Burkina Faso : une croissance fragile portée par l’or et les services, freinée par l’insécurité et l’énergie

Abidjan, le lundi 25 août 2025(LDA)-La Banque mondiale a publié sa note économique 2025 sur le Burkina Faso, pointant une économie en quête de stabilité entre progrès sectoriels et défis structurels.

En 2024, selon le document, la croissance du PIB a atteint 4,9 %, stimulée par les services (administration, commerce, télécoms) et l’agriculture, grâce à des pluies favorables et à un soutien accru de l’État aux producteurs. Toutefois, soulignent les experts de la Banque mondiale, le secteur minier, pilier de l’économie (17 % du PIB et 83 % des exportations), a souffert des perturbations sécuritaires, entraînant une baisse de production malgré la hausse des cours mondiaux de l’or.

L’inflation s’est accélérée à 4,2 %, tirée par les prix alimentaires, alors que le déficit budgétaire s’est réduit à 5,6 % du PIB, soutenu par une meilleure mobilisation des recettes fiscales et une baisse des subventions énergétiques. La dette publique reste élevée (près de 55 % du PIB), et les taux d’intérêt sur le marché régional UEMOA dépassent désormais 9 %.

Électricité, un talon d’Achille de la croissance

Le rapport consacre un chapitre spécial à l’électricité, décrite comme un talon d’Achille de la croissance donc au développement. En 2023, seuls 26 % des ménages avaient accès à l’électricité, avec un taux rural limité à 7 %. Le coût de production reste l’un des plus élevés de la région (0,22 USD/kWh), en raison de la dépendance aux combustibles importés et de l’insuffisance des infrastructures.

Pour la Banque mondiale, le solaire photovoltaïque représente une opportunité stratégique : le potentiel inexploité dépasse 95 GW, soit 129 fois la capacité installée actuelle. Mais des réformes réglementaires et un renforcement des investissements privés sont nécessaires pour accélérer la transition énergétique.

Des priorités urgentes

Au vu des priorités urgentes du moment, l’institution financière recommande de renforcer la mobilisation fiscale, d’améliorer l’efficacité des dépenses publiques et de développer des partenariats public-privé dans l’énergie. L’accent est mis sur la réduction des subventions inefficaces, le développement du solaire avec stockage, et une réforme tarifaire garantissant l’équilibre entre viabilité financière et protection des ménages vulnérables.

La croissance pourrait atteindre 5 % d’ici 2027

À moyen terme, la croissance pourrait atteindre 5 % d’ici 2027, sous réserve d’une amélioration continue de la sécurité et d’une diversification économique au-delà de l’or.

La Banque mondiale insiste sur l’importance d’investir dans l’agriculture, l’énergie et les filets sociaux pour bâtir une croissance plus inclusive et durable.

Auteur:
LDA Journaliste

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