Le dialogue de réconciliation nationale en république centrafricaine (RCA), pays en guerre civile depuis 2013, s’est conclu dimanche 27 mars 2022 sans avancées concrètes après une semaine de débat, tenu en l’absence des groupes armés et de l’opposition, qui l’avait boycotté.
Le 15 mars, le président Faustin Archange Touadéra avait annoncé que le “Dialogue républicain” avec l’opposition et la société civile, aurait lieu à partir du 21 mars.
Ces discussions, tenues dans l’enceinte de l’Assemblée nationale à Bangui, se sont déroulées dans des conditions houleuses, notamment lorsque des représentants de la société civile ont menacé de se retirer quand une modification de la Constitution pour permettre au chef de l’État de se présenter à un troisième mandat a été évoquée, avant d’être finalement retirée.
Lors d’une cérémonie de clôture de ces assises, le président du dialogue, Richard Filkota, a annoncé que 600 recommandations avaient été formulées.
Il n’a cependant égrené qu’une partie de ces propositions, comme la fin de l’embargo sur les armes à feu, imposé par l’ONU en 2013, après qu’une coalition de groupes armés a renversé le régime du président François Bozizé et plongé le pays dans la guerre civile, ou bien encore la mise en place d’un impôt pour le budget de l’armée.
“Le président a toujours dit qu’il ramènerait la paix dans ce pays avec le dialogue, toutes les recommandations sont essentielles”, a affirmé Albert Yaloké Mokpeme, porte-parole de la présidence.
“Il faut qu’on applique ces conclusions pour que l’on puisse s’en sortir, et ce dialogue est une demi victoire, même si nous aurions souhaité que les groupes armés soient là parce qu’ils sont à l’origine de nos problèmes”, a déclaré, pour sa part, Bruno Gbiebga, avocat et militant des droits de l’Homme, membre de la société civile.
“Les recommandations ne seront pas mises en oeuvre”, a dit Thierry Vircoulon, spécialiste de l’Afrique centrale à l’Institut français des relations internationales (Ifri). “Même si le gouvernement voulait les mettre en oeuvre, il n’en aurait ni le temps ni l’argent”, estime-t-il.
hn