Contenu - LA DIPLOMATIQUE D'ABIDJAN
LDA Journaliste

LDA Journaliste

Email: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

10 000 kits scolaires, une bibliothèque réhabilitée, équipée et offerts par Moussa Sanogo, Ministre du budget et du porte-feuille de l’Etat. Ce sont là, les actes forts ayant marqué la deuxième édition de la journée d’excellence qui a vu récompenser  300 enfants (contre 270 bénéficiaires en 2019) les plus méritants de la région du Bafing issus des trois inspections primaires (Touba, Koro, Ouaninou) de la région.

La cérémonie qui s’est déroulée le 24 octobre 2020 à Touba, s’est très vite muée en une journée d’hommage au donateur, Moussa Sanogo tant son engagement aux côtes des populations du Bafing, ne laisse personne insensible Pour preuve, en si de temps, 57 écoles primaires construites, entièrement équipées et une dizaine en cours d’achèvement,  16 centres de santé offerts, l’équipement du Chr de Touba ainsi que l’hôpital général de Ouaninou... sont autant d’actions de développement, fruits de l’investissement personnel du Ministre Moussa Sanogo pour offrir le bien-être aux populations locales. C’est pour saluer l’ensemble de l’œuvre de l’homme que tous des intervenants à la tribune ce jour, n’ont pas tari d’éloges à son endroit.

 Bouranan Bi Taha, au nom des inspecteurs primaires du Bafing  affirme : «Permettre l’accès à la lecture est un acte citoyen. Cette bibliothèque rénovée par vous monsieur le Ministre, permettra de booster l’excellence dans nos écoles. Je vous exprime notre infinie gratitude pour ce geste de haute portée sociale et culturelle ».

MS

Yao Claman en classe de CM2, porte-parole des bénéficiaires, enfonce le clou : « Nous vous exprimons notre gratitude pour l’amélioration de nos conditions d’apprentissage. Nous vous disons merci et sommes fiers de vous, monsieur le ministre. Tous vos présents nous aiderons à devenir d’excellents élèves. Vous pouvez compter sur nous pour relever le défi ».

Intervenant à son tour, Moussa Sanogo, a d’entrée  indiqué que l’école est le moyen « d’assurer un meilleur avenir à tous ». Il insiste à l’effet que les kits scolaires, soient effectivement remis aux plus nécessiteux. Avant de lancer  une exhortation au travail bien fait. « Tant que vous faites correctement votre travail, les choses viendront naturellement à vous. Le travail bien fait n’est jamais perdu », a-t-il dit.

Il affiche sa volonté de poursuivre ses œuvres pour que « la région avance ». Le ministre du budget et du porte-feuille de l’Etat a, en outre, exprimé son vœu ardent de voir l’ensemble des équipements de base mis à la disposition des populations du Bafing avec le concours de tous les cadres. Pour lui, les actions collectives, sont plus productives que les initiatives individuelles.

Le clou de la deuxième édition de l’excellence à Touba, a été la remise d’un véhicule neuf de type 4x4, au secrétaire général 1 de la préfecture de Touba suivie de l’inauguration de la nouvelle bibliothèque scolaire, baptisée du nom du ministre Moussa Sanogo.

Karamoko Yahaya,

Comment

L’Agence américaine des médicaments (FDA) a accordé jeudi une autorisation permanente au médicament antiviral remdesivir pour les malades hospitalisés du Covid-19, confirmant l’autorisation conditionnelle accordée en mai, selon son fabricant Gilead.

Gilead a annoncé avoir reçu l’autorisation pour le médicament, sous la marque Veklury, soulignant que c’était le seul traitement spécifique contre le Covid-19 ainsi autorisé après une procédure de vérification plus rigoureuse et définitive.

Une autorisation en urgence est temporaire, donnée sur la base de données moins complètes que pour une pleine autorisation, et peut être révoquée à la fin de l’état d’urgence sanitaire.

D’autres traitements sont disponibles depuis des mois dans les hôpitaux grâce à des autorisations temporaires ou parce que ce sont des médicaments relativement banals, comme le corticoïde dexaméthasone.

L’Europe et d’autres pays ont également autorisé temporairement le remdesivir depuis le printemps.

L’action de Gilead à la Bourse de New York a bondi de 4% peu après l’annonce.

Le remdesivir était l’un des premiers médicaments à avoir démontré une relative efficacité dans des essais rigoureux pour écourter de plusieurs jours le temps de rétablissement des patients hospitalisés.

Mais il n’a pas été prouvé qu’il réduisait la mortalité.

Il pourra être donné aux adultes et aux enfants de plus de 12 ans pesant au moins 40 kg, dans les cas requérant une hospitalisation. Il ne pourra être administré, par injection, qu’en hôpital ou dans un environnement équivalent. Une autorisation en urgence a été accordée parallèlement pour les enfants de moins de 12 ans pesant au moins 3,5 kg.

Le président américain Donald Trump, tombé malade du Covid-19 début octobre, a lui-même reçu le traitement pendant cinq jours, parmi d’autres.

mc

 
 

Comment

vendredi, 23 octobre 2020 13:24

Covid-19: La France étend le couvre-feu

Le couvre-feu a été étendu à 38 nouveaux départements et à la Polynésie, portant à 54 le nombre des territoires français concernés par cette mesure restrictive mise en place dans le contexte d’une progression inquiétante de l’épidémie de coronavirus, a annoncé jeudi le premier ministre, Jean Castex.

“La diffusion du virus qui concerne désormais la quasi totalité du territoire national (…) et la progression de l’épidémie nous conduit à étendre les mesures du couvre-feu à 38 nouveaux départements et à un territoire d’outre mer, la Polynésie”, a déclaré M. Castex lors d’une conférence de presse.

“Au total, à compter de vendredi minuit, ce sont 54 départements et un territoire d’outre mer qui seront soumis à la règle du couvre-feu”, a-t-il précisé, ajoutant que ce couvre-feu, qui affectera 46 millions de Français, s’appliquera de 21h00 à 06h00 et entrera en vigueur à partir de vendredi à minuit pour une durée de six semaines.

