LIDER propose des discussions intéressantes et très intenses entre le milieu de la production agricole d’un côté et celui des industriels de la transformation de l’autre côté. L’animateur principal qui met en relation les deux mondes est le financier, qui sortira de sa tour d’ivoire et ira dans le monde rural rencontrer les paysans dans leurs villages. Le banquier sera accompagné de l’industriel. Les questions qu’ils auront à traiter ensemble lors de ces échanges seront: Comment sortir le producteur d’un système hostile qui ne lui permet pas de franchir la rentabilité de son exploitation? Comment assurer à un industriel un approvisionnement stable et de qualité à moindre coût, dans un contexte où l’Etat devient libéral et reconnaît qu’il n’est compétent en la matière que pour ce qui concerne la mise à disposition d’une infrastructure fonctionnelle en milieu rural qui réduira les coûts pénalisants pour les producteurs. LIDER ne fera pas les routes de Cocody, mais celles du monde rural.
Notre objectif est de faciliter l’accès du paysan au financement adéquat qui, dans le système actuel, reste quasiment bloqué, réduisant du même coup le marché de la clientèle des banques. Au passage, nous offrons à la majorité des acteurs des filières agricoles l’opportunité de sortir de l’informel.
Le rôle du banquier dans un monde sous-développé comme le nôtre est d’être un conseiller auprès de ses partenaires. Il doit pouvoir persuader les industriels d’aller rencontrer les paysans et d’échanger avec eux.
Pour que cette intermédiation entre le paysan, l’industriel et le financier s’établisse, le rôle de l’Etat sera de créer le cadre institutionnel qui offre aux banquiers le champ de création de nouveaux produits financiers conformes au monde moderne. Le cadre institutionnel manque du fait de la défaillance de l’Etat, de l’incompétence des banques et de la prudence du secteur privé industriel qui n’a pas l’habitude de la gestion du risque et qui a une aversion du financement long du secteur agricole.
Une fois que les discussions auront abouti, les trois blocs (paysans producteurs, industriels, financiers) deviendront des partenaires et leurs rendements s’amélioreront. Le monde rural se modernisera, avec des revenus plus élevés. Les banquiers gagneront de l’argent et les industriels seront plus compétitifs. Tout cela pour le bien du consommateur qui aura des produits variés, de bonne qualité et au meilleur prix pour le panier de la ménagère. Ensemble, nous réussirons.
Pr. Mamadou Koulibaly, économiste et
Président de LIDER
Liberté et Démocratie pour la République