Côte d’Ivoire : Quand la baisse des cours du cacao contrarie le "Paquinou 2017"

Contrairement aux années précédentes, la Paquinou 2017 n’aura pas les mêmes couleurs, notamment pour les populations Baoulé résidant dans les zones de grande production de café et de cacao, où l’on signale un faible engouement pour l’événement.

Pour le moins qu’on puisse dire, c’est que les perturbations enregistrées au niveau des bourses de Londres et de New-York sur les cours du cacao ont eu un effet inhibiteur sur l’engouement créé autour des fêtes de Pâques commémorées, avec faste, dans le pays Baoulé du Grand-centre ivoirien.

A Soubré, le tableau est sans équivoque : les populations Baoulé qui, d’ordinaire, se mobilisent fortement pour converger vers leur localité d’origine, y sont presque indifférentes, et ne manifestent aucun engouement pour l’événement.

Les raisons ? Des paysans sont sans nuance : « Nous n’avons pas de ressources pour voyager et fêter ; notre cacao a été bloqué au Port de San Pedro, et le prix a chuté ! », ont-ils prétexté, la mort dans l’âme. Le chef de la communauté Baoulé envisagerait même d’envoyer une délégation, à Yamoussoukro, les représenter aux festivités annuelles de Paquinou au niveau de la région du Bélier.

Le décor, à Abidjan, la capitale économique, offre, par contre, une autre couleur. Mardi, lors d’une visite, à la gare routière d’Adjamé, l’ambiance, cependant, se présente autrement. Ici, comme à l’accoutumée, les signes sont perceptibles, et les lieux grouillent de monde.

A la compagnie de l’union des transporteurs de Bouaké (UTB), le décor est délirant, la musique Baoulé y rivalise avec d’autres, dans un brouhaha à couper le souffle. Selon son responsable commercial, Pape Seck, pour préparer l’événement, un séminaire-atelier a même été initié, la semaine dernière.

Les réflexions ont essentiellement portées sur la stratégie de gestion de la Paquinou, la gestion des flux de voyageurs, la logistique, le renforcement des capacités techniques et opérationnelles des personnels devant y être mobilisés, la sécurité des usagers, ainsi que la formation éthique et psychologique, notamment celle des machinistes, ont rapporté des participants.

Dans la perspective de l’événement, la compagnie UTB a procédé au renforcement de son parc à près de 30%, et ouvert de nouvelles dessertes sur Issia, Dimbokro et Toumodi. « Ici, vous avez l’impression qu’il n’y a pas de monde, cela s’explique par l’amélioration de la fluidité apportée au niveau de l’exploitation et qui fait que le temps d’attente et d’embarquement des autocars est sensiblement réduit, passant de 4 à 2 heures », révèle M. Seck.

« L’ambiance est bonne, ici, à la gare ; on ne s’ennuie pas ; je suis impatiente de trouver un véhicule pour rallier rapidement à Bouaké, et revenir faire Paquinou à Daoukro», déclare dame Kouassi Ahou Madeleine, en attente, depuis la mi-journée, de trouver un véhicule pour son voyage.

Toutefois, à Abidjan, tout n’est pourtant pas rose dans le meilleur des mondes. A Badou Services& Cie, une compagnie concurrente à UTB, ce n’est en effet pas la grande affluence. Les usagers arrivent au compte-goutte. Selon l’un de ses convoyeurs, Diarra Cheick, le faible taux de fréquentation de leur compagnie par les usagers découle de la faiblesse de leur parc.

« Avec le temps, cet écueil sera comblé, et notre compagnie pourra alors se signaler à l’occasion de ces grands événements qui suscitent d’importants mouvements de populations », souhaite-il, avec la profession de foi de ceux qui croient en ce qu’ils font et veulent gagner.

Un reportage de l'AIP

Auteur:
Armand Tanoh

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