Corruption : Pyramide, AIP, résidence présidentielle de Paris … ces bâtiments publics qui avaient été bradés

L’information  donne du tournis, tant il est difficile à y croire. Et pourtant c’est la triste réalité. Durant la décennie 2000-2010, l’on a assisté à un bradage en cascade de biens immobiliers de l’Etat ivoirien. C’est ce que révèle le rapport d’un recensement du patrimoine immobilier de l’Etat que vient d’achever le ministère de la Construction. Le rapport de cette étude a été transmis ce mercredi 13 mai 2015 au Premier ministre Daniel Kablan Duncan à son cabinet, par le ministre de la Construction Sanogo Mamadou. Une occasion particulièrement marquée par des révélations qui ont laissé l’assistance sans voix. A savoir, la vente par des procédés mafieux de certains bâtiments symboliques du patrimoine de l’Etat aussi bien au pays comme à l’étranger.

Des bâtiments symboliques  

"En Côte d’Ivoire, nous pouvons citer des sites emblématiques comme l’immeuble de la Pyramide, l’Agence ivoirienne de presse (AIP) sur 4000m², le site de l’ESATIC (Ecole supérieur africaine des TIC)", a énuméré le ministre Sanogo. L’on note également le site des logements sociaux de Biabou 2 d’une superficie de 8 hectares, a ajouté Mamadou Sanogo.

"Les cas les plus nombreux sont constitués des bâtiments appartenant à l’Etat dans les quartiers résidentiels appelé ‘camp fonctionnaires’ qui sont devenus aujourd’hui des propriétés privées sans que l’on n’en sache le mode d’attribution", a en outre confié le ministre.

A l’étranger, la résidence de l’Etat à Genève (Suisse), la résidence du chef de l’Etat à Paris (France) Rue Masséran, ont été également bradé, ainsi qu’une partie de l’ambassade de Côte d’Ivoire en France cédé à vil prix, révèle également les résultats de cette enquête réalisée avec l’appui financier du Japon.   

Fort heureusement, "avec l’aide d’avocats chevronnés, tous ces bâtiments sont revenus à l’Etat, en Côte d’Ivoire comme à l’étranger", a fait savoir le ministre de la Construction.

Mais doit-on croire que le problème est définitivement résolu, quand on sait que malgré la récupération du siège de l’AIP, nos confrères et les agents de ce média situé au Plateau, sont toujours menacés d’expulsion, leur site ayant été aussitôt attribué par le ministère de la Construction à un opérateur économique pour la construction d’un centre commercial.

Abdoul Razak Dembélé

Auteur:
Armand Tanoh

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