L’aéroport d’Abidjan certifié TSA, en avant pour l’Aérocité !

"Je suis très heureux d’annoncer à la population ivoirienne, au nom du président de la République SEM Alassane Ouattara, qu’après plusieurs efforts, l’aéroport international Félix Houphouët Boigny a acquis la certification américaine TSA (Transportation Security Administration), ce jour. Je suis très heureux d’annoncer à la population ivoirienne, au nom du président de la République SEM Alassane Oouattara, qu’après plusieurs efforts, l’aéroport international Félix Houphouët Boigny a acquis la certification américaine TSA (Transportation Security Administration), ce jour ", a annoncé le vendredi 10 avril 2015 sur sa page facebook.

Bonne nouvelle, mais…

Ca y est ! Après 15 ans d’efforts et de réformes, l’aéroport international Félix Houphouët-Bpigny d’Abidjan vient d’acquérir cette importante qualification, qui permet désormais les vols directs entre cet aéroport et ceux des Etats-Unis d’Amérique. Autrement dit, les longues et infatigables heures de vols entre Abidjan et les USA, et leur corolaire d’escales incessants, ne seront bientôt qu’un lointain souvenir pour les voyageurs de cette ligne. Mais cette bonne nouvelle ne pourra être mieux confortée que si l’unique aéroport de la capitale économique ivoirienne acquiert un autre quitus : celui de l’Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), qui n’est autre que l’organisme des Nations-unis en charge des questions d’aviation civile internationale.  

Processus OACI, un pari à portée de main

Les USA viennent certes de certifier l’aéroport de Port-Bouët, mais un quitus de l’OACI devrait lui conférer une reconnaissance mondiale en matière de sûreté aéroportuaire. En effet, l’OACI effectue régulièrement des missions d'audit appelées ICVM dans les aéroports, pour en mesurer la fiabilité des dispositions sécuritaire et de sûreté. Pour ce faire, les plateformes auditées doivent répondre à ce qu’on appelle "les Questions de protocoles (PQ's)". Il s’agit d’un questionnaire rédigé par l'OACI, qui porte sur des indicateurs précis. Ceux-ci devant permettre non seulement de consolider les acquis en terme de sécurité (technique ) des vols et de sûreté dans l'aéroport, mais aussi d’augmenter le taux de conformité du pays vis à vis des exigences et pratiques recommandées par l'OACI.

Pour ce qui concerne le cas spécifique de l’aéroport d’Abidjan, la certification américaine pourrait être très déterminante pour l’obtention du quitus de l’OACI ; car cet aéroport est à ce jour, selon des sources fiables dans l’aviation civile ivoirienne, passé à environ 64% de taux de conformité aux normes internationale, alors que la moyenne mondiale est à presque 62 %.

C’est d’ailleurs cette performance ivoirienne qui a pesé lourd dans la décision américaine de certifier l’aéroport d’Abidjan.

Cette certification étant un indicatif du bon niveau et du professionnalisme de l'aviation civile en Côte d’Ivoire, l'OACI, à part des petites remarques sur quelques réglages à opérer, n’aura autre choix que de s'aligner sur ces acquis et la rigueur américaine. Les USA étant plus difficiles et plus rigoureux en la matière.

Cette importante étape franchie, le grand défi qui attend donc l’aviation civile ivoirienne, reste la constance dans le travail. Et d’ores et déjà, l’Etat ivoirien a pris les devants en créant un Bureau d’enquêtes et d'analyses (BEA) pour la sécurité de l'aviation civile, à l’image de la structure éponyme française. Cette administration, pour l’heure rattachée au ministère des Transport et logé à l’aéroport FHB, est désormais l'autorité responsable des enquêtes de sécurité dans l'aviation civile. Son rôle, mener des enquêtes sur les accidents et incidents d'aviation, mais surtout de les prévenir. Désormais,  les voyageurs pourront signaler auprès de la BEA les incidents techniques qu’ils auront observés à bord. Notamment les comportements du pilote pendant le vol, les pannes moteur, les problèmes structurels, mais également les questions de décollage avorté, etc. En un mot, tous les faits qui peuvent être considérés comme prémisses d’un accident. Ainsi, la voie s’ouvre grandement pour la réalisation du gigantesque projet d’Aérocité. Un programme qui va changer le visage d’Abidjan.

Aérocité, une merveille qui vaut 1000 milliards

L’Aérocité d’Abidjan, dont la pose de la première pierre est prévue pour bientôt, vise la réalisation d’une véritable ville aéroportuaire. Un vaste espace de 3700 hectares dans le périmètre de l’aéroport Félix Houphouët-Boigny, qui abritera hôtels, supermarchés, parcs d’exposition et autres infrastructures commerciales. Bref, quartier d’affaires répondant aux meilleures normes internationales. Mais pour la réalisation de cette merveille aux 30 mille emplois en perspective, l’Etat ivoirien devra mobiliser la bagatelle de 1000 milliards de francs CFA.

Une somme qui, selon bien d’experts, n’est pas impossible à rassembler, vu que l'affluence va booster avec la certification américaine, qui aussi permettre à plusieurs compagnies et pays à ouvrir des lignes directs avec Abidjan. La certification est donc "un volet très important pour l’économie de la Côte d'Ivoire", dixit le ministre Gaoussou Touré. De quoi attiser de l’intérêt chez des potentiels bailleurs et investisseurs.

Armand Tanoh

 

Auteur:
Armand Tanoh

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