Le Tribunal international du droit de la mer (TIDM) a ordonné samedi au Ghana de limiter son activité pétrolière dans une zone offshore que le pays se dispute avec la Côte d’Ivoire, dans l’attente d’un jugement sur le fond.
Après des mois de négociations stériles, les deux Etats voisins avaient décidé fin 2014 de porter le différend sur leur frontière maritime devant cette juridiction basée à Hambourg, dans le nord de l’Allemagne, au titre de la convention des Nations unies sur le droit de la Mer.
Abidjan réclamait une série de "mesures conservatoires" en attendant qu’une décision soit rendue sur le fond, exigeant principalement l’arrêt par le Ghana de toutes ses opérations d’exploration et d’exploitation pétrolières en cours dans la zone.
La chambre spéciale destinée à trancher le litige a validé samedi une partie seulement des revendications de la Côte d’Ivoire, estimant "qu’une ordonnance suspendant toutes les activités d’exploration ou d’exploitation menées par le Ghana ou en son nom dans la zone litigieuse, y compris les activités pour lesquelles des forages ont déjà été effectués, porterait atteinte aux droits revendiqués par le Ghana et créerait pour lui une charge excessive, et qu’une telle ordonnance pourrait également causer des dommages au milieu marin", selon un communiqué de presse.
Toutefois, pour préserver les droits d’Abidjan, elle demande au Ghana "de prendre toutes les mesures nécessaires pour qu’aucun nouveau forage ne soit effectué par lui ou sous son contrôle dans la zone litigieuse".
Le Ghana et la Côte d’Ivoire, respectivement les deuxième et troisième économies d’Afrique de l’ouest, se divisent sur le tracé de leur frontière maritime, qui traverse un gisement de pétrole offshore que les deux voisins souhaitent exploiter.
Gros producteur d’or et de cacao, le Ghana a commencé en 2010 à exploiter ses ressources pétrolières dans les champs offshore de l’Ouest, à la limite avec la Côte d’Ivoire, qui produisent environ 100.000 barils par jour.
Ces gisements, considérés comme l’une des plus importantes découvertes d’hydrocarbures en Afrique de l’Ouest depuis dix ans, sont exploités par le géant russe Lukoil et son partenaire américain Vanco.
La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, aspire à renforcer sa production de pétrole offshore tout en relançant ses secteurs agricole et minier.
Le pays, qui produit actuellement 40.000 barils par jour, encourage les compagnies pétrolières à prospecter dans ses eaux, dans l’espoir qu’elles y découvrent des réserves voisines de celles trouvées au large du Ghana.
AFP