Litige Pétrolier Côte d’Ivoire-Ghana: Enfin, un accord trouvé entre les deux pays

Depuis près de cinq ans, en dépit de nombreuses tentatives de conciliation bilatérale, rien n’y faisait. La Côte d’Ivoire et le Ghana s’affrontaient sur le tracé de leur frontière maritime. Mais lundi 11 mai, au terme d’une journée de discussions à Genève, l’ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, qui a assuré une médiation entre les deux pays, a annoncé « un accord » (sans toutefois en révéler les clauses). Les présidents de Côte d’Ivoire et du Ghana, Alassane Ouatarra et John Dramani Mahama, ont trouvé un terrain d’entente.

Le 25 avril, le Tribunal international du droit de la mer (TIDM), installé à Hambourg en Allemagne, avait ordonné l’interdiction provisoire de forer de nouveaux puits de pétrole dans la zone contestée. Les deux pays « doivent poursuivre la coopération et s’abstenir de toute action unilatérale qui pourrait conduire à une aggravation du conflit », insiste l’instance internationale.

Dans son arrêt, le tribunal ne s’est pas prononcé sur le fond de l’affaire et il doit trancher de façon définitive sur le litige frontalier en 2017.

L’enjeu est considérable pour les deux pays qui cherchent à accroître leur production d’or noir. Selon les experts, le territoire litigieux pourrait renfermer environ deux milliards de barils de pétrole, ainsi qu’une quantité importante de gaz.

Délimitations ouvertes à l’interprétation

Le groupe britannique Tullow Oil, qui avait obtenu une licence du Ghana pour le développement du projet Tweneboa, Enyenra et Ntomme (TEN) dans la zone contestée, considérait « le dossier du Ghana solide au regard du droit international ». Il va désormais devoir s’entendre avec l’Etat ivoirien s’il veut démarrer sa production l’an prochain comme prévu.


Ce conflit est loin d’être un cas isolé sur le continent africain. Sur la centaine de frontières maritimes entre pays africains, seulement un tiers a fait l’objet d’accords formels. Souvent héritées de l’histoire coloniale, les autres délimitations restent ouvertes à l’interprétation, malgré les règles édictées en 1982 par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.

Les nombreuses découvertes de gisements pétroliers et gaziers ces dernières années constituent « l’aiguillon commercial pour que les États s’engagent dans la délimitation frontalière, en particulier les frontières maritimes », note la Commission de l’Union africaine.

Le nombre de différends croît au fur et à mesure que les appétits s’aiguisent autour de ces nouvelles ressources lucratives que chaque Etat veut faire tomber dans son escarcelle.

Source : lemonde.fr

Auteur:
Armand Tanoh

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