S’agissant des départements où seul les grandes villes avaient été placées sous couvre-feu la semaine dernière, M. Castex a indiqué avoir demandé aux préfets d’étendre le couvre-feu à l’ensemble du département, soulignant qu’avec ces mesures, le gouvernement poursuit sa stratégie de riposte graduée et territorialisée contre la pandémie.

M. Castex a mis en garde contre une “progression rapide et très préoccupante” de l’épidémie dans toute l’Europe, faisant observer que la situation est “grave” en France et continue de se dégrader avec une circulation du virus qui a atteint un niveau “élevé”.

Dans les autres départements non soumis au couvre-feu, des restrictions générales s’appliquent partout notamment l’interdiction des rassemblements de plus de 6 personnes sur la voie publique ainsi qu’un protocole sanitaire renforcé dans les restaurants, a ajouté le premier ministre, faisant observer que le recours au télétravail est “vivement recommandé” dans les entreprises partout où cela est possible, alors que dans les administrations, les mesures prises prévoient au moins la moitié de la semaine en télétravail et exigent le maintien des fonctions du guichet.

“Le virus accélère, nous devons anticiper davantage encore la mise en place de nos mesures” qui sont “lourdes”, a-t-il dit, faisant savoir que depuis samedi dernier, les forces de l’ordre ont effectué 32.033 contrôles et prononcé 4.777 verbalisations.

“Les semaines qui viennent seront dures, le nombre de morts va continuer à augmenter (…) le mois de novembre sera éprouvant, chaque jour le nombre augmente”, a-t-il encore insisté.

M. Castex a par ailleurs annoncé que les mesures de soutien économique annoncées la semaine dernière au profit des secteurs les plus fragilisés par la crise sanitaire seront étendues aux nouveaux départements concernés par le couvre-feu, dont l’élargissement du fonds de solidarité mis en place au profit des TPE et les prêts garantis par l’Etat.

De son côté, le secrétaire d’Etat à la transition numérique et aux Communications électroniques, Cédric O, a annoncé le lancement d’une nouvelle application de traçage baptisée “TousAntiCovid” en remplacement de “StopCovid”, qui n’a pas été “assez téléchargée pour être efficace”.

La nouvelle application permettra de prévenir ses usagers en cas de croisement avec une autre personne testée positive au Covid, a-t-il  expliqué, appelant ses concitoyens à télécharger massivement ce nouvel outil électronique, qui sera amélioré de manière continue afin d’y introduire de nouvelles fonctionnalités.

fm

 
 

Comment

vendredi, 23 octobre 2020 13:21

Liban: Saad Hariri promet des reformes

Saad Hariri, pilier de la politique libanaise, a une nouvelle fois été désigné jeudi Premier ministre, promettant un gouvernement d’experts pour enrayer l’effondrement économique dans un pays qui attend désespérément des réformes toujours boudées par les dirigeants.

Ironie du sort, M. Hariri avait démissionné il y a un an quasiment jour pour jour, sous la pression d’un soulèvement populaire inédit, déclenché contre les manquements d’une classe politique quasi inchangée depuis des décennies, accusée de corruption et d’incompétence.

Peu après sa désignation jeudi par le président Michel Aoun à l’issu de consultations parlementaires, l’homme d’affaires de 50 ans a promis de former “rapidement” un gouvernement.

“Le temps presse (…). Le pays est confronté à son unique et dernière chance”, a lancé M. Hariri dans une allocution télévisée.

L’homme politique héritier d’une immense fortune a déjà dirigé trois gouvernements. Il a promis jeudi “un gouvernement d’experts”, qui ne seraient pas issus de partis politiques, pour lancer “des réformes économiques, financières et administratives” en accord avec “l’initiative française”.

Venu à deux reprises au Liban après l’explosion meurtrière du 4 août au port de Beyrouth, le président français, Emmanuel Macron, a lancé un plan de sortie de crise, réclamant un gouvernement “d’indépendants”.

“Ce sont les forces politiques traditionnelles qui encore une fois ont choisi la marche à suivre, malgré leurs nombreux échecs du passé, et le profond scepticisme quant à l’avenir”, a réagi jeudi sur Twitter le coordinateur spécial de l’ONU pour le Liban, Jan Kubis.

Avant de débloquer des aides financières vitales, la communauté internationale veut voir le Liban adopter de véritables réformes.

C’est vendredi après-midi que débuteront les consultations de M. Hariri avec les différents blocs parlementaires pour former le gouvernement, selon le Parlement.

Mais au Liban multiconfessionnel, où le président doit être chrétien maronite, le Premier ministre musulman sunnite et le chef du Parlement musulman chiite, les politiciens sont abonnés aux marchandages interminables sur la répartition des portefeuilles, qui font traîner le processus pendant des mois.

M. Hariri a obtenu l’appui de la plupart des députés sunnites et de la formation du chef druze, Walid Joumblatt.

Le bloc du Hezbollah, poids lourd de la politique libanaise, n’a pas émis de préférence. Son principal allié, le mouvement Amal, a soutenu la désignation de M. Hariri, laissant croire à un accord tacite du Hezbollah chiite.

La nomination intervient dans un Liban encore traumatisé par l’explosion du 4 août qui a fait plus de 200 morts et des milliers de blessés.

De l’aveu même des autorités, la déflagration est partie d’un entrepôt où était stockée depuis plus de six ans et “sans mesures de précaution” une énorme quantité de nitrate d’ammonium.

Plus de deux mois après, l’enquête locale n’a pas apporté de “résultats crédibles”, a déploré Human Rights Watch (HRW), craignant des “ingérences politiques” et des “défaillances” du système judiciaire qui rendent “vraisemblablement impossible” une investigation “crédible et impartiale”.

Le gouvernement actuel de Hassan Diab a démissionné dans la foulée de cette tragédie du 4 août. Les défis qui attendent le nouveau gouvernement sont colossaux.

Il y a un an, le pays connaissait un soulèvement populaire inédit, réclamant notamment des services publics dignes de ce nom dans un Liban abonnés aux coupures d’électricité quotidiennes, et une amélioration de la situation économique, qui n’a fait qu’empirer depuis.

