Le président nigérian Muhammadu Buhari demande à la Banque centrale du Nigeria (CBN) de cesser de fournir des devises pour l’importation de produits alimentaires dans le pays, rapportent les médias locaux et internationaux dans un communiqué publié mardi dernier.
« La réserve de change sera conservée et utilisée strictement pour la diversification de l’économie et non pour encourager plus de dépendance vis-à-vis des factures d’importation de produits alimentaires », souligne la présidence nigériane dans ce communiqué.
Il poursuit dans ce même communiqué « Ne donnez pas un centime à quiconque pour importer de la nourriture dans le pays », a-t-il déclaré.
Cette injonction intervient deux semaines après l’interdiction des importations de lait par la CBN.
La mesure concerne les produits alimentaires de grande nécessité comme le riz, le poisson, le lait, le sucre et le blé.
L’enjeu pour le pays est de stimuler la production locale. Notamment dans le secteur agricole afin de garantir la sécurité alimentaire du Nigeria, l’un des grandes promesses électorales du président Buhari.
Le Nigeria multiplie les initiatives afin de préserver ses réserves de changes sous pression depuis la baisse des cours du pétrole qui génère 90% des devises du pays, premier producteur de pétrole du continent et dépendant des ventes de brut pour environ 90% de ses opérations de change.
Le gouverneur de la CBN, Godwin Emefiele, avait déclaré en décembre 2018 que la facture mensuelle d’importations de produits alimentaires du Nigeria était passée de 665,4 millions de dollars en janvier 2015 à 160,4 millions de dollars en octobre 2018, une économie implicite de plus de 21 milliards de dollars sur les seules importations de produits alimentaires au cours de cette période.
Face à Cette déclaration du président Buhari, de nombreux observateurs ont souligné le statut de la Banque centrale en tant qu’organe indépendant. Tandis que d’autres avertissent que si la tendance se poursuit elle pourrait entraîner une hausse des prix des denrées alimentaires sur les marchés locaux.
M.C
Auteur: LDA Journaliste