vers ce terme-là, parce que c'est à adopter, maitriser la normalisation ou mourir. Mieux vaut aller faire le sacrifice d'adopter et vivre.
Parlez-nous du CODEX Alimentarius aujourd'hui, quel est son impact dans ce milieu de transformation des produits agricoles alimentaires en Côte d'Ivoire ?
En Côte d'Ivoire, le Codex est un organisme de veille, d'information. Les normes sont élaborées à partir de la commission du Codex. Ces normes-là existent, ces standards-là existent. Donc, le rôle du comité national ici, c'est de traduire cela dans notre réalité pratique. C'est ce qu'on vient de faire avec les cinq fruits. Nous avons fait la démarche d'aller vers CODINORM pour qu'ils fassent passer ça comme étant des normes ivoiriennes. Le rôle aussi le Comité National Codex, Côte d'Ivoire, c'est de présenter, de défendre la position de la Côte d'Ivoire ; lorsque ces normes sont adoptées. Parce que parfois, ces normes sont adoptées, il faut que ça se conforme à la réalité du terrain que nous avons ici, ce qui n'est pas évident et qui peut léser les intérêts de la Côte d'Ivoire. Donc, le rôle du comité, c'est d'apporter l'information vers l'État, vers la structure de normalisation, en sorte qu'on ait une veille. Quand une norme va être adoptée, il faut que nous prenions déjà nos dispositions. Voilà à peu près ce que nous faisons. Nous assistons aussi les structures en charge du contrôle, notamment l'autorité compétente, de mettre les informations sur les normes à leur disposition.
Auteur: Edithe Valerie Nguekam