Outre une dépréciation de la monnaie et une inflation galopante, des dizaines de milliers de personnes ont connu des licenciements ou des coupes salariales. La moitié de la population vit dans la pauvreté.

Et si le Liban avait entamé en mai des négociations avec le FMI en vue d’un plan de sauvetage d’environ 10 milliards de dollars, ce processus est totalement au point mort.

“Si le Liban ne mène pas les réformes qu’il convient de mener, alors c’est le pays lui-même qui risque la dislocation”, a averti mercredi le chef de la diplomatie française.

A Tripoli, ville pauvre du nord, bastion traditionnel des Hariri, mais aussi place forte de la contestation, trois personnes ont été blessés dans des tirs de célébration, selon des sources médicales.

aaa

Comment

vendredi, 23 octobre 2020 13:19

Libye: Accord pour un cessez-le-feu

Les délégations de la Commission militaire mixte 5+5 (JMC) libyenne, réunies depuis lundi à Genève, sous l’égide de l’ONU, ont signé vendredi un accord pour un cessez-le-feu dans le pays.

“Les parties libyennes sont parvenues à un accord de cessez-le-feu permanent dans toute la Libye. Cet accomplissement représente un tournant important vers la paix et la stabilité en Libye”, a indiqué la Mission d’appui de l’ONU en Libye (Manul).

L’accord a été signé en présence de l’émissaire par intérim de l’ONU en Libye, Stephanie Williams et de diplomates.

Les deux parties avaient convenu, mardi, de mettre en œuvre une série d’accords comme l’ouverture des principales routes terrestres du pays ainsi que certaines voies aériennes intérieures.

La 5+5 (JMC) est l’une des trois voies poursuivies en parallèle par la MANUL, avec le volet économique et le volet politique, pour aboutir à une solution au conflit en Libye.

aaa

Comment

L’ambassade de la République populaire de Chine en Côte d’Ivoire a octroyé jeudi 22 octobre 2020 au lycée moderne d’Anyama, des bourses d’appui à la scolarisation à 110 élèves, membres des clubs amis de la Chine, pour l’année scolaire 2020-2021.

D’un montant de 22 millions de FCFA, chaque bénéficiaire percevra la somme de 200.000 FCFA pour assurer les frais d’études.

Ils ont été sélectionnés par le Réseau des enseignants ivoiriens amis de la Chine (REIAC) parmi ceux qui ont des parents sont en situation de précarité.

Ces élèves membres des clubs amis de la Chine sont issus de cinq lycées, à savoir le lycée Sainte Marie de Cocody, le lycée jeunes filles de Yopougon, le lycée moderne de Cocody, le lycée Alassane Ouattara d’Anyama et le lycée mixte 2 de Yamoussoukro.

L’ambassadeur de Chine en Côte d’Ivoire, Wan Li, a félicité les bénéficiaires en les engageant à ne ménager aucun effort pour bien se former, à poursuivre la recherche de l’excellence, à contribuer au développement de la Côte d’Ivoire et au renforcement de la coopération et de l’amitié sino-ivoirienne tout en espérant que ces bourses les aideront à continuer de briller dans leurs études.

Le directeur de cabinet du ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, Kabran Assoumou, a exprimé sa reconnaissance au gouvernement chinois, à travers l’ambassadeur Wan Li “pour son engagement aux côtés de la Côte d’Ivoire en vue d’une école ivoirienne performante”.

La porte-parole des élèves bénéficiaires, William’s Didier Krocro, a traduit la gratitude de ses camarades à l’ambassade de Chine en Côte d’Ivoire et au REIAC, en promettant de travailler pour obtenir de résultats qui honoreraient leur bienfaiteur.

En 2019, la Chine avait remis 30 bourses d’appui à la scolarisation, d’un montant de 12 millions de FCFA, à 30 jeunes filles des lycées Sainte Marie de Cocody (20 bénéficiaires) et Jeunes filles de Yopougon (10 bénéficiaires), a-t-on rappelé.

(AIP)

Comment

La Chine est le plus grand pays en développement et l’Afrique, le continent regroupant le grand nombre de pays en développement. Il s’agit donc de deux partenaires, logés à la même enseigne  en matière de classification économique car appartenant tous, au tiers-monde.

C'est-à-dire deux entités de l’hémisphère sud du globe terrestre. C’est fort de ce destin commun  que l’empire du milieu et le continent noir entretiennent depuis octobre 2000, une franche et étroite collaboration à travers le forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) qui souffle sa vingtième bougie en cette année 2020.  

Le rapprochement Chine-Afrique, un exemple de coopération sud-sud réussie au regard des nombreuses retombées pour l’Afrique notamment au plan économique. Les 20 années écoulées, sont marquées par des engagements communs et des résultats concrets.

Pour preuve, en 2019, le stock des investissements directs chinois en Afrique s’est élevé à 49,1 milliards de dollars américains, environ 100 fois plus important que celui de 2000, et le volume des échanges commerciaux sino-africains s’est établi à 208,7 milliards de dollars américains, 20 fois plus élevé que celui de 2000.

La Chine est pendant 11 ans d’affilée le premier partenaire commercial de l’Afrique et contribue durant des années à la croissance économique africaine à hauteur de plus de 20%.

En outre, la Chine et l’Afrique ont élaboré et mis en œuvre ensemble les dix programmes de coopération et les huit initiatives majeures, portant leur coopération pragmatique à une hauteur sans précédent.

A cet effet, dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route », la coopération sino-africaine a avancé avec un élan irrésistible. 44 pays africains et la Commission de l’UA ont signé des documents de coopération avec la Chine.

De nombreux projets sur la construction de chemins de fer, de routes, d’aéroports, de ports et de centrales électriques ont été réalisés, apportant des changements notables au développement économique et social en Afrique.

L’atout majeur de la coopération entre les deux parties, est qu’elle est basée sur  les principes de « sincérité, résultats réels, amitié et bonne foi » et de recherche du plus grand bien et des intérêts partagés.

