La Commission de l’Union africaine, en partenariat avec l’initiative Leaders africains pour la nutrition (ALN) du Groupe de la Banque africaine de développement et le gouvernement sénégalais, a lancé une série de consultations régionales pour transformer les politiques et les financements en faveur de la nutrition.
L’objectif est de mettre fin à la malnutrition à travers l’Afrique en établissant le premier Cadre politique multisectoriel de nutrition de l’Afrique (MNPF) et en définissant des objectifs d’investissement spécifiques.
La première consultation, dédiée à l’Afrique de l’Ouest, a eu lieu les 19 et 20 août 2024 à Dakar, Sénégal. Cette rencontre marque le début d'un processus visant à élaborer un cadre politique complet et à fixer des objectifs d’investissement pour la nutrition.
L'événement a permis de rassembler des données cruciales pour le MNPF et de parvenir à un consensus sur les interventions nécessaires pour lutter contre les retards de croissance, l’émaciation, l’anémie et le surpoids, notamment chez les femmes, les enfants et les adolescents. Les contributions et recommandations recueillies orienteront la création du Cadre et garantiront son efficacité dans différents secteurs.
La réunion a rassemblé des experts de neuf pays d’Afrique de l’Ouest, à savoir le Sénégal, le Togo, le Ghana, le Nigéria, la Gambie, la Guinée-Bissau, le Liberia, la Sierra Leone et la Côte d’Ivoire.
En plus des représentants gouvernementaux, des organisations de la société civile, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Programme alimentaire mondial (PAM), ainsi que des partenaires de développement tels que le mouvement SUN (Scaling Up Nutrition Movement) et l’Agence canadienne de développement international, ont participé aux discussions.
Cette initiative découle d'une résolution adoptée lors de la 41e réunion du Conseil exécutif de l’Union africaine en 2022, qui a appelé à la création d’un cadre politique multisectoriel et à la définition d’objectifs d’investissement pour garantir un financement adéquat en faveur des initiatives nutritionnelles. Cette résolution met en avant l’importance d’un engagement fort pour mobiliser des ressources financières et politiques en faveur de la nutrition.
Lors de la cérémonie d’ouverture, Ibrahima Gueye, directeur de cabinet du Premier ministre sénégalais et président du Conseil national de développement de la nutrition du Sénégal, a souligné la nécessité d’une prise de conscience accrue parmi les dirigeants sur l’importance des investissements dans la nutrition.
Il a déclaré que chaque dollar investi dans la nutrition est un investissement dans l’avenir des nations et que cet engagement doit être accompagné d’une appropriation renforcée des objectifs nutritionnels et d’une mobilisation efficace des ressources.
Gertrude Kara, conseillère technique sur les politiques de nutrition à la Commission de l’Union africaine, a précisé que cette première consultation régionale est cruciale pour élaborer une approche continentale unifiée en matière de politique et de financement pour la nutrition. Les contributions recueillies guideront les consultations futures à travers l’Afrique pour développer un cadre complet visant à améliorer les résultats nutritionnels à l’échelle du continent.
George Ouma, coordonnateur de l’initiative ALN de la Banque africaine de développement, a ajouté que cette consultation favorisera une approche holistique de la nutrition et influencera non seulement les politiques en Afrique de l’Ouest mais aussi la stratégie continentale pour améliorer les résultats nutritionnels.
Les consultations régionales serviront également à préparer la participation des pays africains au Sommet Nutrition pour la Croissance, prévu en France l’année prochaine. Ce sommet mondial vise à mobiliser des engagements et accélérer les progrès pour éliminer la malnutrition d’ici 2030.
La consultation de Dakar est la première d'une série qui couvrira les cinq régions d'Afrique, avec pour but d’établir un Cadre politique multisectoriel de nutrition et des objectifs d’investissement pour l’ensemble du continent.
Depuis son approbation en 2018, l’ALN a généré des engagements significatifs des gouvernements africains, entraînant des changements politiques et des collaborations sectorielles essentielles.
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Auteur: LDA Journaliste