Grève à la Sucaf Ferké : 2 morts dans des affrontements entre forces de l’ordre et grévistes

La grève des travailleurs de la Sucrerie africaine de Côte d’Ivoire (SUCAF) de Ferkéssédougou ( Nord, région du Tchologo) déclenchée le 08 janvier dernier , s’est durcit , vendredi , avec un mouvement de colère des ouvriers qui a viré en de violents affrontements avec les forces de l’ordre, faisant au moins deux morts parmi les grévistes qui ont incendié deux cargos de la gendarmerie et plusieurs hectares de cannes à sucre , a appris l’AIP de sources concordantes.

 

« Ils (les forces de l’ordre) ont tué deux personnes parmi nous. Nous avons aussi brûlé des hectares de cannes à sucre », a confié à l’AIP, l’un des manifestants, en début d’après midi, alors que la situation était encore tendue au niveau des plantations et de l’usine qui emploie quelque 3500 personnes dont 1200 postes permanents.

 

Les employés de la Sucaf protestent notamment contre le « non respect » d’un accord obtenu avec les autorités des ministères de l’Industrie et de l’Intérieur qui prévoyait la mise en œuvre de mesures incitatives pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Cet accord obtenu après moult négociations n’a pas été respecté par les responsables de la SUCAF, selon les agents grévistes. Se disant « floués » par leurs patrons, les employés ont durci leur mouvement.

 

Selon des habitants des villages riverains des plantations de cannes à sucre, joints au téléphone par l’AIP depuis Ferkessédougou, les manifestants « ont détruit des pivots d’irrigations et d’autres matériels de travail, et incendié deux cargos de la gendarmerie ».
Du côté de la SUCAF, le chargé de communication de l’entreprise, Kouadio Gilles, annonce de « nombreux dégâts enregistrés, suite à ces actes de destruction », regrettant que ces événements auront « des incidences certaines sur la production sucrière de la campagne prochaine ».

 

Pour l’heure, la gendarmerie locale, contactée par l’AIP, n’a pas souhaité  s’exprimer sur le sujet, alors que la situation était encore tendue aux alentours de l’entreprise, laissant entendre des coups de sommation.

 

Les ouvriers de la SUCAF disent  s’insurger contre une réforme engagée par le patronat, occasionnant une baisse de catégorie et de salaire consécutive à une externalisation de certains secteurs de l’entreprise, rappelle –t-on.

 

Un calme précaire régnait en milieu d’après-midi, tandis que les grévistes, de leur côté, affirmaient préparer « une autre action de grande ampleur ».

 

AIP

Auteur:
Armand Tanoh

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