Comme voulu par le Président chinois, Xi Jinping. Le FCSA selon cette volonté clairement affichée, peut être considérée comme une coopération mutuellement bénéfique.

KY

Comment

L’Ambassadrice de la Turquie en Côte d’Ivoire, SEM Yonca Özçeri, dans une interview exclusive accordée à « La Diplomatique d’Abidjan (LDA) » se prononce sur l’actualité internationale du moment. Non sans oublier de faire le point de la coopération bilatérale entre Ankara et Abidjan. Surtout que la Côte d’Ivoire va élire son prochain président le 31 Octobre 2020 prochain.

LDA : Le parquet turque a requis 1900 ans d’emprisonnement à l’encontre de Fetullah Gülen en tant que suspect numéro 1 du putsch manqué du 15 juillet 2016 dans votre pays faisant déjà 251 morts et des milliers de blessés. Excellence l’extradition de Fetullah Gülen des Etats-Unis vers la Turquie. Où en est-on avec le dossier ?

SEM : Cette personne est le chef de file d'une organisation clandestine, criminelle et terroriste appelée FETÖ. Avec la tentative de putsch, son but était d'usurper le pouvoir et de mettre en place un régime totalitaire d'abord en Turquie, puis dans d'autres pays où le FETÖ est actif. À cette fin, en Turquie, il a utilisé de nombreuses méthodes et instruments pervers. Son organisation avait implanté ses partisans dans l'armée, la police, la justice, la santé et de nombreuses autres institutions publiques au fil des ans. Pour financer ses activités, il a mis en place des entités écrans, notamment dans les secteurs de l'éducation, des médias, du commerce et de la banque. Son organisation sale avait également eu recours à de nombreuses activités illégales, notamment le blanchiment d'argent, l'infiltration de postes critiques de l'État en trichant lors d'examens, des écoutes téléphoniques illégales, la fabrication de preuves, des arrestations illégales, l'intimidation et au chantage d'une large fraction de la société turque.

LDA : Pouvez-vous revenir sur le coup d’Etat manqué du 15 juillet 2016 ?

SEM : Ses partisans dans l'armée et la police, sous son ordre direct, ont tenté un coup d'État terroriste dans mon pays le 15 juillet 2016. Mais le peuple turc s'est précipité dans la rue et a défendu sa démocratie. Le bilan a fait état de 251 morts et plus de 2000 blessés. Immédiatement après le coup d'État manqué, en tant qu'Etat de droit, la Turquie a à travers son système judiciaire, lancé des milliers d'enquêtes et de poursuites concernant les activités illégales des membres de ce syndicat de crime. Toutes les enquêtes, poursuites et procès en cours et finalisés ont montré que Fetullah Gülen est le chef de file de l'organisation terroriste armée FETÖ et le cerveau de la tentative de coup d'État. Au fur et à mesure que ses nombreux crimes graves ont été établis par des tribunaux indépendants, les peines qui lui ont été infligées se sont naturellement accumulées. Conformément à la demande d'extradition, les autorités turques ont remis aux autorités américaines tous les dossiers pertinents et des preuves claires sur les activités illégales et le réseau clandestin du FETÖ. La Turquie a soumis sa demande d'extradition au chef de file Fetullah Gülen et nous suivons de près le dossier.

Il convient de souligner qu'outre la Turquie, FETÖ est présent dans environ 160 pays, avec des milliers d'écoles, d'entreprises, d'ONG et de maisons de presse. Leur modus operandi est le même partout dans le monde. Dans la mesure où ils visent à infiltrer et à élargir leur influence économique et politique mondiale, ils constituent une menace directe pour la sécurité de tout pays où ils opèrent.

 LDA : Excellence, votre pays envisage d’intégrer l’Union Européenne. Où en est-on avec ce dossier ?

 SEM : L'idée de l'intégration européenne a apporté la paix, la stabilité et la prospérité en Europe après de longues années de guerres et de conflits. La Turquie a été très favorable à cette initiative et a signé un accord d’association avec l’UE dès 1963. L’éligibilité de la Turquie à l’adhésion a été reconnue et les négociations formelles pour son adhésion ont commencé. Cependant, en conséquence d’un ensemble complexe de raisons, le processus d’adhésion de la Turquie à l’UE a été retardé. La Turquie considère toujours son processus d'adhésion à l'UE comme une priorité stratégique et comme le chaînon manquant de l'intégration européenne. Nous attendons de l'UE qu'elle adopte une attitude juste envers la Turquie, comme elle le fait envers les autres pays candidats. Cependant, nous continuons à faire face à des obstacles politiques dans le processus de négociation technique. Jusqu'à présent, l'UE a préféré fermer les yeux à certains membres de l'UE d'abuser de leur adhésion en important leurs problèmes bilatéraux avec la Turquie dans l'Union. La Turquie a toujours fait partie de l'Europe historiquement, géographiquement, politiquement, économiquement et au sens social et culturel. Plus de 50% de ses échanges se font avec l'UE. Des centaines de milliers de Turcs vivent dans les pays de l'UE. Il fait partie de diverses institutions euro-atlantiques telles que le Conseil de l'Europe, l'OTAN, l'OCDE et l'OSCE. Il continuera à contribuer à l'Europe à l’avenir dans tous les domaines et à contribuer à faire avancer le projet européen et contribuer aux réponses face aux défis auxquels l'UE doit faire face, tels que la xénophobie, les migrations et les fluctuations économiques déclenchées par la dernière crise mondiale du covid-19. Malgré les difficultés et les défis dans nos relations, notre coopération éprouvée dans divers domaines, notamment le commerce, les migrations, la lutte contre le terrorisme, l'énergie, la sécurité et la défense, est importante pour la géographie européenne au sens large.

LDA : Aujourd’hui, votre pays, la Turquie est engagée en Syrie, en Libye et en méditerranée orientale où il est opposé à la France. Qu’est-ce que fait courir votre pays ?

