Le ministre Bruno Koné, porte-parole du gouvernement, a indiqué le mercredi 25 janvier 2017 au sortir d’un conseil des ministres que les fonctionnaires ont conclu un accord avec le gouvernement de Côte d’Ivoire pour renoncer à la somme de 249 milliards qu’ils réclament actuellement. Laquelle somme constitue des arrières de salaires de 2009 à 2013.
Plus la grève se durcit, plus des choses se révèlent au grand jour. Le ministre ivoirien de l’Economie numérique et de la Poste, ministre de la Communication, faisait l’état des lieux de la grève générale entamée par les deux syndicats des fonctionnaires de Côte d’Ivoire, depuis quelques temps.
Selon Bruno Koné, la bataille pour le paiement des arriérés de 249 milliards Fcfa n’a pas lieu d’être, car c’est une affaire réglée. « Les salaires étaient bloqués depuis 1988 et ont été débloqués en 2014 par le président Alassane Ouattara. Au moment se prenait cette décision du déblocage, un accord avait été obtenu avec les représentations syndicales. Cet accord indique que les organisations acceptaient d’abandonner les arriérés liés aux paiements partiels jusqu’en 2013 des mesures actées. Mais il faut souligner que ce sont des engagements pris en 2009 par le président de l’époque. Et de 2009 et jusqu’en 2013 rien n’avait été payé. Et quand il y a eu l’accord le 5 mai 2014, le Chef de l’Etat a accepté de prendre en charge les arriérés de salaire depuis 2012 jusqu’à présent(entièrement payés). Les syndicats étaient d’accord de ne plus parler du stock d’arriérés qui précédait 2012. Nous sommes donc surpris de voir sur la table des négociations des questions qui ont été déjà réglées », a expliqué Bruno Koné.
C’est pourquoi, le gouvernement demande aux fonctionnaires de reprendre le travail. Car sur les 6 points des revendications, 4 ont été accordés alors il n’ y a plus lieu de ne pas reprendre le travail. « L’abandon actuel des postes particulièrement dans le secteur de l’Education n’est pas légal». « Beaucoup d'efforts ont été faits. Nous sommes à la limite de ce qui aurait pu être fait », a dit M. Koné.
Toutefois, le gouvernement laisse une chance à des ultimes discussions, si au sortir de là, il n’ y a pas d’entente, il prendra acte du désaccord et chacun sera ramènera à la loi du pays. « Si le travail n’est pas repris à l’issu des négociations, le gouvernement va prendre acte de la rupture des discussions, et il ramènera tout le monde aux lois du pays(lois sur la grève de 1992) », a-t-il prévenu, ajoutant que l’Etat injecte au total 245 milliards par an dans les salaires des fonctionnaires.
Par ailleurs, à l’encontre des colporteurs des SMS de rumeurs, l’Etat a brandi la carte de la fermeté, annonçant des possibles arrestations et poursuites judicaires. « Ces auteurs seront arrêtés, si cela continue », a-t-il laissé entendre.
Démenti d'une suspension des cours
Par ailleurs, La ministre de l’Education nationale et de l’Enseignement technique, Kandia Camara, a démenti mercredi, dans un communiqué, l’information selon laquelle elle aurait instruit des responsables d’établissements scolaires des communes de Cocody et de Bietry, à Abidjan, de « suspendre les cours jusqu’au 27 janvier 2017 pour ne pas s’exposer à la violence ».
« Madame le ministre rassure les élèves et leurs parents ainsi que tous les acteurs de l’école dans lesdites zones qu’un tel communiqué est purement et simplement fantaisiste et démagogique et émane de ceux qui veulent inoculer de la violence à l’effet de semer la peur dans les esprits », a affirmé Kandia Camara qui assure « qu’en tout état de cause, l’Etat de Côte d’Ivoire n’a donné aucune instruction dans le sens de la fermeture des écoles ».
Auteur: Daniel Coulibaly