Editorial / Côte d’Ivoire-Ghana : "Discussion" et "coopération", option géostratégique autour du pétrole

L’argent n’aime pas le bruit. Le pétrole aussi. Les présidents ivoirien et ghanéen ont décidé, lundi 11 mai 2015 à Genève en Suisse, de s’engager dans un processus de "coopération" tel que préconisée par le Tribunal international du droit de la mer (TIDM), dans le cadre du règlement du différend qui opposent leur deux pays sur la délimitation de leur frontière maritime commune.

La rencontre entre les deux hommes qui s’est déroulée dans une atmosphère très détendue sous la facilitation de l’ex-secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, marque un tournant décisif vers une solution concertée sur ce litige qui oppose les deux voisins, et que même la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) n’a pas réussi à régler. S’il est vrai que de tous les côtés on est décidé à n’entreprendre aucune action lié à l’exploitation pétrolière dans la zone litigieuse, et se soumettre à la décision finale du TIDM en attente, des sources proches du dossier ne cachent pas pourtant la volonté des deux parties d’aller plus loin pour trouver une solution définitive "entre frère".   "Fidèles à leur vision mutuelle de l’intégration régionale, ont réaffirmé leur engagement à promouvoir des discussions favorisant l’intégration régionale au bénéfice de leurs pays respectifs", souligne un communiqué de la présidence ivoirienne, au terme de la rencontre de Genève.

Une option géostratégique bien accueillie au sein des communautés des deux pays, surtout celles vivant aux alentours de la zone maritime en question, dont les activités de pêches et d’agriculture sont souvent mises à mal par ce conflit qui dure déjà depuis plus de cinq ans. Mais surtout la Côte d’Ivoire et le Ghana ont compris qu’il ne fallait pas trop pousser sur le bouchon. Car, trop d’agitation autour du pétrole n’est pas toujours bon signe. Cela peut faire des dangereuses étincelles, et nous propulser vers un "Bakassi 2".  De toutes façons, toutes ces tractations diplomatiques n’auraient pas lieu si les abysses de ce plan maritime, longtemps ignoré et abandonné aux navires de pêche pirates par les deux pays, ne dégageait pas cette forte odeur d’hydrocarbure.

 

Addoul Razak Dembélé

Auteur:
Armand Tanoh

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