SEM : L'engagement turc en Syrie, en Libye et en Méditerranée orientale sont des questions distinctes et doivent être analysés en conséquence. Lorsque la Syrie est tombée dans un conflit à grande échelle en 2011, la situation humanitaire et sécuritaire qu'elle a provoquée a profondément affecté toute la région. En tant que pays voisin partageant une frontière terrestre de 900 km avec la Syrie, la Turquie a été confrontée à de graves défis politiques, sécuritaires et humanitaires découlant de la guerre et de l'instabilité en Syrie. La Turquie accueille actuellement 3,6 millions de personnes déplacées de Syrie. Nous travaillons également sans relâche pour contrer les menaces terroristes émanant du sol syrien où DAESH, PKK / YPG et d'autres groupes extrémistes se sont abrités. Afin de contrer ces menaces terroristes, la Turquie a d'abord rejoint la Coalition mondiale pour lutter contre DAESH. Pour mettre fin aux menaces persistantes, il a également été contraint de mener trois opérations antiterroristes sur le territoire syrien. Ces opérations poursuivaient principalement deux objectifs : débarrasser la zone des éléments terroristes et créer une zone de sécurité offrant aux syriens déplacés la possibilité de retourner volontairement dans leur pays. Toutes les opérations ont été menées conformément au droit de légitime défense et aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité sur la lutte contre le terrorisme. Depuis le début du conflit en Syrie, la Turquie a participé activement à toutes les initiatives internationales visant à trouver une solution pacifique au conflit sur la base des paramètres de l'ONU. Elle continuera de le faire. En ce qui concerne la Libye, il convient de rappeler que nous sommes actuellement dans ce pays à l’invitation du Gouvernement d’Union National (GUN) de Libye, officiellement reconnu par l’ONU. Ce gouvernement a été menacé par Haftar et ses hommes armés, dont l'objectif déclaré était de conquérir la capitale et de diriger militairement le pays. Lorsque Haftar était dans la banlieue de Tripoli, le GUN a demandé l'assistance de la Turquie. Cette assistance est basée sur un accord bilatéral. Nous avons empêché une attaque majeure contre la capitale libyenne qui aurait été très sanglante et causerait encore plus de réfugiés en Europe. En ce concerne la question de la Méditerranée orientale, la Turquie réagit aux violations de ses droits ainsi que des droits des Chypriotes turcs dans la région. Les objectifs de la Turquie en Méditerranée orientale sont clairs: délimitation juste et équitable des frontières maritimes, protection de nos droits sur le plateau continental contre les revendications maximalistes et excessives de frontières maritimes, protection de l'égalité des droits des Chypriotes turcs sur les ressources off-shore (ressources en hydrocarbures) de la île de Chypre par la mise en place d'un mécanisme de partage équitable des revenus et la création de mécanismes de coopération énergétique off-shore authentiques, inclusifs, justes et équitables avec la participation de toutes les parties, y compris celle des Chypriotes turcs.

PHOTO AMBASSADEUR TURQUIE BON

LDA : Pensez-vous que votre pays  est écouté malgré tous ces efforts ?

SEM : Malgré nos appels à un dialogue compréhensif, les Grecs et les Chypriotes grecs ont pris de nombreuses mesures unilatérales au mépris de nos droits depuis 2003, telles que la signature d'accords de délimitation avec d'autres États côtiers, la réalisation d'études sismiques et d’activités de forage, le pionnier du Forum du gaz East Med tout en excluant la Turquie, État qui a des plus longues côtes de la région. Et imposant des revendications maritimes illicites maximalistes. Ils sont même allés jusqu'à impliquer des pays tiers. La Turquie a attendu pendant des années avant de répondre aux violations continues du droit international et à la conduite diplomatique de la Grèce et des Chypriotes grecs. En tant qu'État souverain, nous prenons maintenant les mesures nécessaires pour protéger nos droits, car nous avons vu que notre voisin, la Grèce, recherche l’intensification du conflit plutôt que la diplomatie directe et le dialogue de bonne foi. Pendant des années, la Turquie a agi conformément au droit international, recherchant toujours un dialogue et une diplomatie inclusifs. Conformément à cette politique dans chaque domaine de préoccupation, la Turquie maintient toujours son dialogue avec les acteurs concernés.

LDA : Quelle est la position de la Turquie dans le conflit opposant l’Azerbaïdjan à l’Arménie par rapport aux sécessionnistes ?

SEM : En 1992, une guerre éclate entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan en raison du statut d'enclave, à savoir le Haut-Karabakh, dans les territoires azerbaïdjanais. Depuis lors, en plus de cette enclave, l’Arménie a conquis puis occupé un territoire supplémentaire à l’intérieur du territoire azerbaïdjanais. En raison de cette occupation, près d'un million d'Azéris ont été déplacés depuis près de trois décennies. Il existe quatre résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU appelant au retrait immédiat, complet et inconditionnel des forces arméniennes des territoires azéris occupés. Une organisation européenne, l'OSCE, a été impliquée dans la médiation pour trouver une résolution pacifique à ce conflit pendant plus de 25 ans. À cette fin, un groupe appelé Groupe de Minsk au sein de l’OSCE, co-présidée par la France, les États-Unis et la Russie, mais dont la Turquie est membre, a été créé. Cependant, aucun résultat concret des efforts de médiation n’a été obtenu. L’Arménie a joué contre la communauté internationale pour perpétuer son occupation. En juillet puis en septembre 2020, l'Arménie a lancé un bombardement intense à l'arme lourde contre les positions de l'armée azerbaïdjanaise et les zones résidentielles civiles en violation du cessez-le-feu le long de la ligne de contact dans la région du Haut-Karabakh. L'Azerbaïdjan utilise son droit de légitime défense pour protéger son peuple et son intégrité territoriale. La Turquie soutient pleinement l’Azerbaïdjan dans ce processus. Notre soutien découle non seulement de la relation spéciale entre les deux pays, mais aussi parce que l'Azerbaïdjan est dans son droit et cela a été officiellement confirmée par le droit international. La Turquie a toujours œuvré pour un règlement négocié du conflit du Haut-Karabakh sur la base de l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan et du droit international. La Turquie souhaite que les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et les décisions pertinentes de l'OSCE soient mises en œuvre pour la paix et la stabilité dans la région. La Turquie soutient pleinement l'Azerbaïdjan avec une solidarité inébranlable dans ce processus et encourage la communauté internationale, en particulier les coprésidents du groupe de Minsk, à ne plus permettre que les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et de l'OSCE soient dégradées et à exercer des pressions sur l'Arménie d'une manière qui l'inciterait à des négociations significatives et globales.

