Marché des arts: ce n’est pas seulement une entreprise économique, mais aussi un moyen de communication, selon un chercheur suisse

La direction de la Rotonde des Arts contemporain d’Abidjan sis au Plateau a organisé une conférence de presse sur le thème : «et ses contraintes  économiques en Afrique occidentale », le lundi 6 février 2017. Cette conférence a été dite par le Pr Till Forster de l’université Bale (Suisse).

Le Pr Till Forster a indiqué que le marché de l’art n’est pas seulement une entreprise économique, mais aussi un moyen de communication entre les producteurs et les consommateurs.

Le plus important, pense-t-il, est la créativité de ceux qui sont dans ce domaine, et moins le côté économique. « Il faut regarder la créativité de ceux qui font ce marché et non penser que ce sont des personnes qui travaillent uniquement pour de l’argent », a-t-il fait observer.

Mais le chercheur suisse a, au cours de cette conférence, fait l’historique de l’art au pays sénoufo, au nord de la Côte d’Ivoire, après plusieurs années de recherche. Ehrung Foerster 1200x800

Le développement de l’art au pays sénoufo a connu plusieurs périodes. A l’époque coloniale, souligne-t-il, les objets d’art chez les Sénoufo se résumaient à la collecte d’armes des vaincus, et aussi la « curiosité ».

Le déclic interviendra à partir des années 60-70(période des indépendances) avec l’ouverture du marché. Cette période est marquée par l’arrivée des touristes dans un marché beaucoup plus porté par les sculpteurs et commerçants.

Et quand survient la crise de 2002 à 2011, les conséquences sont importantes sur la création, la commercialisation et la consommation des objets. « Le marché s’est développé avec les nouveaux maîtres(les rebelles), et à un niveau régional », a dit le Chercheur suisse.

Ainsi l’absence des touristes va conduire les sculpteurs à vendre les objets d’art aux « nouveaux maîtres » devenus par occasion des collectionneurs et aux commerçants qui sillonnent l’Afrique occidentale.

La situation étant devenue intenable, ils abandonnent leur métier pour s’intéresser à d’autres choses pouvant les aider à subvenir à leur besoin. « Les sculpteurs ont abandonné leur métier pour s’engager dans l’Agriculture ou d’autres métiers », a-t-il relevé.  

Actuellement, le Pr Till Forster confie que le peuple senoufo fait face à une crise de production artisanale et aussi des arts. Nombreux parmi eux ont dû abandonné leur terre pour d’autres cieux.  

Daniel Coulibaly

 

 

Auteur:
Daniel Coulibaly

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