L’ancien parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a porté dimanche, à sa tête l’économiste de 51 ans, Eddie Constance Hyacinthe W. Komboïgo, une décision qui signe la fin d’un «conservatisme désuet», selon l’élu.
Au terme du premier congrès du parti de Blaise Compaoré, chassé fin octobre dernier par une insurrection populaire, les quelques 3908 délégués réunis depuis la veille, ont porté leur choix sur Eddie Constance Hyacinthe W. Komboïgo, en remplacement de Assimi Kouanda.
«Je voudrais (…) vous traduire toute ma reconnaissance, car il vous a plu dans le respect de nos principes démocratiques à l’issue d’un processus électoral inclusif et militant (…) de me confier les plus hautes charges de notre instance suprême à savoir le Bureau Exécutif National (BEN)», a déclaré M. Komboïgo.
L’expert-comptable et ancien député préside un bureau national exécutif de près de 75 membres, dominé essentiellement par d’anciens députés et ministres de l’ancien régime.
Le président Blaise Compaoré qui s’est exilé en Côte d’Ivoire depuis sa démission, a été désigné à la tête d’un Haut conseil du parti qui regroupe entre autres, François Compaoré, son frère cadet et son dernier Premier ministre Luc Adophe Tiao.
Selon le nouveau président, ce congrès «historique» se voulait «une manifestation de la volonté de changement et la fin d’un conservatisme désuet et d’un favoritisme sélectif érigés en mode de gestion et d’administration des instances du parti».
-Blaise Compaoré, un bâtisseur qui a fait des erreurs-
La tentative de Blaise Compaoré de modifier la Constitution pour gouverner à terme, au-delà de 28 ans de règne, a causé la perte d’une trentaine de personnes, la destruction de nombreux biens publics et privés et plongé le pays dans une période transitoire.
«Faute de n’avoir pas su mesurer et apprécier les attentes légitimes des militants (…) l’histoire nous a rappelé (…) que notre parti n’a pas su faire le pas de plus qui ouvre les perspectives d’une démocratie interne dynamique et républicaine», a reconnu M. Komboïgo.
Selon lui, M. Compaoré a été un «grand bâtisseur», qui a cependant commis «des erreurs», devant leur «servir de leçons».
Le Burkina Faso qui compte organiser des élections présidentielle et législatives le 11 octobre 2015, a révisé en début avril, son code électoral, rendant "inéligibles" les personnes ayant "soutenu un changement inconstitutionnel portant atteinte au principe de l’alternance politique".
Après un premier recours rejeté la semaine dernière par le Conseil constitutionnel, le nouvel élu a interpellé les nouvelles autorités du pays à une «relecture» du code électoral pour permettre tout Burkinabè qui le souhaite de se présenter aux consultations électorales.
«C’est par cette tolérance que nous arriverons à réconcilier notre peuple par le peuple, avec le peuple et pour le peuple», a-t-il plaidé.
Avec AIP
Titre LDA
Auteur: Armand Tanoh