LDA : La France hausse le ton contre les déclarations du président Erdogan sur cette crise. Quel commentaire ?

SEM : Comme je l'ai indiqué, la Turquie soutient l'Azerbaïdjan non seulement sur la base de nos liens spéciaux mais également en raison du fait que l'Azerbaïdjan est du bon côté du droit international. Les coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE, dont la France, sont chargés de la résolution pacifique de ce conflit depuis plus de 25 ans. L’Arménie, qui souhaite préserver le statu quo et consolider son occupation, a tout fait pour saboter les négociations sous les auspices du Groupe de Minsk. Par conséquent, au lieu de critiquer la Turquie qui se tient aux côtés de la victime de l'agression, l'Arménie, qui est l'agresseur, devrait être mise sous pression pour reprendre des négociations sincères et axées sur des résultats. Rester neutre et à équidistance des deux côtés, sans tenir compte de l'occupant n'est pas une attitude saine. C'est plutôt récompenser l'agresseur, c'est-à-dire l'Arménie. La Turquie est ouverte au dialogue à tout moment dans le respect du principe du respect mutuel, mais elle a également le droit légitime de réagir chaque fois qu’elle est directement visée.

LDA : Quelle sortie de crise préconisez-vous à ce conflit ?

SEM : La Turquie a toujours soutenu un règlement négocié de ce différend. Le groupe de Minsk et les coprésidents doivent jouer un rôle plus actif et plus efficace. Ils devraient faire pression sur l'Arménie pour des discussions sincères et axées sur des résultats. Comme l’ont appelé de nombreux tiers, un cessez-le-feu immédiat est un premier pas important. Cependant, un autre cessez-le-feu dans ce conflit de longue date ne peut être l’objectif en soi. La fin de l'occupation doit être acceptée comme point de départ, sinon il y aura d'autres éruptions de violence à l'avenir. Cette fois, les négociations devraient se concentrer sur un règlement fondé sur les résolutions du CSNU (Conseil de Sécurité des Nations-Unies) et les principes de l'OSCE. C’est le seul moyen d’instaurer une paix et une stabilité durables dans le Caucase du Sud.

 LDA : Actualité oblige, la Turquie est un bon exemple dans la gestion de la pandémie à Coronavirus. Quelle est votre recette ? Votre pays est-il disposé à un partage d’expérience avec la Côte d’Ivoire ?

SEM : Le premier cas de Covid-19 en Turquie a été diagnostiqué le 10 mars 2020. Immédiatement, un conseil scientifique, composé d'experts, c'est-à-dire de médecins et de responsables de la santé, a été mis en place afin de donner des recommandations politiques au gouvernement dans ses efforts de gestion de la crise de la santé. Toutes les mesures politiques dans la gestion des pandémies ont été prises conformément aux consignes de ce conseil. Depuis le début, la Turquie s'est efforcée de trouver un juste équilibre avec une bonne gestion de la crise sanitaire tout en minimisant ses effets négatifs sur les activités économiques. Une vaste campagne de sensibilisation a été menée pour le confinement, l'hygiène et l'éloignement physique. Les secteurs public et privé ainsi que les écoles ont modifié le schéma de travail numérique. Entre-temps, la Turquie a élargi sa capacité de services de santé en construisant de nouveaux hôpitaux, en produisant des appareils respiratoires nationaux et des kits de test et en participant aux efforts internationaux pour développer la vaccination. Pendant la crise, la Turquie a rapatrié près de 100 000 de ces citoyens de 141 pays. Il a répondu positivement aux appels d’équipement médicaux provenant de 137 pays. Au cas où les autorités ivoiriennes formulent une requête sur cette question, la Turquie reste ouverte pour apporter tout type d'assistance dans le contexte de la crise du covid-19.

LDA : L’offensive diplomatique de la Turquie vers le continent africain est en passe de venir une réalité. Est-ce-que cela a une histoire particulière ?

SEM : Notre « Ouverture à l’Afrique subsaharienne » est le résultat du nouveau programme général de politique étrangère de la Turquie visant à diversifier ses partenaires de politique étrangère et à renouer les relations avec les nations amies. Aujourd'hui, la Turquie a atteint un réseau de missions diplomatiques dans 142 pays avec 233 ambassades et consulats à travers le monde. Naturellement, l'Afrique a été une composante attendue et prioritaire de cette politique. Depuis 2003, le nombre de missions diplomatiques turques sur le continent est passé de 12 à 42. Nous avons créé 26 bureaux commerciaux rattachés à nos ambassades. Notre objectif est d'augmenter le nombre de nos amis en Afrique en développant nos relations politiques, économiques et culturelles bilatérales sur la base du principe gagnant-gagnant. Les représentations de TİKA (Agence turque de coopération et de coordination), de l'Institut Yunus Emre (institut culturel), de la Fondation Maarif (dans le domaine de l'éducation), de l'agence de presse Anadolu et de Turkish Airlines contribuent également à l'avancement de nos relations bilatérales.

LDA : Est-ce-que cela n’est-il pas un retard par rapport à d’autres pays ? Et Qu’est-ce qui peut expliquer ce fait ?

SEM : De nombreux facteurs ont contribué à l'initiative africaine de la Turquie. Je dois dire qu’elle est née de l’interaction entre les forces de changement dans le contexte international et régional, le niveau de développement économique de la Turquie et sa vision renouvelée des affaires internationales, entre autres. Cependant, il convient de rappeler que même avec un nombre limité d'ambassades à l’époque, la Turquie a entretenu des relations diplomatiques avec presque toutes les nations africaines depuis leur indépendance. Par exemple, la Turquie a immédiatement reconnu l’indépendance de la République de Côte d’Ivoire en 1960 et a établi des relations diplomatiques en 1964. Notre Ambassade à Dakar avait été accréditée à Abidjan pour mener nos relations diplomatiques jusqu'en 2009, date à laquelle l’Ambassade de Turquie à Abidjan a été ouverte. Il n’est jamais tard pour développer encore davantage les relations amicales entre les nations. On peut aussi dire qu'il vaut mieux avoir de nouvelles relations libres de tous bagages historiques. Nous sommes prêts pour cela.

