Abidjan, le mardi 28 octobre 2025(LDA)-La ville de Casablanca a accueilli le Forum de clôture du Programme panafricain de la statistique II (PAS II), réunissant plus d’une centaine de représentants des Instituts nationaux de statistique africains, des Communautés économiques régionales, de la Commission de l’Union africaine, de l’Union européenne et de plusieurs partenaires techniques et financiers, selon un communiqué reçu par la rédaction.
Financé par l’Union européenne et mis en œuvre conjointement par STATAFRIC, Eurostat et Expertise France, le PAS II (2022–2025) marque une étape essentielle dans la construction d’un Système statistique africain intégré, crédible et durable.
M. Marseli Oussama, Directeur de la Statistique au Haut-Commissariat au Plan du Maroc, a exprimé la fierté du Royaume d’accueillir à Casablanca cet événement continental, symbole de dynamisme et d’ouverture. Il a souligné l’impact concret du PAS II, notamment la modernisation des comptes nationaux et des registres d’entreprises, la diffusion accrue des données administratives et la promotion de l’innovation numérique et des échanges entre pairs.
Les ateliers menés par le Haut-Commissariat au Plan sur la communication statistique et l’exploitation des sources administratives ont contribué à diffuser les bonnes pratiques régionales et à renforcer la coopération technique entre les pays africains.
Les partenaires ont salué les progrès réalisés dans le cadre du PAS II et ont réaffirmé leur engagement à poursuivre la coopération. M. Ben Paul Mungyereza, représentant la Banque africaine de développement, a mis en avant les résultats tangibles du programme et a annoncé la préparation du SCB-VI (2026–2030), qui intégrera les leçons tirées du PAS II et du SCB-V pour renforcer la mise en œuvre de la Stratégie d’harmonisation des statistiques en Afrique.
Léandre Ngogang Wandji, représentant de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, a présenté plusieurs réalisations concrètes, notamment la réduction du temps de cartographie censitaire au Burundi, les nouvelles estimations du PIB en Érythrée, la création de tableaux de bord ODD au Cameroun, au Kenya, au Sénégal et au Zimbabwe, ainsi que l’intégration des données géospatiales et administratives dans les systèmes statistiques nationaux.
Claudia Junker, Cheffe d’unité à Eurostat, a rappelé que le PAS II représente un pilier du partenariat stratégique entre l’Afrique et l’Union européenne. Grâce à un financement de 18,7 millions d’euros, le programme a permis la modernisation des comptes nationaux, la réduction des asymétries commerciales entre la RDC et la Zambie, la production de bilans alimentaires au Malawi, la réalisation de onze revues par les pairs et la promotion du numérique à travers l’e-learning et les hackathons. Elle a appelé à la mise en place d’un futur PAS III pour consolider les acquis et renforcer l’autonomie statistique du continent africain.
De son côté, Adoum Gagoloum, Chef de la Division des statistiques économiques à STATAFRIC, a souligné que le PAS II a concrétisé la coopération entre l’Union africaine et l’Union européenne à travers plus de deux cents missions techniques, quarante ateliers régionaux et mille cinq cents bénéficiaires. Parmi les principales avancées figurent la publication des premiers comptes trimestriels en Guinée, la modernisation des plateformes web au Cameroun, au Congo, en Guinée et aux Seychelles, ainsi que la création des groupes thématiques du Système statistique africain.
Les sessions techniques tenues au cours du Forum ont mis en lumière les réalisations concrètes du programme. La première session a présenté les principales leçons tirées du PAS II, avec des avancées en matière de comptes nationaux, de registres d’entreprises, de statistiques commerciales et de communication. La deuxième session a illustré la transformation du paysage statistique africain à travers plusieurs études de cas, dont les premiers comptes trimestriels de la Guinée, les bilans alimentaires du Malawi et le développement d’une méthodologie harmonisée pour le commerce informel transfrontalier. La troisième session a porté sur la pérennisation des capacités acquises, en insistant sur l’importance de la formation numérique, qui a permis de dispenser plus de quatre cents cours dans cinquante et un pays, et sur la nécessité d’un financement durable pour consolider les acquis.
Les participants ont unanimement salué les résultats du programme et réaffirmé leur volonté de poursuivre cette dynamique commune autour d’une vision partagée : des statistiques fiables pour un développement durable, inclusif et fondé sur des données probantes. Le Forum de Casablanca, organisé avec le soutien du Haut-Commissariat au Plan du Maroc, a ainsi marqué un moment fort de la coopération Afrique–Europe et ouvert la voie à une Afrique statistique souveraine, connectée et tournée vers l’avenir.
Auteur: LDA Journaliste