Le plus gros scandale de l’histoire du sport ivoirien vient d'éclater au bord de la lagune Ebrié. Nos héros. Les Eléphants de Côte d’Ivoire. Après avoir triomphalement décroché et ramené Dame Coupe d’Afrique des Nations chez nous, redoré le blason de la tunique Orange-blanc-vert suite à tant d’années infructueuses. Après avoir rendu au pays sa fierté et sa dignité. Après avoir donné un l’espoir d’unité nationale retrouvée. Après avoir remis les Ivoiriens sur le chemin de cette « Patrie de la Vraie Fraternité ». Après avoir fait soupirer le premier des Ivoiriens : « Ah quel bonheur ! ». Sont aujourd’hui en attente de leurs dernières primes. Aux yeux de tous, aux yeux du monde.
Et ceux-là, que font-ils ? Comme des bambins, ils se lancent des pierres sans inertie. Ils se lancent des défis absurdes à gorges déployées : "Allons à la confrontation". Des piques à la teneur de leurs égos débordés d’orgueil et de sarcasme. "Ils", c’est bien eux! l’un est ministre en charge de le Jeunesse, des Sports et Loisirs. L’autre, président de la Fédération ivoirienne de football. L’un est surtout chargé d’inculquer le civisme chez les Ivoiriens ; c’est-à-dire le respect des valeurs sacrée de la République. L’autre de préparer et organiser la défense des couleurs nationales sur le gazon vert à travers le sport roi. Ils se prénomment Alain (Lobognon) et Sidi (Diallo). Oui, ces deux-là, si nous nous en tenons à nos lectures et remarques sur leurs rapports mutuels depuis bien longtemps, nous conviendrions avec ceux qui concluent à l’idée qu’ils ne s’aiment pas beaucoup. Au point qu’à un moment pareil, où chacun doit ravaler son "moi" pour éviter le déshonneur à la patrie, ils oublient du coup, chacun son niveau de responsabilité, son mandat de garant de la bonne image du pays devant l’extérieur. Ils préfèrent éclabousser la Nation de leur haine réciproque.
Ainsi, une affaire aussi simple qu’on aurait pu régler par simple concertation, loin de toute oreille indiscrète et de tout esprit polémiste, a été expressément, volontairement, laissée pourrir par les deux camps pour que la terre entière inhale sa nauséabonde senteur de mal gouvernance publique. Et dans cette situation, qui est vraiment écornée ? C’est bien la pauvre Côte d’Ivoire. Par qui ? Par Alain et Sidi. Et le pire, c’est qu’ils ne se rendent même pas compte qu’ils dénudent leur propre patrie de sa fierté à chaque fois qu’ils se lancent des anathèmes d’une façon aussi ouverte. L’un mime le loubard "nouchi" de la pire espèce par le langage ("les monmonseurs de jetons…") dans un humour forcé qui ne fait pas rire du tout, l’autre, préfère alimenter la polémique.
Et on oublie même le portée sociale de cette coupe d’Afrique. La symbolique d’unité nationale qu’elle représente. Mais encore pire, l’image d’un pays corrompu avec laquelle la Côte d’Ivoire va sortir de ce scandale. C’est pourquoi, nous estimons que cette affaire, au-delà de son caractère scandaleux, constitue une honte éléphantesque pour la Côte d’Ivoire, infligée par l’attitude d’Alain et Sidi. Une honte nationale qu'ils doivent nous épargner en faisant, chacun, preuve d'humilité et de retenue. Ou tout simplement, s'ils le veulent bien, qu'ils aillent se battre ailleurs !
Abdoul Razak Dembélé
Auteur: Armand Tanoh