LDA : Excellence, Jusqu’où ira cette offensive ?

SEM : La Turquie s'est fixée comme objectif d'ouvrir des ambassades dans tous les pays africains, soit 54 ambassades en Afrique. Les nouvelles ambassades turques au Togo et en Guinée-Bissau seront les prochaines sur la liste. Jusqu'à présent, nous avons organisé deux sommets de partenariat Turquie-Afrique à Istanbul (2008) et à Malabo (2014). Nous prévoyons avec notre partenaire traditionnel, l'Union africaine d’organiser  le troisième sommet.  Malheureusement, depuis mars 2020, les pandémies de Covid-19 dictent au monde son propre programme.

LDA : La Côte d’Ivoire, premier partenaire économique de la Turquie en Afrique subsaharienne francophone. Quel est votre programme pour améliorer vos relations ?

SEM : Comme je l’ai indiqué ci-dessus, la Turquie a établi ses relations diplomatiques avec la République de Côte d’Ivoire en 1964. Notre ambassade à Dakar était accréditée en Côte d’Ivoire jusqu’en 2009, date à laquelle l’Ambassade de Turquie à Abidjan a été ouverte. Grâce aux efforts des deux gouvernements, les relations entre nos pays ont pris un énorme élan depuis les visites présidentielles réciproques de Son Excellence Alassane Ouattara en 2015 et de Son Excellence Recep Tayyip Erdoğan en 2016. Les entrepreneurs turcs sont très intéressés par le développement des relations commerciales et d'investissement avec leurs homologues ivoiriens. La Côte d’Ivoire a été désignée « pays prioritaire » sur le continent africain par notre Ministère du Commerce. Notre volume commercial était en croissance en 2019 avec un volume d'environ 410 millions d'euros. Malgré la crise de Covid-19, il y a au moins 47 % d’augmentation au cours des huit premiers mois de 2020 par rapport à l'année précédente. Cependant, le volume du commerce est en deçà de son potentiel réel. Par conséquent, développer davantage nos relations commerciales et d'investissement est ma priorité absolue. Depuis deux ans, la tendance est à la hausse. En collaboration avec des acteurs économiques ivoiriens et turcs, je m'efforce de l'accélérer.

LDA : Depuis l’installation de votre Ambassade en Côte d’Ivoire, aujourd’hui, quel est le niveau de la coopération entre vos deux pays ?

SEM : Nous avons une coopération prometteuse dans presque tous les domaines. Nous avons de nombreux accords bilatéraux en vigueur, notamment en matière de coopération économique et technique, de commerce, de consultation politique, de formation diplomatique, d'exemption de visa pour les passeports diplomatiques et de services, etc. Cependant, les domaines de coopération entre la Turquie et la Côte d'Ivoire vont au-delà de ces accords et nous essayons de faire en sorte que cette coopération soit bénéfique pour nos deux pays. Nous constatons une augmentation du volume des échanges bilatéraux et des investissements mutuels, avec un nombre croissant de citoyens turcs et ivoiriens se rendant en Côte d’Ivoire et vice-versa. Chaque jour, de plus en plus de patients ivoiriens sont traités dans les hôpitaux turcs. Chaque année, de plus en plus d'étudiants ivoiriens choisissent les universités turques pour poursuivre leurs études et bénéficier des bourses offertes par le gouvernement turc. Je crois que ces contacts humains sont de la plus haute importance pour mieux se connaître et diversifier la coopération existante.

LDA : La Turquie investit beaucoup en Côte d’Ivoire. Peut-on savoir son volume d’investissement ?

SEM : Je suis heureux de constater que les investissements turcs augmentent en Côte d’Ivoire. Le niveau actuel d’investissements des entreprises turques sur le sol ivoirien s'élève à plus de 210 millions de dollars américains. Ils emploient actuellement près de 1 000 Ivoiriens. Nos entrepreneurs ont de bonnes relations de travail avec leurs employés et le personnel local. Cela est conforme à l’approche générale de la Turquie à l’égard des nations africaines. Nous voulons construire nos relations économiques sur le principe du gagnant - gagnant. Le gouvernement turc, comme celui du monde des affaires, sont très sensibles à cela.

LDA : Et quels sont les secteurs d’activité ou votre pays est fortement impliqué ?

SEM : Le profil d'investissement actuel des entreprises turques se concentre sur la construction et les matériaux de construction tels que le béton, les granulats, le ciment, les briquettes et autres. Depuis les années 1990, les constructeurs turcs ont acquis une vaste expérience dans la construction d’ouvrages de qualité de tous types, des logements aux bâtiments gouvernementaux, des entrepôts aux hôtels et aux aéroports. Ils opèrent dans le monde entier, y compris dans de nombreux États africains tels que le Sénégal, le Niger, le Rwanda, le Bénin, le Nigéria et l'Afrique du Sud. Les constructeurs turcs ne présentent actuellement qu'une petite partie de leur immense expérience en Côte d‘Ivoire. Les entreprises turques prospectent pour des investissements dans les petites et moyennes agro-industries. La santé et le tourisme de santé sont d'autres domaines où il existe un énorme potentiel de coopération. La Turquie a beaucoup investi dans le secteur de la santé au cours des deux dernières décennies. Même pendant la crise de Covid-19, nous avons réussi à construire d'immenses hôpitaux en très peu de temps. Nous devons certainement élargir et diversifier nos domaines de coopération. L’environnement, l’énergie, l’approvisionnement en eau, l’éducation, les produits médicaux constituent d'autres domaines probables.

LDA : Excellence, bientôt la Côte d’Ivoire ira aux élections. Quelle est la contribution de votre pays pour qu’elle ait une élection apaisée ?

