Côte d’Ivoire-Mutinerie militaire : Occupation des frontières nord, tentative de déclaration à "RTI Bouaké"… Revendications ou insurrection ?

Le mouvement d’humeur de certains soldats ivoiriens qui a déclenché à Abidjan et dans certaines villes de la Côte d’Ivoire vendredi 12 mai 2017 se poursuit encore dimanche notamment à Bouaké (Centre). Dans la deuxième ville du pays, ces soldats qui revendiquent le paiement d’une prime de 7 millions de francs CFA chacun (représentant le reliquat des 12 millions réclamés au gouvernement lors d’événement pareils en janvier), ont manifestement durci le ton depuis samedi. Occupant des zones stratégique de Bouaké, dont les principaux accès de la ville, ils n’ont pas hésité à ouvrir le feu contre des civils, blessant grièvement vendredi un ex-combattant ainsi que six personnes dont une femme ce dimanche.

 

Signes inquiétants

En plus ces soldats ont tenté à la mi-journée de dimanche à faire passer une déclaration sur les antennes de la « RTI » Bouaké. Mais une fois sur les lieux ils se sont retrouvés dans un bâtiment désert, tout le personnel ayant quitté les lieux pour se mettre à l’abri. A cela, s’ajoute l’occupation par certains de leurs camarades des frontières nord de la Côte d’Ivoire dans le département de Ouangolodougou. Des signes inquiétant qui poussent à se demander si les revendications financière ne se sont pas muées en d’autres visées. Sommes-nous en train d’assister à la naissance un mouvement d’insurrection dans une Côte d’Ivoire qui ne veut plus retomber dans affres des années de crise militaro-politique (2010-2011) dont elle a tant souffert ?

Tout compte fait, le gouvernement a décidé de jouer la carte de la fermeté contre ces soldats. Faut-il le rappeler, les porte-parole des mutins de janvier ont librement renoncé, le 11 mai, à toute revendication d’ordre financière. Une décision qui avait été pourtant salué par plusieurs observateurs de la vie socio-politique ivoirienne.

Fermeté

 

 Les autorités ivoiriennes qui ne veulent pas se laisser surprendre ont d’ores et déjà pris en mettant les troupes d’élites en d’alerte. Des colonnes de blindés étaient en route en début d’après-midi, dimanche, pour rétablir l’ordre à Bouaké. Comment tout cela va finir ? Bien malin qui pourra y répondre. Seul bémol dans cette situation, c’est le fait de laisser des populations aux mains- quoiqu’exaspérées par les agissements des mutins- à aller affronter des soldats armés et intransigeants.

Auteur:
Armand Tanoh

LDA Newsletter

Ne ratez rien de l'actualité en continue, soyez aux premières loges des dernières news sur LADIPLOMATIQUE D'ABIDJAN