SEM : Conformément à notre attachement au multilatéralisme et à nos excellentes relations politiques avec la Côte d’ivoire, nous avons contribué au projet PACE du PNUD (Projet d’appui aux élections) pour soutenir le processus électoral concernant les élections présidentielles. Nous attachons beaucoup d’importance pour que les élections se déroulent dans un cadre pacifique, libre et démocratique. Nous souhaitons que les résultats reflètent le libre arbitre du peuple ivoirien. Je tiens à souligner que la paix et la stabilité continues en Côte d’Ivoire sont un atout précieux pour le bien-être des Ivoiriens et pour le développement du pays.

Interview réalisée par Mohamed Compaoré

Comment

mercredi, 21 octobre 2020 13:43

L’Euro U19 2020 annulé par l'UEFA

L’Euro-2020 des moins de 19 ans, prévu en Irlande du Nord et plusieurs fois reporté, a finalement été annulé par l’UEFA en raison de la “situation épidémiologique en Europe”, a annoncé l’instance dirigeante du football européen mardi soir.
Conséquence directe, la France, l’Angleterre, l’Italie, les Pays-Bas et le Portugal sont automatiquement qualifiés, grâce à leur classement aux coefficients UEFA, pour la Coupe du monde des moins de 20 ans, programmée du 20 mai au 12 juin 2021 en Indonésie.
La phase finale de l’Euro U19 devait initialement se dérouler en Irlande du Nord fin juillet 2020, avec une finale le 1er août, avant d’être reportée en novembre puis en mars 2021 à cause de la pandémie de Covid-19. L’UEFA, qui a également mis en avant “les difficultés pour se déplacer” qui résultent de la crise sanitaire, a finalement annulé la compétition.
En 2019, c’est l’Espagne qui avait gagné la compétition, contre le Portugal en finale (2-0).

dc

Comment

Les tensions raciales ont refait surface en Afrique du Sud suite à une vague d’attaques meurtrières perpétrées en particulier contre les fermiers blancs, menaçant ainsi de rompre l’équilibre fragile entre les composantes ethniques de la nation arc-en-ciel.

Depuis l’assouplissement, en juin dernier, du confinement mis en place pour mitiger la propagation de la Covid-19, le nombre de meurtres perpétrés contre les éleveurs et les propriétaires de fermes en Afrique du Sud a connu une hausse notoire, dont le dernier en date est celui du jeune fermier Brendin Horner.

La découverte, début octobre, du corps inanimé de Horner (21 ans) dans une exploitation agricole située dans la Province du Free State (centre), a suscité une vague d’émois dans le pays et amené un grand nombre d’agriculteurs à descendre dans la rue pour protester contre l’insécurité qui prévaut dans les zones rurales.

Ainsi, une centaine de manifestants a pris d’assaut le palais de justice de la petite ville de Senekal, située à près de 300 km au sud de Johannesburg, à la recherche des deux suspects qui devaient être auditionnés par le tribunal, causant des dégâts dans les biens publics et incendiant une voiture de police.

Mais les tensions ne se sont pas arrêtées là. Vendredi dernier, alors que l’un des suspects du meurtre du jeune fermier devait comparaître devant le tribunal de Senekal, des membres du parti Economic freedom fighters (EFF) et un groupe de fermiers se sont rassemblés à l’extérieur du bâtiment dans une atmosphère très tendue qui avait fait craindre le pire.

Selon le ministre de la Police, Bheki Cele, près de 2.500 membres du l’EFF ont été présents contre environ 600 éleveurs blancs.

Le chef du l’EFF, Julius Malema, qui s’est exprimé devant ses partisans, a fait savoir que la raison pour laquelle il avait appelé à cette manifestation était de se souvenir de la détresse des noirs et à exiger des excuses de la part des blancs.

Malema a déclaré à la foule qu’il n’y a pas de meurtres dans les fermes sud-africaines, notant que les affirmations selon lesquelles les criminels ciblaient les fermiers étaient juste une exagération.

De son côté, le parti d’opposition à majorité blanche, Freedom Front Plus (FF+), a souligné que ceux qui ne prennent pas les meurtres des fermiers au sérieux sont dans le déni de la réalité et la perception qu’ils véhiculent aggrave le problème dans le pays.

Le parti a ainsi déposé une plainte auprès de la Commission sud-africaine des droits de l’Homme contre le chef de l’EFF et les membres de son parti, qui ont été entendus en train d’entonner des chansons incitant à la violence lors des manifestations de Senekal.

Les Syndicats de fermiers en Afrique du Sud ont depuis longtemps tiré la sonnette d’alarme face à cette situation d’insécurité ressentie par les propriétaires des fermes dans ce pays d’Afrique australe, soulignant que le gouvernement sud-africain doit déployer davantage d’efforts pour protéger cette couche de la population.

Le syndicat des fermiers TLU a ainsi pointé du doigt le gouvernement pour son “manque de volonté ou son incapacité” d’assurer la sécurité des citoyens.

“Les Sud-Africains ne sont pas en sécurité que ce soit chez eux, dans les lieux de travail, en vacances, dans les villes, dans les villages, dans les zones rurales ou dans les fermes”, a indiqué le président de la TLU, Henry Geldenhuys, soulignant que “les agriculteurs sont en première ligne dans la guerre contre le crime en Afrique du Sud”.

Au lendemain de ces incidents, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a appelé au calme, soulignant que les tensions raciales qui se sont déclenchées durant les dernières semaines rappelaient tristement que l’Afrique du Sud est toujours en convalescence du régime de l’apartheid.

“Il serait naïf de partir du principe que les relations raciales dans les zones rurales sont harmonieuses depuis l’avènement de la démocratie”, a regretté Ramaphosa, notant que “ce qui s’est passé à Senekal montre à quel point le brasier de la haine raciale peut facilement être allumé”.

Comme l’avait souligné Tinyiko Maluleke, chercheur à l’Université de Pretoria, loin d’être un cas isolé, les événements de Senekal témoignent de l’échec du modèle démocratique sud-africain né il y a 26 ans après la fin du régime de ségrégation racial.

aaa

 
 

Comment